Courant semaine dernière, deux affaires ont, au même moment, choqué et troublé autant les esprits que la quiétude des populations de la Commune II en particulier et de tout le District de Bamako et même au delà : c’est l’affaire du jeune assassin qui a poignardé à mort son rival et celle des « terroristes urbains », ces autres jeunes qui, armés de machettes, gourdins et pistolets, arpentent les rues de la capitale à motos et tirent à tout vent. Voici deux indices graves qui nécessitent de prendre des mesures appropriées pour contenir cette nouvelle forme de délinquance juvénile dans notre pays. Et si le législateur décidait de retenir la responsabilité parentale pour les jeunes délinquants ?rn
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Suite et fin de l’affaire de l’adolescent: la victime a pu être ramenée à la vie par le personnel soignant de l’Hôpital du Poing – G. L’auteur lui, s’apprête à être conduit à Bollé, le Centre de détention et de rééducation pour femmes et mineurs. On apprend que le jeune Bassidiki Touré âgé seulement de 14 et non de 15 ans, élève en 6ème année de l’Ecole Fondamentale de Bozola, a le plus manqué d’éducation dans sa famille.
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C’est suite à un duel à l’arme blanche entre deux bandes rivales dans le cimetière de Niaréla où elles se sont données rendez-vous, que le jeune Bassidiki Touré a enfoncé, de deux reprises le couteau dans le dos de sa victime, Cheick Oumar Tidiane Koné, lui aussi, un adolescent tout frais. La victime est arrivée à l’hôpital avec le poignard planté dans l’omoplate. Le jeune Bassidiki Touré est lui aussi une victime, victime de l’irresponsabilité des parents. Son éducation, tout comme celle de son rival, est sujet à caution.
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Nous sommes toujours en Commune II. Au même moment, un groupe d’une cinquantaine de jeunes du quartier Bakaribougou, déferlaient sur Médina – Coura, pour disent-ils, se venger d’une bande rivale qui aurait fait une descente similaire dans leur fief et dans les mêmes circonstances. Ils tirèrent plusieurs coups de feu blessant de paisibles passants et semant la terreur dans les rues du quartier. Un des membres de la bande rivale agressée a reçu des balles dans le dos et dans la cuisse. Ce dernier s’est gardé de déposer plainte et pour cause : il ne veut risquer d’être arrêté à son tour et être empêché de se venger à son tour. Il s’agit pour lui et pour les siens de Médina – Coura, d’une grave offense qui ne saurait être tolérée. On est donc en passe d’entamer le cycle de la violence, attaque –riposte – représailles.
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Pour rappel : quatre des agresseurs ont été appréhendés à Bakaribougou par le Commissariat de Police du 3ème Arrondissement. Ils ont été présenté au Procureur lequel, sans autre forme de procès, a déposé un mandat sur eux en vue de les conduire immédiatement à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako. C’est la preuve que les autorités au niveau de cette Commune (le commissariat et le parquet) prennent très au sérieux la menace. Qu’en est-il des autres composantes de la société, en l’occurrence des parents, de la société civiles, des autorités politiques ?
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Contenir le mal ou périr
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Pour le cas des tuteurs, nous assistons ni plus, ni moins qu’à une fuite de responsabilité. Les enfants ne reçoivent plus d’éducation dans les familles, cellules de base de la Nation. La rue est devenue le seul repère des jeunes. Là, on cultive et entretient la violence. Remarquez tout simplement ces multiples «play-stations», ces jeux vidéos pour la plupart axés sur la violence, devenus un véritable fond de commerce pour certaines personnes; ces cyber-cafés dans lesquels se rendent nos jeunes qui, pour «tchatcher», qui pour entretenir des relations douteuses et savourer des films et des images exclusivement reservés aux adultes.
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Certains parents mal inspirés pensent faire du bien à leur enfant en lui ouvrant cette fenêtre (Internet) sur le monde et sans le moindre contrôle. Aujourd’hui, par la force des choses et grâce aux nouvelles technologies de l’Information et de la Communication, les enfants ont accès à tous les domaines jadis réservés aux grands personnes. Et ils en usent et abusent ! Souvenez-vous, dans ces mêmes colonnes, de ces jeunes lycéens qui escroquaient leurs victimes depuis leur chambre en famille; de ces filles qui enregistrent des films érotiques et mêmes pornographiques sur leurs téléphones pour les ventiler ensuite dans la nature ; de ceux-là qui professent des injures graves au téléphone à l’endroit des personnes privées ou publiques…
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La liste n’est pas exhaustive. Le drame, c’est que la législation malienne est presque muette sur les infractions pouvant être liées à l’usage de ces nouvelles technologies. Qu’à cela ne tienne, vue la complexité de la question. Mais n’est-il pas possible, voire souhaitable pour le législateur, de retenir au moins la responsabilité pénale du parent en cas d’infraction grave de l’enfant, due à un déficit d’éducation parentale ? Il en est désormais ainsi en Angleterre et beaucoup d’autres pays d’Europe sont d’entrain d’étudier la question. Il est même question de re-introduire le châtiment corporel dans leurs écoles. Ici au Mali comme partout, il ne s’agit pas de délinquants ordinaires. Ils n’ont pas de casier judiciaire. Ils sont juste victime de leur époque et du laxisme de la société.
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L’avenir d’une Nation, c’est sa jeunesse. Certes, mais de quelle jeunesse s’agit-il ?
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- S. Diarra
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