Quatre Nigérians arrêtés, 150 boulettes de cocaïne pesant chacune 22,3 g soit 3,345 kg saisies et une importante somme d’argent liquide, 26 550 euros soit 17 millions de F Cfa confisquées. Tel est le résultat de la descente musclée opérée par les agents de la Brigade Mobile d’Intervention dans la nuit du dimanche dernier à Baco Djicoroni, un quartier de Bamako.
Cette opération minutieusement préparée et conduite par le chef de la BMI, l’Inspecteur des douanes Mamadou Traoré, est le fruit du travail de plusieurs semaines d’enquête et de surveillance. En effet, depuis un certain temps, les agents de la BMI qui évoluent sur le versant Guinéen ont eu des informations faisant état de l’existence d’un vaste réseau de trafic de cocaïne dans ce quartier résidentiel de la Commune V du District de Bamako.
C’est dans la nuit du dimanche dernier que les hommes du chef de la BMI sont parvenus à localiser la résidence des trafiquants, une grande villa toujours fermée à l’intérieur de Baco Djicoroni. Après avoir localisé le refuge des trafiquants, la Brigade Mobile d’Intervention est passée à l’assaut et a pu mettre la main sur quatre Nigérians qui sont Hyginus Ugwu né en 1976, Raphaël Ogbonna (1975), Onyéka Okafor (1970) et Patrick Ossondo (1970).
Ils se disent tous employés de commerce et résidents à Baco Djicoroni ACI. Selon notre source, plusieurs autres membres du réseau ont pu, au moment de l’opération, prendre la clé des champs. Au-delà des arrestations, l’opération a permis aux agents de la BMI de saisir une importante quantité de cocaïne : 150 boulettes pesant chacune 22,3 g soit 3,345 kg.
On a trouvé aussi sur les quatre malfrats des billets de banque en euro (26 550 euros soit 17 415 738 F Cfa) et sept téléphones portables.
C’est la plus grosse quantité de cocaïne saisie en une prise par les douanes maliennes. Loin de se contenter de ce résultat probant, la BMI continue toujours ses investigations afin de mettre hors d’état de nuire les autres membres du réseau qui seraient apparemment tous des Nigérians.
Déjà, nous informe-t-on, lors des interrogatoires, les malfrats auraient tous affirmé que la cocaïne provient de la Guinée Bissau et qu’elle transite par Bamako pour la Hollande. Les Nigérians qui viennent d’être mis hors d’état de nuire ne servaient donc que de relais.
Selon d’autres sources proches de ce dossier, les Nigérians arrêtés à Bamako appartiennent à la bande de Colombiens, de Vénézuéliens, d’Equatoriens et de Français qui vient d’être mise hors d’état de nuire par les gendarmes sénégalais qui ont aussi réalisé la semaine dernière des saisies records de cocaïne dans les environs du village touristique de Nianing, proche de la ville de M’Bour.
Les trafiquants ont d’ailleurs révélé aux pandores sénégalais qu’ils avaient des contacts dans les pays voisins. En effet, il ressort des enquêtes ouvertes dans le cadre de ces deux saisies records de cocaïne "que les trafiquants présumés avaient des contacts, voire s’étaient déplacés, dans plusieurs pays voisins, dont la Guinée Bissau, considérée comme un important point de stockage pour la cocaïne latino-américaine".
Ces prises spectaculaires de cocaïne au Sénégal et au Mali posent la question du rôle de l’Afrique de l’Ouest dans le transit de cocaïne d’Amérique Latine vers l’Europe.
Du chanvre indien aussi
La saisie de cette importante quantité de cocaïne n’est pas la première grande opération menée par la Brigade Mobile d’Intervention de Bamako. Il y a quelques mois, en effet, les hommes de Mamadou Traoré avaient saisi au niveau des rails 152 briques et 1/4 de chanvre indien entreposées dans la farine de néré. Chacune de ces briques pesait deux kilogrammes soit en tout 304 kg de chanvre indien qui étaient en transit pour le Sénégal.
Des armes de guerre… !
Il n’y a pas longtemps aussi, un chauffeur répondant au nom de Sacko Jr Mohamed, de nationalité libérienne, a été arrêté par les mêmes agents de la BMI de Bamako en possession d’un sac contenant six pistolets mitrailleurs (PM) de fabrication chinoise et une enveloppe contenant des liasses de billets de francs guinéen.
Tous ces faits prouvent que les bandits de grand chemin se sont tous donné rendez-vous au Mali. La vigilance doit donc désormais être de mise à tous les niveaux.
Birama Fall
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