C’est le 8 août 2007, aux environs de 11 H du matin, qu’Abou Nidal, de son vrai nom Aboubacrine Haïdara, a été arrêté sur les collines de Bakorobabougou. Il était vivement recherché par presque tous les commissariats du district de Bamako. C’est finalement dans une sorte de règlement de comptes, entre malfrats, que les éléments du 13e arrondissement ont réussi à l’appréhender.
Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité en commune VI, le commissaire divisionnaire Modibo Diakité a renforcé le système de rafles dans son secteur.
C’est au cours d’une de ces rafles que ses vaillants éléments ont croisé un individu qui était sous l’effet de l’alcool. Il était fou furieux et marchait en brandissant une machette bien aiguisée.
Interpellé, l’individu en question, du nom de Modibo, vociféra qu’il était à la recherche d’un certain ‘’Abou Nidal’’ qui venait de lui soutirer la rondelette somme de 40 000 FCFA. Il fut immédiatement embarqué pour le poste de police.
Mais ce qui s’est passé dans la nuit du 5 au 6 août n’était qu’un règlement de comptes entre malfrats si l’on s’en tient aux déclarations d’Aboubacrine Haîdara. Car, quatre mois auparavant, Kalilou l’avait roulé après une agression.
Avec la complicité de Kalilou, Abou, qui, selon ses affirmations, s’était transformé en marabout, avait demandé à l’une de leurs victimes d’aller avec lui au bord du fleuve pour finaliser le travail. Pendant qu’ils enterraient les colas, Kalilou est venu chiper la moto de la victime.
De son côté, Abou réussit à soutirer à son patient la somme de 45 000 FCFA avant de se débarrasser de lui. Il retrouva Kalilou peu après pour le partage et perçut 25 000 FCFA sur la somme volée. Etant donné qu’Abou Nidal était recherché par tous les commissariats de police du district de Bamako et ne pouvait descendre des collines que la nuit, Kalilou était chargé de s’occuper de la vente de la moto. Mais depuis quatre mois, selon le malfrat, il ne l’a plus revu. C’est ainsi que, dans la nuit du 5 au 6 août, il a tendu un guet-apens à Kalilou avant d’arracher sa moto et cela s’est passé en présence de Modibo.
Au poste de police, une fois que l’interpellé retrouva ses esprits, il confia aux policiers qu’il s’appelait Modibo et qu’il était justement à la recherche d’Abou Nidal.
Un individu qui sème la terreur en commune VI, lequel venait de l’agresser avant d’arracher la moto d’un certain Kalilou sous la menace d’un pistolet de fabrication artisanale.
Dès le lendemain, Kalilou s’était présenté au poste de police avec les pièces de la moto en question. Le chef de la brigade de recherches du 13e arrondissement, l’adjudant-chef Daouda Doumbia et ses éléments engagèrent aussitôt des recherches.
Grâce à son vaste réseau d’informateurs, celui-ci apprit qu’Abou Nidal dormait sur les collines de Bakorobabugou le jour et ne descendait en ville que la nuit pour commettre ses forfaits.
C’est ainsi qu’aux environs de 13 heures, dans la journée du 8 août passé, l’adjudant chef, accompagné de l’inspecteur stagiaire Watara Camara, du sergent Sidiki Kanté et de Soulé B. Touré, a fait une descente surprise au repaire du grand bandit.
Sans crier gare, ils furent irruption dans sa hutte mais, grâce à son sixième sens particulièrement alerte, Abou Nidal se leva et tenta de prendre la poudre d’escampette. Il fut vite maîtrisé. Sous son oreillette, les policiers saisirent un pistolet de fabrication locale chargé.
Au moment de son arrestation, il avait une balle au doigt de sa main droite mais prétend que le coup était parti alors qu’il fouillait son sac. Il reconnut les faits qui lui sont reprochés. Mais, pour lui, ce n’était qu’un règlement de comptes entre Kalilou et lui.
C’est le vendredi passé qu’Abou Nidal a été présenté devant le procureur de la République de la commune VI.
Pierre Fo’o MEDJO
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