Mali-Niger : Les gros dossiers sécuritaires

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Les vols à main armée, la gestion des points d”eau aux frontières, la circulation des armes légères et la contrebande vont meubler le rendez-vous de Gao.

Dans le cadre de la rencontre bilatérale sécuritaire qui devait démarrer hier à Gao, le général de brigade Sadio Gassama, ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, a accueilli lundi dans notre pays, Albade Abouba, le ministre d”Etat, de la Sécurité publique et de la décentralisation du Niger. La chaleureuse accolade des deux ministres près d”un poteau matérialisant la frontière entre les deux pays, les honneurs militaires et les vivats des enfants de Labbezanga venus accueillir les illustres hotes se voulaient autant de signes traduisant le désir de paix partagé par Maliens et Nigériens.

Quarante huit heures plus tôt Sadio Gassama avait eu une rencontre avec toutes les structures régionales impliquées dans la gestion de la sécurité à Gao. Le ministre avait évoqué avec elles les sujets relatifs aux vols à main armée, à la gestion des points d”eau au niveau des frontières, à la circulation des armes légères, aux réseaux multiformes, à la contrebande et aux enlèvements de véhicules.

Ces thèmes vont nourrir les débats avec les officiels nigériens avec lesquels la décision va certainement être prise de se mobiliser afin de lutter contre le banditisme sous toutes ses formes.

Évoquant les vols à main armée, Sadio Gassama s”est déclaré favorable à un droit de poursuite réciproque c”est-à-dire, pour les Maliens, l”autorisation de pourchasser les malfaiteurs jusqu”en territoire nigérien et vice-versa. C”est à cette seule condition, a estimé le ministre, que les bandits seront neutralisés.

La gestion des points d”eau constitue un casse-tête illustré par les difficultés de gestion du puits de Tankadémi dans le cercle de Ménaka. L”ouvrage, une réalisation malienne, est la source de multiples différends entre les éleveurs des deux pays. Chacun se réclame propriétaire du puits. Ce sujet a été alors inscrit à l”ordre du jour de la rencontre bilatérale. Le ministre de la Sécurité suggère que le dossier soit remis à l”administration des deux pays.

Pour stopper la libre circulation des armes légères, la rencontre de préparation a préconisé une large sensibilisation des populations, dans un premier temps, puis l”application des mesures légales dans toutes leur rigueur pour punir les détenteurs illégaux d”armes à feu.

Étudiant les réseaux de la contrebande, la conférence a constaté de profondes mutations dans ce domaine. Il n”y a pas longtemps encore, la contrebande dans la région de Gao était axée sur le trafic de cigarettes. Ce produit n”étant plus rentable, les contrebandiers se sont maintenant tournés vers la drogue. De la drogue en provenance d”Amérique latine transite aujourd”hui par la cité des Askia. La réunion a, par conséquent, requis une plus grande mobilisation sur le sujet.
Le dernier sujet évoqué a été celui du vol de véhicules qui a entraîné la fermeture de nombreux projets de développement à Kidal. Sadio Gassama préconise, à ce propos, une étroite coopération, entre les agents de sécurité frontaliers avec un accent particulier mit sur la communication.

Notre pays attend beaucoup de cette grande rencontre bilatérale où le Niger est représenté par 46 personnes.

Envoyé spécial
S. KONATÉ
22-08-2007

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