Les jeunes de Bagadadji sont déterminés à assurer désormais leur protection à la place des autorités jugées incapables. Ils ont prouvé cela dans la soirée du lundi 22 juin 2015 au niveau de Rail da. Selon Boukader Koné, membre de CODEB, tout a commencé vers 2 heures du matin dans la nuit du lundi 22 au mardi 23 juin 2015 lorsque deux branches syndicales rivales des conducteurs de Sotrama ont commencé à tirer dans toutes les directions dans les rues de Bagadadji. Selon notre interlocuteur, Bagadadji ressemblait cette nuit à un champ de bataille.
Faut-il le rappeler, les rivalités entre ces deux branches syndicales des conducteurs de Sotrama ne datent pas d’aujourd’hui. L’une, reconnue par la Cstm, et l’autre par l’Untm, s’affrontent depuis plusieurs mois maintenant pour le contrôle de la place de Rail Da. Cette place, faut-il le noter, génère des ressources considérables dont les syndicalistes veulent à tout prix s’emparer.
Aux dires de Koné, cette nuit-là, une fois que les coups de fusil ont retenti dans toutes les rues de Bagadadji, les jeunes du quartier, pour garantir leur sécurité, se sont organisés en groupe d’auto-défense. Mais avant d’agir, ils sont partis voir le chef de quartier, Touré, pour lui expliquer leur intention. Face à la situation, le chef de quartier et ses conseillers ont demandé aux jeunes d’aller voir la police et gérer cette situation avec elle. Chose faite, les jeunes ont appuyé la police dans leur ratissage. Au cours de cette opération, 34 personnes ont été arrêtées dont deux blessés graves admis à l’hôpital Gabriel Touré. Des armes de guerre, des pistolets automatiques, des coupe-coupe, des gourdins et des munitions ont été saisis.
Après ce succès de la police grâce à l’accompagnement des jeunes du quartier, la Coordination des associations pour le développement de Bagadadji ne veut pas s’arrêter là. Elle compte désormais sécuriser tout le quartier avec ses propres moyens. Selon Boukader Koné, membre de la Coordination, les autorités doivent assumer leurs responsabilités en sécurisant Rail Da contre les bandits qui tuent impunément des citoyens innocents. À défaut de ça, les jeunes du quartier s’assumeront et chasseront les bandits de chez eux. Selon lui, les bandits de Bagadadji ne sont pas du quartier, mais plutôt d’autres quartiers de la ville qui viennent à Bagadadji dans le cadre du travail, avant de se transformer en bandits. Pour lui, Bagadadji est aujourd’hui victime de son hospitalité.
Pour Bassidiki Touré, représentant la famille Touré, les tractations sont en cours pour calmer les jeunes énervés dont certains commencent à caillasser les vitres des voitures. «Tout sera fait pour accompagner la police et éviter un débordement, car en laissant les jeunes en colère se rendre justice dans un pays comme le nôtre, cela est très dangereux», a-t-il ajouté. Mme Touré Djénébou Sissoko, maire délégué de Bagadadji, a noté que cette situation dépasse la compétence des autorités locales. Selon elle, des appels ont été lancés depuis longtemps pour éviter le stationnement des Sotrama au niveau de Rail da, mais sans suite. Pour le maire délégué, la solution de cette insécurité n’est pas dans la violence. C’est pourquoi elle invite les jeunes en colère à rester derrière les chefs coutumiers et les autorités locales pour résoudre ce problème, conformément à la loi. Pour Mme Touré, des pétitions seront faites pour demander le déguerpissement de Rail da bientôt.
En attendant, les personnes arrêtées seront bientôt transférées à la prison centrale de Bamako-Coura pour de possibles poursuites judiciaires, car le Procureur a déjà pris les choses en main pour punir les bandits, comme il se doit.
Y.Doumbia
Sada samake doit partir il ne sert a rien bio est devenu marseille
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