Conflit frontalier Mali-Guinée : Kafougouna et Sadio Gassama interpellés

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La situation frontalière entre les populations de Siradjouba au Mali et Dalakan du côté guinéen a pris une tournure inquiétante depuis le 26 mai 2007. En effet, ce jour M.Domo Noumakan Sidibé a été froidement abattu à N”Gueïla par des gens de Dalakan, suite à un litige foncier. La situation actuelle s”explique par le mutisme de nos autorités et si elles ne réagissent pas vite, les populations concernées risquent dangereusement de se rendre justice.

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Il n”est pas fastidieux de rappeler l”historique du litige né entre les deux populations depuis plusieurs décennies pour bien comprendre la situation.

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Tout d”abord, le 15- 8- 1991, Seydou Sidibé, alors chef de village de Siradjouba, cercle de Yanfolila – arrondissement de Guelenikoro, avait adressé une lettre au gouverneur de Sikasso. La lettre avait pour but d”avertir les autorités sur un risque de conflit entre Siradjouba (Mali) et Dalakan (village guinéen situé sur la rive gauche du fleuve Sankarani) pour la possession du site de N”Gweïla au Mali.

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Selon la lettre, N”Gweïla est un site situé à 10km de Siradjouba sur la rive droite du fleuve Sankarani.

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Dans ce village guinéen (Dalakan), la nature du sol argileux et sa proximité du fleuve ne favorisent pas la culture. Avec cette situation géographique difficile, les populations de Dalakan n”ont autre choix que de traverser le fleuve pour aller cultiver sur l”autre rive. Cela n”a posé aucun problème depuis des temps coloniaux, puisque la tradition obligeait Dalakan à présenter au chef de terre de Siradjouba les dix noix de colas, chaque fois qu”elle voulait défricher un nouveau champ tout en abandonnant les champs en jachères qui devenaient tacitement propriété de Siradjouba.

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Ainsi se multiplièrent les champs en jachères et ceux en exploitation par la population de Dalakan. Finalement, certaines familles de Dalakan implantèrent des hameaux de culture pour y vivre durant toute la période hivernale.

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Avec le temps, profitant de la disparition des autochtones  de Siradjouba, les populations de Dalakan commençèrent à implanter des champs sans l”autorisation de la population locale, ni même envoyer les 10 noix de colas au chef de terre. Pire, les populations de Dalakan ont interdit aux populations de Siradjouba d”implanter des champs dans le site de N”Gwéïla.

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Cette situation a dégénéré en 1969, il a fallu l”intervention du gouverneur de Sikasso à l”époque, le Capitaine Sory Ibrahima Sylla, c”était le 21 décembre 1969.

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A partir du dernier trimestre 1990 et du début de 1991, de nouvelles frictions se créent entre les villages, puisque Dalakan se dit propriétaire du site en question.

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En somme c”est le fond du problème qui  continue malheureusement  de  polluer l”atmosphère. 

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Dans sa lettre datée de 1991, le chef du village avait demandé aux autorités de prendre des mesures énergiques eu égard au risque d”affrontement sanglant qui planait.

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 Malgré plusieurs tentatives de réconciliations, le pire n”a pas pu être évité. En effet, le 26 mai 2007, monsieur Domo Noumakan Sidibé, un habitant de Siradjouba qui cultivant paisiblement son champ à N”Gueuïla dans la zone litigieuse, a été froidement abattu par des gens de Dalakan qui ont traversé le fleuve. Selon  Kassoum Sidibé, chef des ressortissants de Siradjouba à Bamako, il a été assassiné parce que là où Domo cultivait, les guinéens voulaient cultiver là-bas aussi. N”eût été l”intervention de la gendarmerie de Kabaya, le nombre de victimes serait encore plus élevé.

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Face à la situation, M kassoum Sidibé interpelle le Ministre de l”Administration Territoriale et des Collectivités Locales pour prendre des mesures énergiques. Sinon, ce problème qui a duré plusieurs décennies risque de tourner à l”irréparable car, les populations maliennes de Siradjouba font l”objet de brigandage de la part de certaines populations guinéennes. Une vieille dame malienne nous a dit : " Les Guinéens ont arrêté mes bergers et mon troupeau. Pour leur libération ils ont exigé le payement de 350.000FCFA. Quand j”ai payé ce montant, ils ont élargi les bergers tout en gardant les animaux. Cet exemple n”est qu”une illustration des exactions que subissent plusieurs autres groupes de cette localité ". Un autre Malien témoigne : " Nous ne savons pas ce qui arrive aux Guinéens, ils franchissent la frontière pour enlever nos biens, brûler nos champs, couper nos arbres et retournent sur leurs terres ".

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Les Ministres en charge de l”administration territoriale et de la sécurité intérieure doivent intervenir en bons généraux qu”ils sont pour que cessent ces actes de violence perpétrés sur des populations maliennes. Face à ce dernier rebondissement, les autorités de Yanfolila dont dépend Siradjouba auraient demandé du renfort militaire à Bougouni qui, à son tour aurait répercuté la doléance sur les autorités régionales de Sikasso. Mais bizarrement et curieusement, silence radio semble être la ligne de défense de celles-ci.

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Le Président ATT qui vient d”être à nouveau investi, adepte de la logique de la mesure et de la fermeté en même temps fera-t-il prendre des dispositions pour le grand bonheur des populations de Siradjouba ? En tout cas il le faut et vite.

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A suivre ! 

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Ahmadou MAIGA

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