La route reliant Kidal à Anefis a mauvaise réputation. Non sans raison. En effet, les braquages des bandits sont devenus fréquents sur la voie.
Les braqueurs de véhicule s’y sont à nouveau signalés. Leur cible a été cette fois, une mission du Comité international de la Croix-Rouge basé à Gao. La mission en partance pour Kidal a été attaquée à 20 km d’Anéfis par trois hommes enturbannés à bord d’un véhicule banalisé. Dans le véhicule du CICR, se trouvaient le délégué général, le chargé à la coopération internationale au Mali, le chargé à la communication et le chauffeur. L’attaque s’est produite lundi vers 15 heures. Ayant repéré le véhicule du CICR, les bandits ont d’abord effectué des tirs de sommation pensant ainsi obliger le chauffeur à s’arrêter. Mais celui-ci n’a pas obtempéré. Au contraire, il a mis les gaz. S’engagea alors une folle course-poursuite. A un moment donné, les braqueurs ont décidé d’employer la manière forte. Ils ont tiré dans les roues et le radiateur du véhicule poursuivi. Celui-ci ne tarda pas à s’immobiliser et d’être à la merci des bandits. Ceux-ci étaient évidemment intéressés par le véhicule.
Mais ayant constaté qu’il était criblé de balles et que le radiateur était perforé, ils y renoncèrent. Ils se sont rattrapés en dépouillant les membres de la mission de leurs biens avant de disparaitre dans la nature. Commença alors une véritable traversée du désert (au sens propre de l’expression) pour l’équipe du CICR. Celle-ci sera finalement secourue par un autre véhicule en partance pour Kidal. Il n’y a, heureusement, eu aucun blessé parmi les membres de la mission et le véhicule a finalement pu être tracté à bon port jusqu’à Kidal-ville.
L’axe Gao-Anéfis-Kidal est, depuis quelques années, infesté de coupeurs de route. Un bandit récemment arrêté a avoué à la gendarmerie que son « job » consistait faire le guet à la sortie de la ville Gao pour signaler à des complices, les véhicules de l’Etat, des ONG et projets en partance pour Kidal. La situation devient d’autant plus inquiétante que les bandits deviennent de plus en plus violents. Alors qu’ils se limitaient à intimider leurs victimes avec des tirs de sommation, ces derniers temps, ils n’hésitent plus à ouvrir le feu sur des véhicules. Comme cela a été le cas avec le préfet de Tessalit qui leur a heureusement échappé.