Si la période n’était pas particulièrement considérée à risque, peut-être que cette affaire de trafic d’armes et de munitions de guerre élucidée par le désormais très prestigieux commissariat de police du 3ème Arrondissement n’aurait pas la portée qu’on lui attribue. Mais hélas ! Le moment se prête bien aux inquiétudes. Jugez-en vous-même : 2 Pistolets BERETTA, calibre 6,35mm; 1 Revolver douze coups modèle 1917 calibre 22 long rifle; 3 Pistolets de fabrication artisanale calibre 12mm ; 2 chargeurs de Pistolets Kalachnikov; 70 cartouches 7,62mm court ; Trente sept (37) cartouches 7,62mm long; 02 pièces accessoires PM; 2 pièces accessoires Carabine Chinoise; 19 lames chargeur, entre autres. C’est l’arsenal découvert par le Limier, l’Inspecteur de Police Papa Mamby Keïta et son équipe de la Brigade de Recherche dudit Commissariat. Des hommes qui s’illustrent de plus en plus pour leur efficacité.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le réseau d’information et de renseignements de l’équipe de l’Epervier du Mandé, Papa Mamby Keïta (PMK) fonctionne à merveille. Le renseignement dit-on, est le nerf de la guerre. C’est sur la base de ces informations que l’ « Epervier » s’est lancé à la recherche des suspects le vendredi dernier. Ces derniers avaient auparavant fait objet d’une surveillance accrue par le même service de la Police. C’est à Bozola Lampanikoro, aux environs de 17 heures 30 mn que l’opération a été lancée. Une boutique suspecte avait déjà été identifiée. Elle porte le numéro 281 et était tenue par un vendeur répondant au nom de Cheickna Dramé. Une perquisition sur les lieux permit de découvrir les armes citées plus haut avec divers objets.
Au Commissariat de police, le suspect ne nia pas les faits qui lui sont reprochés. Il travaillerait pour son oncle répondant au nom de Amadou Sissoko qui, tenez-vous bien, se trouve en détention à la Maison d’Arrêt de Bamako pour les mêmes faits, c’est à dire, le trafic des armes et munitions de guerre. C’est le même commissariat qui, l’année dernière, était parvenu à le coincer. L’oncle aurait donc décidé de laisser la boutique au neveu après son arrestation afin de perpétuer la tradition et les affaires. Une famille décidément conservatrice !
Mais d’où provenait cet arsenal, lequel faut-il le rappeler, n’est pas uniquement composé d’armes de fabrication artisanale ou de munitions de même type. Il y a aussi comme, on s’en rend compte des armes de guerres et leurs accessoires comme des kalachnikov, une carabine chinoise, des chargeurs, etc.
Le réseau de ravitaillement se trouverait en Guinée et composé des individus répondant aux noms de Ousmane Keïta et de Oumar Keïta. Le correspondant Malien est Mama Doumbia domicilié à Djicoroni Para. Une rapide descente sur les lieux le même jour abouti à l’arrestation de ce dernier.
Mama Doumbia serait également fabricant d’armes à feu traditionnelles. Il travaille sous les ordres de Cheick Dramé, le tenancier de la boutique N° 281. Il lui a déjà livré 4 pistolets en raison de 200.000 F CFA. Le fabricant aurait appris le métier ici à Bamako et plus précisément à Torokorobougou.
Le produit fini est écoulé sur le marché bamakois, plus précisément au Marché Dabanan .pour un prix variant entre 20.000 et 100.000 F CFA ; Les preneurs ne manquent pas. Les clients seraient surtout des malfrats dont certains ont déjà été identifiés par la Police. Les enquêtes sont en cours pour les dénicher le plus rapidement possible. Mais comme on s’en doute, au delà des malfrats, d’autres personnes éprouveraient le besoin de se procurer des armes de guerres et leurs accessoires en ces temps qui courent.
Si le Commissariat de Police du 3ème Arrondissement n’existait, il aurait fallu demander aux plus hautes autorités du pays de le créer. Et si sa Brigade de Recherche à sa tête l’Inspecteur Papa Mamby Keïta et son équipe n’existaient pas, alors, il aurait fallu demander à Dieu Lui même de protéger les Maliens.
B.S. Diarra