Insécurité à Kalabancoro : La plaie frôle la gangrène !

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Le quartier de Kalabancoro malgré sa proximité de la ville de Bamako et la présence de deux brigades de gendarmerie, est réputée pour être une zone très dangereuse, comme Bogota . Vols de motos, de câbles électriques, braquages à mains armées, assassinats… La liste est longue, le tableau sombre et le constat amer. Et les forces de l’ordre de cette localité qui sont censées mettre fin à cette situation semblent avoir d’autres priorités.

Nous l’avons signalé, décrié et dénoncé à maintes reprises, rien à faire,  l’insécurité à Kalabancoro reste permanente. A titre d’exemple, dans une de nos récentes parutions nous avons dénoncé le vol récurent des câbles électriques de l’EDM par des professionnels ainsi que le braquage des boutiques par une bande de trois personnes et bien d’autres. Si nos articles sont appréciés par les habitants de ce secteur avec des messages de remerciement et d’encouragement, nos cris semblent être une prêche dans le désert car, la situation se dégrade de mal en pire. Les habitants vivent toujours sous la frayeur des bandits.

Deux évènements successifs et plus récents à Kalabancoro-koulouba en témoignent brièvement ces faits et  laissent à désirer l’image de nos forces de l’ordre de ce quartier.

Le premier est relatif à une affaire d’escroquerie de mouton par une bande de trois personnes. En effet, M Camara, un habitant de Kalabancoro Koulouba depuis la ville, a été informé dans la journée du mercred13 août par sa famille qu’un individu se prétend être le propriétaire de son mouton. Tout travail cessant, il passe à la gendarmerie qui lui demande de payer 20.000 sans reçu comme frais de déplacement pour aller faire le constat.  Après avoir montré patte blanche, celle-ci se rend au domicile de M Camara et tombe effectivement sur un individu avec un faux témoin se prétendant être le propriétaire de son bélier que M Camara a nourrit depuis plus d’un an. C’est ainsi que les gendarmes dépêchés sur place ont amené les deux personnes suspectes et M Camara avec son bélier pour être attendus à la gendarmerie. Sans arguments valables de celui qui se prétend être le vrai propriétaire du bélier, M Camara a été autorisé de rentrer à la maison avec son bélier. Comme par hasard, quelques temps seulement après, après avoir quitté la gendarmerie, il est rappelé par les gendarmes de ramener le bélier  avec un témoin le lendemain. C’est-à-dire le jeudi. Sans résistance aucune, il se présente à nouveau pour être entendu. Le couac a été que celui qui se prétend être le propriétaire du bélier est arrivé cette fois-ci, seul, sans son faux témoin qui a refusé de revenir.Ce qui peut être qualifié de faux témoignage.

Interrogé sur ce qu’il veut comme dommages et intérêts à cause du désagrément causé, M Camara dira de lui rembourser seulement les 20.000f qu’il a déboursés pour le déplacement de la gendarmerie. Une doléance qui ne sera jamais satisfaite, car l’arnaqueur et son complice auraient été relâché et la gendarmerie semble étouffé l’affaire.

Le deuxième cas, qui  s’est produit dans la même localité, le jeudi 14 août 2014. C’est-à-dire le lendemain de l’affaire précédente, est relatif à un assassinat par une bande de deux motocyclistes qui ont tiré à bout portant sur un enseignant qui a succombé à ses blessures quelques temps après.

Une gendarmerie qui dort sur les deux oreilles !

Le jeudi 14 août tôt le matin, M. Cissé, enseignant de son état, quittait, selon nos informations, Kalabancoura en direction de Kalabancoro ou il a sa boutique, gérée par son frère et avait aussi un cours privé à donner,  quand il a  été poursuivi par deux personnes sur une moto jusqu’à quelques mètres seulement de sa boutique où ils sont arrivés à lui maitriser avant de lui coller trois balles, dont une sur la  nuque et une sur le pied, avant de prendre la tangente.

La servante qui a assisté à la scène n’avait que la seule arme de crier pour alerter les voisins. Le cri de la servante a alerté un ami à la victime qui a été surpris de lui voir noyer dans le sang. Ce dernier a aussitôt prit son téléphone pour appeler les sapeurs-pompiers de Djicoroni Golfe qui ont dit que leur véhicule est en panne. C’est ainsi qu’il a appelé ceux de Sogoniko qui sont arrivés plus d’une heure, après le crime. Ce qui a donné moins de chance à l’enseignant, malgré tout il  succombera quelques temps seulement après l’arrivée des secouristes. Les gendarmes qui sont censés éviter ce drame dormaient comme s’ils n’allaient jamais se réveiller quand les parents de la victime sont arrivés pour les alerter. Au lieu aussi de voir l’affaire dans sa profondeur, ils ont choisi de prendre tout leur temps, avant d’envoyer plus d’une heure après, un agent sans arme pour faire le constat.

Ces gendarmes, leur seul travail consiste, comme en témoigne cette habitante de Kalabancoro plateau, à ramasser aux environs de 21h ou 22h, quelques personnes y compris les enfants et aller attendre à ce que les parents viennent payer 3.000f pour les libérer, il y a des jours où même les motos-taxi ne sont pas épargnés.

Selon un ami du défunt, une réunion de quartier est prévue le samedi 30 août pour se pencher sérieusement sur la question. On espère bien que ces voleurs n’assisteront pas à cette réunion, pour régler d’autres comptes comme ils en ont l’habitude.

 

Modibo Dolo

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