Le Samedi 4 août 2007, le corps de Daba Traoré était repêché au fond d”un puits à Sirakoro Méguetana. Il avait été froidement assassiné par Madou Traoré et ses deux complices qui l”ont dépouillé de la rondelette somme de 750 000 F CFA avec laquelle il se proposait d”acheter une parcelle appartenant à son assassin.
Tout a débuté dans la nuit du 30 au 31 Juillet lorsque Daba, 35 ans, tôlier de son Etat, a téléphoné à son second Madou Traoré pour lui annoncer qu”il allait récupérer 750 000 F CFA auprès de sa femme afin d”acheter l”une des deux parcelles de celui-ci à Sirakoro. Rendez-vous fut aussitôt fixé pour le lendemain, au petit matin. La même nuit, Madou se rendit précipitamment à Zarakoro pour y rencontrer Zoumana Traoré dit Wang et Amidou Traoré. A trois, ils passèrent toute la nuit à peaufiner un plan d”assassinat.
Très tôt le lendemain matin, Madou regagna son domicile pour y attendre Daba, qui ne tarda pas à se manifester. Celui-ci le fit monter derrière lui sur sa moto Yamaha et les deux amis se rendirent dans la zone des champs de Bogola, sur la route de Sirakoro Méguétana.
Arrivé à un virage, non loin de la parcelle mise en vente, Daba fut surpris de trouver Wang Traoré et Amidou sur les lieux. Il s”arrêta net et ne manqua pas de leur demander ce qu”ils faisaient là à une heure aussi matinale. Madou en profita pour sauter de l”engin et, juste à ce moment précis, Wang asséna à Daba un coup de gourdin à la nuque. Comme si cela n”était pas suffisant, Madou lui porta un coup de machette en plein front, Daba s”écroula au sol. Les assassins le traînèrent jusqu”à un puits tout proche.
Wang Traoré fouilla les poches de Daba et en retira le porte-monnaie et le téléphone portable de type Nokia 1100 de la victime, qu”il remit à Madou. Pendant que Wang et Amidou étaient occupés à jeter le corps de Daba dans le puits, Madou empocha subrepticement 500 000 F CFA, sans que ses complices ne s”en rendent compte.
Après leur forfait, Madou remit le porte-monnaie, ne contenant plus que 250 000FCFA à ses deux complices afin que ceux-ci se partagent son contenu. Il confia la moto de Daba à Wang Traoré afin qu”il s”occupe de sa revente, mais ce dernier lui répondit qu”il était mieux placé que lui pour le faire. Madou choisit donc le domaine de l”énergie de Yirimadio, prés d”un chantier inachevé, pour y planquer l”engin du défunt. Le lendemain il vint au marché s”offrir une moto Jakarta neuve, au prix de 330 000 F CFA, de nouvelles chaussures et quelques sacs de ciment.
Le mercredi 1er oût, dès l”annonce de la disparition de Daba, Madou fut conduit au commissariat de police du 7e arrondissement pour vérification d”identité. Au cours des premiers interrogatoires, il déclara aux enquêteurs que Daba était parti en Espagne en lui laissant 100 000 FCFA, somme qu”il aurait complétée pour se payer sa nouvelle moto Jakarta.
Au cours de leurs investigations, les enquêteurs apprirent de certains membres de la famille de Madou qu”ils l”avaient aperçu dans la matinée de mardi, aux envions de 11 heures, sur la moto de Daba. Sans se démonter, Madou déclara que Daba lui avait, en fait, laissé 420 000 FCFA en lui déclarant que si le voyage n”avait pas lieu, il viendrait récupérer son argent. Cependant, il lui avait dit de n”en parler à personne.
Madou pensait avoir bien brouillé les pistes, mais c”était sans compter avec la perspicacité des limiers du 7e arrondissement. Harcelé de questions, confondu par ses contradictions, il finit par craquer. C”est ainsi qu”il conduisit les éléments de la Brigade de recherches jusqu”au puits où avait été jeté le corps de Daba et dénonça ses deux complices.
L”inspecteur Oumar Sangré dit Dabos avisa aussitôt ses supérieurs hiérarchiques, un médecin légiste et la Protection civile.Le corps de Daba fut repêché par les éléments de la Brigade de sapeurs-pompiers de Sogoninko. Après le constat du médecin légiste, le corps fut remis à la famille du défunt.
Le même jour, Zoumana dit Wang Traoré et Amidou Traoré furent appréhendés par les éléments de la Brigade de recherches du 7e arrondissement. Les trois criminels sont d”ores et déjà à la disposition de la justice, via la maison d”arrêt, avant de répondre de leur crime devant la Cour d”Assises.
Pierre Fo’O MEDJO
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