Consciente de la fréquence des ravages causés par les conflits armés en Afrique, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a instauré une convention sur les armes légères au sein de son espace. Avec comme objectif de moraliser, d’harmoniser et de régulariser la circulation des armes légères au sein de cet espace, la convention sur les armes légères de l’organisation ouest-africaine cherche difficilement mais sûrement sa voie.
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Au Mali, à lumière de l’engagement de l’organisme national en charge de la lutte contre la prolifération des armes légères, RAZALAO-Mali, l’espoir est permis. Cette organisation nationale veut aller à la rencontre du public dans les confins les plus reculés du pays afin de l’informer sur le danger que représente la prolifération des armes légères. L’étape de cette campagne d’information et de sensibilisation qui se poursuit avait conduit, le jeudi 08 novembre dernier, à Ségou, les responsables de RAZALAO-Mali. Qui étaient à l’occasion allés à la rencontre de la société civile, principale cible de cette campagne. Avec une large mobilisation d’organisations et d’associations de la société civile autour du thème : « Convention de la CEDEAO sur les armes légères : après la ratification, il faut la promulgation et les dépôts des instruments de ratification », la rencontre de Ségou peut se targuer d’être un exemple de réussite. En témoigne l’intérêt suscité par les communications de la délégation de RAZALAO-Mali conduite par la présidente Mme Maïga Fatoumata Maïga, accompagnée à l’occasion par M Sadou Yattara, membre de RAZALAO, Modibo THIAM, de la Croix rouge et d’Amnesty International et du Pr Nagougou Drissa Sanou, Pr d’Université et principal conférencier du jour.
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Plantant le décor la présidente de RAZALAO-Mali, Mme Maïga Fatoumata Maïga a fait un bref aperçu sur l’historique de la campagne de ratification de la Convention de la CEDEAO sur la prolifération des armes légères au Mali avant de procéder ensuite à la nomenclature des armes légères, nécessaire à la compréhension de la nécessité de la lutte contre la prolifération des armes légères dans notre pays. Selon elle, le choix de Ségou pour la tenue de cette journée d’information et de sensibilisation de la société civile s’explique par le fait que la région est l’une des régions où il a été recensé le plus grand nombre d’armes légères. Avec ses 16 fabricants d’armes à feu et 1680 armes recensées en 2000, la région de Ségou tient la tête du peloton devant Mopti et Sikasso, malgré le fait que les chiffres d’un de ses cercles, à savoir le cercle de Bla, n’aient pas été pris en compte.
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Autant de faits qui, à en croire la présidente de RAZALAO-Mali, doivent conduire notre pays à diligenter les procédures devant aboutir au dépôt des instruments de ratification auprès de l’organisation dépositaire qu’est la CEDEAO. Toute chose qui, a-t-elle poursuivi, fera du Mali un pays où la circulation des armes sera mieux réglementée et contrôlée pour le bonheur des populations civiles. Au regard des bénéfices de cet acte, Mme Maïga s’est demandée sur ce qui fait que notre pays n’a toujours pas déposé ses instruments de ratification auprès de la CEDEAO après que le président de la République eut ratifié la convention suite à l’autorisation de l’Assemblée nationale. Le conférencier principal a fait une communication sur l’histoire des ratifications, de laquelle il ressort qu’il n’y a pas de délai pour une ratification. Mais qu’avec le plaidoyer de la société civile, l’Etat peut diligenter cette procédure de ratification dont le Mali est à la phase finale, celle du dépôt des instruments de ratification. Le conférencier a donné comme exemple de ratifications tardives le « Faux monnayage » de 1929 que la France n’a ratifié qu’en 1958 ; et elle n’a ratifié qu’en 1974 la convention européenne des droits de l’homme de 1950.
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La ratification étant un trait de la démocratie, l’implication des acteurs de la société civile peut jouer en faveur d’une ratification instantanée à l’image de l’acte constitutif de l’Union Africaine du 12 juillet 2000 que notre pays a ratifié le 12 août de la même année, soit seulement un mois après.
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Il faut rappeler qu’à l’heure, seul le Niger a déposé ses instruments de ratification auprès de la CEDEAO. Acte qui en le fait premier pays signataire de la Convention sur les armes légères dans cet espace. Pour ce qui est de notre pays, la ratification a été déjà faite par le président de la République le 9 juillet dernier suite à l’accord de l’Assemblée nationale. Il ne reste qu’à déposer les instruments de ratification auprès de la CEDEAO.
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Markatié Daou, envoyé spécial à Ségou
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