S’il ya un quartier qui défraie la chronique chez les journaux de faits divers en matière d’insécurité, c’est bel et bien kalabancoro. Et les agents de sécurité chargés de freiner ce fléau sont accusés souvent à tort malgré les multiples efforts qu’ils déploient.
Kalaban-Coro, une commune rurale du cercle de Kati qui abritent une grande majorité de la population active de Bamako se distingue ces derniers temps en termes d’insécurité avec ses lots de crimes et autres délits commis par des bandits armés. De ces crimes et délits, le braquage armé occupe une place de choix. A titre d’exemple, pourquoi ne pas citer, le récent cas d’assassinat du jeune Moustapha Cissé (un étudiant de la FAST) à cause d’une moto. Et aussi du braquage et le pillage des boutiques de Belco Togo et d’Ibrahim Diakité à Kalabancoro-Niamacorocourani … La liste est longue et le tableau sombre. Au point de faire douter sur la bonne foi des brigades de gendarmerie de la dite localité à vouloir combattre ce fléau. En la matière votre bihebdomadaire « Tjikan », à travers une série d’articles a fortement dénoncé avec la manière la plus rigoureuse, ce fléau d’insécurité qui était en train de faire de ce quartier périphérique de Bamako, un véritable nid des bandits armés.
Nous pouvons le dire sans risque aucun de se tromper que notre prêche n’est pas restée lettre morte car la population a commencé à sentir l’effet d’une nouvelle disposition sécuritaire dans ce périphérique à travers des patrouilles de grandes envergures. C’est pour réconforter cette nouvelle dynamique que nous avons approché la gendarmerie de Kalaban-Coro pour en savoir davantage sur ses nouvelles mesures. Lesquelles sont saluées à leur juste valeur par les populations en raison de leurs retombées positives.
« De Baco Djicoroni Golf à Kalaban Coro, les gendarmes avec leur nouveaux véhicules blancs sont partout », témoigne B.Y, un jeune noctambule. Qui ajoute que ces derniers temps les populations se sentent sécurisées sur leurs engins, comme sur leurs lits de sommeil. En plus des contrôles de routine, avec des fouilles systématiques des véhicules, ces éléments des forces de sécurité descendent même dans des coins et recoins de ce quartier accidenté géographiquement.
Cependant, ces agents, à en croire certains d’entre eux qui ont requis l’anonymat, ne disposent pas de tous les moyens adéquats pour mener à bien leurs missions de sécurisation. « Nous sommes souvent des cibles des coups de feu de certains bandits, lourdement armés » affirme l’un d’entre eux. Qui regrette le fait que leurs efforts soient souvent sacrifiés par une certaine justice « mafieuse », qui relâche ces bandits sans un procès digne de ce nom. Et ces bandits une fois relâchés reviennent dans la plupart des cas à la même gendarmerie pour se moquer d’eux, en y retournant avec le motif d’avoir oublié quelque chose là-bas.
Certains bandits même le disent ouvertement, martèle un gendarme. Sinon, comment comprendre la libération récente du voleur réparateur de moto Sory qui a semé la psychose à Garantiguibougou. Ce dernier en qualité de réparateur de moto, guettait ses victimes avec sa bande, avant de les abattre ou de les retirer de force leur engin. Et le dernier crime qui a conduit, selon nos informations, à son arrestation est celui lié à l’assassinat d’un vieux qui venait tout juste de la mosquée. Lorsque le vieux lui aurait reconnu au moment de son forfait, il n’a pas hésité à lui tirer à bout portant. Ou celle de la bande de Bilaly Maiga (le cerveau) qui opérait avec amis, Oumar Guindo, Boubacar Coulibaly (le tireur) et Ousmane. Un groupe de jeunes qui habite à quartiers différents se donnait rendez-vous pour faire des opérations à Kalabancoro dont l’arrestation d’un élément a permis celle de toute la bande pour « association de malfaiteurs». Mais à la grande surprise de la gendarmerie, ils ont été relâchés avant même leur jugement. Dans ces circonstances, qui s’hasarderait à dénoncer un quelconque cas suspect ? Au risque de voir ces mêmes bandits retournés contre soi-même une fois libérés.
Et c’est la gendarmerie qui porte toujours le chapeau troué de cette attitude. Surtout quand la population voit ces mêmes bandits circulés sans être inquiets.
A notre arrivée à la gendarmerie, nous sommes tombés sur des armes saisies par la gendarmerie, dont le Commandant de Brigade Fousseyni Traoré faisait le rapport après une nuit blanche de patrouilles à Sirakoro-Niamana. Au moment même ou il écrivait ce rapport, le CB a reçu un appel d’un agent de ce même secteur, sur une plainte d’un motocycliste qui s’est fait braqué cette fois-ci en pleine journée (10h) par un groupe de bandits ,probablement cachés dans les feuillages des plantes. Selon les explications de la victime, ils étaient armés de fusils et d’armes blanches et l’ont dépouillé de sa moto et de son téléphone.
Pour ce qui concerne l’assassinat du jeune étudiant, Moustapha Cissé, le Commandant de Brigade, Fousseyni Traoré a laissé entendre qu’ils ont des pistes qui vont probablement aboutir à l’arrestation de son assassin. « Ce qui sera pour nous en premier lieu, un grand soulagement » a-t-il ajouté avant d’appeler la population à la confiance aux forces de sécurité.
Modibo Dolo