Attaques à main armée : « Dankelen » reprend du service

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Après un séjour bien mérité à la maison centrale d’arrêt de Bamako pour ses multiples activités criminelles, le phénoménal Modibo Touré dit « Dankelen » refait surface. Malheureusement pour lui, son aventure n’aura été que de courte durée. Il tombe dans les filets du commissariat de police du 4e arrondissement au cours d’une de ses premières opérations.

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Le délinquant voulait-il rattraper le retard accusé au « lycée technique « de Bamako-coura où il purgeait une peine de prison ? Dans la nuit du 8 au 9 septembre dernier, Modibo Touré dit « Dankelen » et son dauphin, Amara Sylla, étudiant à la 1ère année Droit à la Faculté des Sciences Juridiques et Economiques (FSJE, ex ENA), investissent les rues du district de Bamako, à la recherche d’éventuelles proies. Leur aventure les conduit au bar « Espoir » à Badala-Est en Commune V où ils tombent sur un jeune footballeur, de nationalité camerounaise, répondant au nom de Tchounga Chenang Joël, domicilié à Magnambougou en Commune VI.

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Aux environs de 3 heures 30 minutes du matin, pendant que ce dernier prenait son pot avec ses amis, il a eu le besoin d’aller se soulager dans les toilettes. Mais, le jeune footballeur ne savait pas que « Dankelen » et son dauphin l’avaient remarqué au moment où il sortait de sa poche un billet de 200 euros pour payer la note de sa consommation et celle de ses compagnons.

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A peine est-il arrivé aux abords des toilettes excentrées dans les ténèbres que « Dankelen » aussitôt surgit du noir pour se jeter sur lui. Il tente de se défendre. Il paye cher cette audace. Amara Sylla se joint à « Dankelen » pour maîtriser Tchounga Chenang Joël. Avec un professionnalisme irréprochable, ils spolient leur victime de la somme de 68.850FCFA, représentant son argent de poche. N’ayant d’autres moyens pour se faire extraire des griffes de ses agresseurs, Joël lance alors des cris pour ameuter tout son entourage.

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Les bandits sachant qu’ils risquent le pire, se mettent aussitôt à rouer de coups leur victime, la prenant pour un voleur. Cette stratégie ne leur réussit pas, car, dans la foule massée sur les lieux, se trouvaient les amis du footballeur dont le sergent de police stagiaire Mahamadou A. Konaré. Celui-ci informe aussitôt l’officier de police de permanence du commissariat de police du 4e arrondissement territorialement compétent. Ce dernier alerte sur le champ l’équipe de patrouille qui, à son tour, fonce sur les lieux pour procéder à l’arrestation des suspects en possession d’un pistolet de fabrication artisanale, d’autres objets tranchants et d’une carte bancaire appartenant à un certain Ibrahim Konaté.

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Le lendemain, les deux suspects sont présentés au Commissaire divisionnaire de police Mouminy Séry, chargé du 4e arrondissement et à son adjoint, le commissaire principal de police Arby. Ces derniers confient le sort des nouveaux venus à l’explosif inspecteur principal de police Bourama Doumbia dit Dracula, chef de la brigade de recherche et à ses éléments. Il s’agit pour eux de faire toute la lumière sur la bande de l’incorrigible « Dankelen ».

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Modibo Touré dit « Dankelen », une véritable peste en Commune V

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Réputé être l’une des figures emblématiques du grand banditisme sur la rive droite du fleuve Niger et notoirement connu des archives de la police et de l’administration pénitentiaire pour ses activités hautement criminelles, « Dankelen » avait peu de chance d’échapper aux mailles des policiers dont dépend sort. Ces derniers, dans le cadre de leur enquête, ont convoqué le nommé Ibrahim Konaté dont la carte bancaire avait été retrouvée sur les deux bandits. Les déclarations de celui-ci sont on ne peut plus claires et précises.

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D’après le sieur Konaté, protectionniste aéronautique de son état, dans la nuit du 8 au 9 septembre dernier, pendant qu’il se trouvait aux alentours du « Bla-Bla » à Badala-Est, deux hommes l’ont surpris dans le noir. L’un l’a étranglé et l’autre lui a donné des coups violents en pleine figure avant de fouiller dans ses poches. Ils ont enlevé son portefeuille contenant la modique somme de 15000FCFA et certains des papiers y compris sa carte bancaire. Après leur forfait, ses agresseurs se sont morfondus dans la nature à la faveur de l’obscurité. Selon Ibrahim Konaté, ses agresseurs ont tout des assassins qui sont capables de tuer leurs victimes. C’est pour cette raison qu’il demande qu’ils soient traduits en justice au nom de la quiétude des paisibles populations.

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S’agissant du sergent de police stagiaire, Mahamadou A. Konaré, il affirme être témoin de l’agression du jeune Camerounais au bar « Espoir » par Modibo Touré dit « Dankelen » et son dauphin Amara Sylla, lequel possédait un poignard au moment des faits. Contrairement à leurs victimes et le jeune policier, « Dankelen » et son acolyte réfutent en bloc toutes les allégations portées contre eux. Mais, aux questions à qui appartient l’arme à feu et comment la carte bancaire de M. Konaté s’est-elle retrouvée sur eux ? Les deux délinquants se lancent dans des commérages dignes de la pègre bamakoise. Ce qui facilite d’ailleurs leur voyage pour la maison centrale d’arrêt de Bamako où « Dankelen » n’est pas une figure étrangère.

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Le délinquant vit toujours dans la mémoire des populations de Baco-Djocoroni

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Le seul nom de Modibo Touré dit « Dankelen » fait réveiller les vieux démons à Baco-Djicoroni en Commune V du district. En 2003, le délinquant avait bâti un véritable royaume sous les mangueraies au bord du fleuve où il s’adonnait de jour comme de nuit à des viols de jeunes filles et femmes mariées, agressions et extorsions de biens sur des paisibles populations. Suite à de nombreuses plaintes des femmes victimes des frasques sexuelles du délinquant, le même commissaire du 4e arrondissement avait organisé une opération spéciale pour le mettre hors d’état de nuire. C’était dans la nuit du 14 au 15 avril 2003.

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Arrêté et conduit à la police, sous la conduite du commissaire divisionnaire de police Birama Sanogo, chargé à l’époque dudit commissariat, « Dankelen » avait été mis à la disposition du tribunal de la Commune V. Mais, curieusement, au moment où les populations de Baco-Djicoroni et de Torokorobougou croyaient lancer un grand ouf de soulagement, le violeur en série fait son apparition dans son fief. Dans la nuit du 16 au 17 juillet 2003, il frappe à Torokorobougou. Une certaine Binta Camara tombe entre ses griffes.

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La police informée, se lance à ses trousses, mais en vain. Il fait encore parler de lui dans la nuit du 29 au 30 juillet, date à laquelle il marche sur l’hôtel CA sis à Torokorobougou avec à ses côtés deux de ses soldats. Les différentes sorties spectaculaires du délinquant lui ont coûté cette fois-ci un séjour à la volière de Bamako-Coura. On croyait qu’après ce pèlerinage que l’homme allait changer. Mais, l’on a beau chasser le naturel, il revient toujours au galop. A quand « Dankelen » prendra véritablement la retraite ?

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O. BOUARE

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