Au terme d”une interminable course poursuite dans les ruelles de Sébénikoro, les trafiquants abandonnèrent leur cargaison.
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rnLe fait est patent. Nos frontières sont poreuses. Elles s”étirent sur des centaines et des centaines de kilomètres dans des régions parfois désolées et inhospitalières. Les services de sécurité chargés de contrôler les entrées et les sorties du territoire national sont dépourvus de moyens et même s”ils en avaient, ne pourraient abattre une tâche aussi titanesque que boucler le pays. Les trafiquants le savent. Ils ne se privent pas de tirer profit de la situation. Dans le nord du Mali, peu peuplé et désertique, les fraudeurs ont longtemps eu partie facile. Ils ont inondé le marché local en produits provenant des pays voisins. Dans certaines agglomérations, le consommateur ne trouve aucun produit qui ne soit de contrebande. Les étals sont achalandés de semoule, de farine, de gaz, de matelas, de dattes dont la douane ignore tout. Cette partie du Mali vit ainsi de ce commerce non contrôlé.
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rnDans le sud proche de la Guinée, les marchandises importées frauduleusement de ce pays inondent le Mali. Le quotidien du consommateur à Sébénikoro en Commune IV de Bamako est édifiant. Vous vous croiriez dans un quartier de Conakry dans certains secteurs de Sébénikoro. S”il estime secondaire de pouvoir faire la différence entre Maliens et Guinéens dans cette partie de la ville, un inspecteur de police en service au commissariat du 9e arrondissement, s”inquiète néanmoins de la régularité avec laquelle, il découvre une pièce d”identité nationale entre les mains d”une personne qui est manifestement étrangère. Ces vrais faux papiers sont une calamité dont il faudra bien, un jour ou l”autre, s”occuper vigoureusement. Mais ce ci est déjà une autre histoire.
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rnDES TRAFIQUANTS :
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Revenons à Sébénikoro qui ressemble à une zone frontalière. Les Guinéens y vivent en grand nombre car le quartier est leur "porte d”entrée" sur Bamako. Ils arrivent par autobus ou sur des engins à deux roues. Ce deuxième groupe recèle beaucoup de trafiquants de cigarettes mais aussi d”armes à feu. Ainsi, dans la nuit du 1er au 2 novembre dernier, deux trafiquants ont failli se faire arrêter. Ils ont fui en abandonnant leur cargaison : 8 pistolets mitrailleurs saisis par les éléments du 9e arrondissement.
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rnCette nuit là, la patrouille sectorielle du commissariat, conduite par les inspecteurs Mamadou Nomoko et Fanta Diakité, a repéré deux hommes sur une moto. Les inconnus transportaient un gros colis dans un sac en jute posé devant le conducteur. Les policiers tentèrent de les arrêter pour un contrôle de routine. Mais les motocyclistes préférèrent mettre les gaz et tentèrent de disparaître. Les agents les poursuivirent jusqu”à Djicoroni Para. Les fugitifs s”efforcèrent de les semer en s”engouffrant dans des ruelles. Les patrouilleurs s”accrochèrent. Ils pourchassèrent même à pied les fuyards.
rnLa course-poursuite dura très longtemps. Aucun habitant des environs n”aida les policiers. Vers 4 heures du matin, les trafiquants, passablement épuisés, prirent conscience qu”ils ne pouvaient plus échapper à leurs poursuivants. Ils abandonnèrent et la moto et leur chargement pour se faufiler à pied à travers les concessions.
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rnNomoko et ses hommes quadrillèrent le quartier pour débusquer les deux malfaiteurs. Sans succès. Et sans bénéficier de l”appui de la population. Ils risquaient pourtant leur vie pour assurer la quiétude des citoyens. Les fuyards ont escaladé des murs pour se réfugier dans des maisons avec la complicité au moins passive des occupants.
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rnLes policiers ont saisi la moto et son chargement. Ils déballèrent le sac et y découvrirent 8 pistolets mitrailleurs soigneusement emmaillotés dans des chiffons. La cargaison d”armes a été transportée au commissariat de police. Ses propriétaires sont toujours activement recherchés. Les policiers sont passablement découragés car l”assistance des citoyens honnêtes leur est indispensable pour retrouver et faire traduire en justice les malfaiteurs.
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rnLe trafic d”armes devrait, de ce point de vue, émouvoir le grand public. Le péril est réel. Ainsi les gendarmes de Kati ont, il y a un mois, opéré une importante saisie d”armes sur des trafiquants d”armes. Le 27 octobre dernier les policiers de Gao ont mis la main sur un garde en service à Gossi. Il détenait illégalement 20 pistolets mitrailleurs, 1314 cartouches et une importante somme d”argent. Les armes et les munitions étaient destinées selon nos information à ses proches vivant dans la commune d”Anchawadj, dans le cercle de Bourem.
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rnG. A. DICKO
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rn Niagadena : LE FOU DISJONCTE
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rnLe village de Niagadena est en deuil, depuis le 30 octobre. Mamadou Diakité a tué ce jour-là. Cet homme ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. Cependant il a assez sa tête pour pratiquer le métier de bûcheron afin de gagner son pain quotidien. Ainsi il vend du bois et du charbon.
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rnMardi dernier, de retour de brousse, il rentre chez lui. Seule sa grand mère a le droit d”y pénétrer. L”aliéné aurait constaté qu”une somme d”argent qu”il gardait dans ses affaires avait disparu. Furieux, il retrouva sa grand-mère en brousse pour lui annoncer le vol. La vieille femme, très surprise, répondit qu”elle allait en informer le village. Le fou se fâcha et disjoncta totalement. Il brandit sa hache et décapita la pauvre femme.
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rnDe retour au village, il raconta froidement son crime. Les jeunes du village voulurent le lyncher. L”intervention des autorités communales le sauva.
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rnLe fou est actuellement gardé par les gendarmes en attendant que la justice décide de son sort.
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rnM. SOUMBOUNNOU
rnAMAP – Kati
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