Munis d”une mitraillette, les bandits écumaient la capitale et environs à visage découvert.
L”histoire d”aujourd”hui a débuté en août 2006 à Bamako. Une bande de malfrats, sans foi, ni loi, semait la terreur dans notre capitale. Les policiers avaient surnommée le groupe : "la bande à la mitraillette". Elle était composée de sept membres dont Ousmane Traoré alias Ousmane Bah, Ousmane Keïta dit Kaou, Salim Sanogo, Abou Coulibaly, Abou Coulibaly Kampo alias Al Capone. Les gangsters se réunissaient tous les soirs pour planifier des coups de main à travers les communes du District de Bamako. Le plus souvent l”opération consistait à louer un taxi pour aller cambrioler dans différents quartiers. Ousmane Bah et ses compères ont ainsi commis plusieurs vols armés à Bamako et environs.
A SATIETE.
Un soir d”août dernier, la bande à la mitraillette était allée en taxi au Grand marché. Les brigands débarquèrent devant la boutique d”un certain Bathily, grand commerçant de bazin de la place. Ils obligèrent les trois gardiens à se mettre à plat ventre. Tandis que quelques uns maintenaient les pauvres surveillants sous la menace de leur arme, les autres malfrats ont pénétré dans la boutique. Ils se sont royalement servis en pièces de tissu de valeur. Puis les voleurs chargèrent leur taxi, en conversant comme s”ils étaient en territoire conquis. Au mépris de toute précaution. Mal leur en pris. L”un des gardiens immobilisés avait reconnu la voix du chef de file, Ousmane Keïta dit Kaou.
La bande à Kaou vida les lieux après s”être servie à satiété. L”écho du vol à main armée s”est répandu comme une traînée de poudre dans la capitale. La direction de la police, piquée au vif par l”outrecuidance des malfrat, décréta la grande mobilisation pour mettre fin aux activités de la bande. Elle réunit tous les chefs des brigades de recherche des 13 commissariats du District au commissariat de police du 1er arrondissement. Ils furent briefés sur le réseau des bandits "à la mitraillette". La direction de la police nationale, conseilla à toutes les unités une étroite collaboration pour démanteler la bande. Depuis lors les policiers étaient à l”œuvre, nuit et jour afin de mettre la main sur les auteurs du pillage.
Grâce à son réseau d”informateurs bien organisé, l”épervier du Mandé, l”inspecteur Papa Mambi Keïta de la brigade de recherches et de renseignements (B.R.) du 3e arrondissement a mis la main sur l”un des oiseaux de nuit, la semaine dernière. Le malfaiteur Salim Sanogo a été arrêté à Médina-coura. Après son interpellation, il s”est refusé à subir seul les conséquences d”un acte crapuleux collectif. Le bandit a expliqué la planque de ses complices qui ont été arrêtés sans aucune difficulté.
Alors que la police procédait à l”interpellation du gros de la bande, Abou Coulibaly Kampo alias Al Capone s”était réfugié à Kayes. Le fugitif a passé un bon moment au vert dans la capitale des rails pour se faire oublier. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Pris par la nostalgie des virées bamakoises, le larron est retourné dans la capitale pour reprendre du service. A son retour de Kayes, il a appris qu”Ousmane Traoré dit Ousmane Bâh et Ousmane Keïta dit Kaou ont été arrêtés par les agents du 1er arrondissement. Le cheval de retour a poussé l”audace jusqu”à aller rendre visite, jeudi dernier, à ses amis à la prison centrale, sûr de ne pas être reconnu.
VENDU A UN FRIGORISTE.
Pendant que le cambrioleur attendait d”entrer dans le pénitencier, les policiers informés par les gardiens vinrent le cueillir. Les agents ont récupéré sur lui un pistolet mitrailleur qu”il avait caché dans un sac à dos. En effet, se voyant coincé, Al Capone a voulu se servir de son arme. Il n”en eut pas le temps de la sortir de sa cachette. Les hommes du contrôleur général Moussa Sissoko furent plus rapides que lui. Avec méthode et sang froid, ils maîtrisèrent le malfrat et le conduisirent au commissariat pour audition.
Le dernier coup de ce truand remontait à dix jours seulement. Le bandit armé avait volé plusieurs objets dans la famille de Mamadou Ly, consultant financier à l”Hippodrome. Le cambrioleur avait frauduleusement soustrait un décodeur, un téléphone portable et une importante somme d”argent au détriment du consultant financier. Il vendra le décodeur à 50 000 F à un client qui n”avait pas voulu lui remettre la somme convenue avant d”avoir activé l”appareil. L”acheteur se rendit au siège de la société propriétaire de l”appareil pour mettre le décodeur en service. Les techniciens à qui le vol avait été signalé, ont alerté le 3è arrondissement. L”inspecteur Papa Mambi Keïta et ses hommes ont alors arrêté l”acheteur du décodeur volé pour recel.
Le chef de la bande Abou Coulibaly alias Al Capone a aussi avoué avoir volé une moto Jakarta à l”Hippodrome chez Bintou Doumbia. L”engin a été vendu à un frigoriste. Selon Papa Mambi Keïta, le malfrat sera mis à la disposition des agents du 1er arrondissement qui ont déjà traité les dossiers des autres malfrats de la bande.
D. I. DIAWARA
L”Essor du 13 Mars 2007
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