Les escrocs de Bamako ont la dent très dure. Malgré leurs multiples arrestations par les commissariats de police et brigades de gendarmerie pour leurs activités criminelles, ils refusent d’abdiquer. Le business ayant du jus. Tel est le cas de la bande de Ousmane Sow dont le rêve vient d’être brisé par la brigade de recherche du 4e arrondissement. Un juteux business d’or d’une valeur de plus de 40 millions de nos francs au préjudice d’une société canadienne de vente de métal jaune.
L’affaire remonte au mois d’août dernier. La société Diamor International Inc qui est basée au Canada et dont la spécialité est le commerce d’or, a, sur recommandation d’une femme, dépêché au Mali, deux de ses agents (Souleymane Traoré et Grini Acharaf). Ils ont pour mission de prendre contact avec le nommé Ousmane Sow qui serait le Président Directeur Général d’une société de vente d’or, dénommée International Trading Company, sise à Faladié en Commune VI du district de Bamako. Mais avant, les responsables de Diamor International Inc avaient procédé à la vérification de l’existence réelle de la société de leur nouveau partenaire auprès de l’Ambassade du Mali au Canada. Celle-ci les a mis à l’aise par une affirmative. Ce qui voudrait dire que la société que dirige Ousmane Sow ne souffre d’aucun doute.
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Visiblement confiants de ces informations officielles, Souleymne Traoré et Grini Acharaf débarquent à Bamako. Ils rencontrent leur nouveau partenaire Ousmane Sow. Celui-ci, après un entretien très convivial, les rassure de sa totale disponibilité. L’escroc rend grâce à Allah de lui avoir offert le gros morceau. Sow met en branle sa machine infernale en invitant deux de ses complices, représentant à Bamako, 32 villages d’orpailleurs ( Tidiane Niangado et Bakari kanandji dit Kalifa Traoré, son nom d’orpailleur) à une rencontre avec leurs nouveaux clients venus du Canada.
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L’appât ensalive les visiteurs
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Au cours leur entretien, Ousmane Sow et sa bande ont remis des échantillons d’or pour les fins de vérification et cela pour prouver leur sincérité dans les affaires. Souleymane Traoré et Grini Acharaf ont alors expédié ces pépites à leur société-mère au Canada pour le test. Ceci s’est avéré très concluant. Ousmane Sow et sa bande propose 11kg de métal jaune à leurs clients.
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Le Directeur général de Diamor International Inc au Canada ne va pas par mille chemins. Il ordonne à ses représentants de payer à International Trading Company une avance sur la somme demandée par leur futur fournisseur. Dans la journée du 13 août dernier, Souleymane Traoré et Grini Acharaf payent la somme de 12.100.000 francs CFA à Ousmane Sow , Tidiane Niangado et Kalifa Traoré, de son vrai nom Bakari Kanandji. Ensuite, ils payent successivement 4 millions et 3 millions aux escrocs. Après ces différents paiements, les deux représentants de Diamor International Inc exigent de leurs fournisseurs de leur apporter la marchandise.
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Ces derniers acceptent, mais à condition que Souleymane Traoré et Grini Acharaf déboursent encore 11millions de francs à croquer. Ceux-ci s’exécutent. Sow et sa bande se rendent à Capitol Transit où ils ont versé la somme de 6.200.000FCFA pour des formalités administratives. Ce transit encaisse l’argent mais sans jamais parvenir à mettre la main sur la marchandise, malgré leur demande pour la tester à la Direction nationale des mines. Les responsables auraient reçu l’information faisant état de la non-fiabilité du métal déjà vendu aux Canadiens.
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Le tour de Ousmane Sow se referme sur ses deux complices
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Quelques jours plus tard, voilà que International Trading Company transporte deux caisses bien scellées à Diamor-Mali dirigé désormais par Souleymane Traoré et Grini Acharaf. Sow et ses hommes les mettent en garde de ne pas ouvrir lesdites caisses. Elles devraient être expédiées comme tel au Canada. Par mesure de prudence, ils apportent avec eux les clés des deux caisses. Traoré et Acharaf commencent à émettre des doutes sur le comportement de Ousmane Sow et de sa bande. Ils cassent les cadenas des caisses avant de faire recours au service d’un bijoutier pour vérifier le métal.
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Les résultats du test de ce dernier sont on ne peut plus calamiteux pour les représentants de Diamor International Inc. Le contenu des caisses n’était pas de l’or, mais plutôt du cuivre. Les deux hommes, malgré le choc psychologique, ne perdent pas leur contrôle. Ils invitent les Tidiane Niangado et Bakari Kanandji dit Kalifa Traoré à venir prendre le reste de leur argent. C’était le 7 septembre dernier. Comme on pouvait l’imaginer, ceux-ci ne tardent pas à mordre à l’appât. A leur arrivée, Souleymane Traoré et Grini Acharaf les reçoivent dans leur salon. Ils profitent de leur inattention pour fermer à clef toutes les portes et autres issues avant d’aviser la police du 4e arrondissement.
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Les deux hommes ayant compris qu’ils venaient de tomber dans un piège, se mettent à briser les vitres du salon pour s’échapper. Malheureusement pour eux, leurs preneurs d’otage avaient pris le soin de boucher même les trous des rats. C’est dans un dilemme total que la brigade de recherche du 4earrondissement retrouve les deux hommes, les mains et les habits ensanglantés du fait du ring qu’ils avaient livré contre les vitres de leur prison de fortune. Ecroués pour escroquerie, les deux suspects connus du monde de la pègre malienne, clament leur innocence. Ils chargent Ousmane Sow pour le compte duquel ils auraient agi. Parole de délinquants qui ne passe pas chez le commissaire divisionnaire de police Mouminy Séry qui a mis les deux hommes à la disposition de la justice. Quant à Ousmane Sow, il est en fuite.
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Pour combien de temps ?
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O. BOUARE
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