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Depuis l’arrestation il y a quelques jours de Kennedi N’Didi le Nigérian et du Togolais Chini Koffi Julien en possession de 35 kg de cocaïne pure et d’une somme importante d’argent ( plus d’un Million de Franc Guinéen et de 4700 Euros) par les hommes de l’Inspecteur N’Jiké Diarra, que nous avons annoncé dans notre édition de la semaine dernière, de fortes pressions de tous genres se font et sur les douaniers que sur le juge de Kangaba pour que ces bandits retrouvent leur liberté. Au moment où nous bouclons, cette pression et autres tractations en tous genres sont de mise. Après une enquête rondement menée à Kangaba, Kourémalé, Kati et Bamako, de lourds soupçons pèsent sur le juge Dramane Doucouré de crainte qu’il n’accorde la liberté provisoire au duo Kennedy/Julien détenu à la prison de Kangaba. Enquête.
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Inculpés par le juge Dramane Doucouré il y a à peine dix jours pour « Importation frauduleuse te détention de cocaïne au Mali », les sieurs Kennedy N’Dii et Chini Koffi Julien, attendent patiemment leur jour de gloire : la liberté provisoire. Une demande de liberté provisoire introduite par leur avocat et qui est actuellement analysée par le Procureur de la République de Kati, M. Samba A. Sarr. A en croire celui-ci, il a reçu le dossier et la demande de liberté provisoire soumise par le juge Doucouré. D’ores et déjà pour éclairer notre lanterne, M. Sarr a été on ne peut plus claire : « La mise en liberté provisoire de ces deux malfrats n’est pas à l’ordre du jour ici. On ne peut pas imaginer que ces deux individus puissent bénéficier de la liberté provisoire alors que leur dossier est en instruction. Dès lors qu’un dossier est en instruction, le juge ne peut pas libérer les malfrats sans se référer à moi qui suis son Procureur ». Et le PR de Kati de poursuivre : « Le PR que je suis, ne peut pas donner un avis favorable sans que je ne me refais à ma hiérarchie. Pour le moment, le dossier est en information judiciaire, le juge de Kangaba ne pourra pas remettre ne liberté ces malfrats avec tous les risques qu’il encourt. Il est hors de question de libérer ces individus maintenant avant que la justice ne se prononce sur leurs cas. Vous savez, la magistrature est une dignité, un sacerdoce. Un Magistrat doit être intègre et digne. Il est vrai qu’il y a parmi nous de la mauvaise graine tout comme, il y a des collègues qui travaillent en toute honnêteté. Ils sont corrects et ne sont pas prêts à vendre leur âme au diable. Enfin, lorsqu’un juge place un détenu sous mandat de dépôt, il est dessaisit du dossier. C’est au Parquet de donner de se prononcer. C’est le cas de Kennedy et de Julien ». Selon notre interlocuteur, si le juge s’hasarder à donner une ordonnance de mise en liberté provisoire pour les deux malfrats, il est tenu de le lui notifier. En ce moment, le PR peut opposer son veto et les bandits resteront toujours en prison avant que le Parquet ne se prononce sur leu cas.
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Le juge pour la liberté !
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Selon le juge de Kangaba que nous avons pu contacter au téléphone puisqu’il était en déplacement à Bamako, « il ne comprend pas que les gens se plaignent du fait que Kennedy et Chini doivent être libéré. Ceci n’est pas compréhensible qu’on ne libère pas Chini et Kennedy après tout, ce sont des individus qui ont droit à une liberté. Cela est révoltant ». A la question de savoir s’il s’est référé à son PR à Kati, notre juge nous confiera qu’il a transmis le dossier et attend des instructions pour agir. Néanmoins, Dramane Doucouré, c’est de lui qu’il s’agit, a été clair en ces termes : « Pour libérer tout détenu, je me refaits à mon PR ». Et s’il donnait un avis contraire, avons-nous posé la question ? La réponse du juge est équivoque : « Je m’assumerai… ». Comment, seul l’intéressé saura expliquer. Pour une affaire de d’Un à deux milliards de nos francs représentant la valeur de la marchandise saisie sur Kennedy et Chini qui à en croire nos informations, sont de vrais professionnels appartenant à un vaste réseau, il n’est pas surprenant qu’à défaut d’une vraie liberté obtenue par la voie normale, ce qui est impossible d’après les spécialistes et le PR de Kati, leur évasion de la prison de Kangaba, ne doit surprendre personne lorsque l’on sait qu’en début d’année, une telle opération s’est déroulée et rien ne s’est passé après. Dans ce cas, pour éviter toute surprise désagréable, pourquoi ne pas transférer ces deux malfrats à la Maison centrale d’Arrêt de Bamako ? Pourquoi garder de grands malfrats de cet acabit à Kangaba , même si le régisseur de cette prison, Gouro Sangho, que nous avons rencontré, nous rassure que ces détenus spéciaux sont bien entretenus et bien gardés.
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De toutes les façons, la folle rumeur de libération imminente des deux malfrats, a crée un climat de suspicion chez les douaniers de Kourémalé, ceux là même qui ont réussi dans des conditions pénibles cette grosse prise. Interrogés par nos soins, nos gabelous ne croient pas d’abord à une éventuelle libération des malfrats Kennedy et Julien. Mais, explique l’un d’entre eux, « cela ne nous étonnera pas lorsque l’on sait qu’une femme sur qui nous avons saisie plus de 1600 balles de fusils de guerre, a été jugé à Kati et a retrouvé sa liberté après 5 mois seulement de prison. Raison invoquée, c’était une Guinéenne en état de grossesse avancée par soucis d’éviter que son cas ne se complique (décès par exemple), elle a été jugée avec célérité. Est-ce à dire que les sieurs Kennedy et Julien pour les quels bien de gens dont cet Officier supérieur de la Garde Nationale, se débattent pour qu’ils retrouvent leur liberté et poursuivre éventuellement leur sale trafic de drogue, bénéficieront de cette chance inouï ? Où vont-ils bénéficier de circonstances atténuantes ? »
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C’est là autant de questions qui taraudent bien d’observateurs et d’esprits dont les douaniers de Kourémalé qui sont presque démoralisés suite aux tournures que cette affaire veut prendre.
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Risques encourus par le juge et / ou son PR
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Selon nos informations, à l’étape actuelle du dossier, il sera très difficile pour le juge Doucouré de libérer ces deux malfrats. Et pour cause, comme l’a bien expliqué le PR Sarr de Kati, le dossier étant en instruction, « point de liberté provisoire » même si le juge vient de lui remettre une demande dans ce sens qu’il a aussitôt refusée pour des besoins d’enquête approfondies. Pour ce haut cadre de l’Administration judiciaire du Mali, à l’état actuel de l’affaire, rien ne peut justifier la mise ne liberté provisoire de ces deux individus car, affirme-t-il, « qu’est ce qui explique leur garantie au cas où Kennedy et Julien retrouveront leur liberté ? Ont-ils une garantie suffisante qu’une fois libéré, ils seront à la disposition de la justice ? Cette liberté ne menace-t-elle pas l’ordre public ? » « Oui » répond notre interlocuteur qui pense qu’en cas de liberté de ces malfrats, la vie des douaniers est en danger car, il s’agit d’affaire de drogue. D’après ce qui précède, si le juge et ou son PR décide de libérer ces deux malfrats, ils risques gros. Et pour cause, explique ce haut cadre de la DNAJ, « une enquête sera ouverte pour comprendre dans quelles conditions ces bandits ont été libérées ? Ensuite, conduite soit par l’Inspection des Services Judiciaires ou par la Direction Nationale de l’administration Judiciaire (DNAJ), cette enquête déterminera les circonstances dans les quelles les malfrats ont été libérées. Et s’il s’avère que le juge et ou son PR ont fauté, il sera traduit devant le Conseil de Discipline. Il n’est pas exclut dans ce cas que des poursuites soient engagées contre lui ». Le PR de Kati a abondé dans le même sens au cas où son juge s’entêtera à libérer les deux bandits.
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« Aujourd’hui, tout le monde s’attend à ce que la justice frappe fort ces malfrats et tout leur groupe qui finira par être démantelé dans les jours et mois à venir », nous confie une source proche du dossier. Car, n’oublions pas qu’en l’espace de quelques années, le Mali s’est retrouvé en compagnie du Cameroun et de la Guinée Bissau, planque tournante de la drogue sur le continent. Par ces différentes prises des douanes maliennes accusées un moment de « fermer les yeux », aujourd’hui tant à Kourémalé et tout récemment à la Sous Direction des Enquêtes de Bamako qui vient de saisir plus de 2 tonnes de chanvre indien et deux kg de cocaïne disséminé dans des sac contenant du tamarin à destination du Sénégal, la donne a littéralement changé. C’est dire que la lutte implacable contre la drogue au Mali se poursuit mais dans des conditions matérielles difficiles. C’est là que les pouvoirs publics doivent déployer de gros efforts afin de motiver les hommes sur le terrain. Ce ne sont pas les moyens qui manquent en tout cas.
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Affaire à suivre !
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Bokari Dicko
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