En marge de la journée internationale de la lutte contre la drogue, une centaine de femmes ont manifesté, mardi 28 juin à Bamako. Soutenues par l’Office central des Stupéfiants, elles invitent l’Etat à mieux s’impliquer dans la lutte contre de la drogue.
« A bas la drogue ». C’est le slogan qui a poussé une centaine de femmes dans la rue en marge de la célébration, lundi 26 juin, de la journée internationale de la lutte contre la drogue. « Etant un pilier de la société, la femme est de plus en plus touchée par le fléau tant au Mali que dans le reste du monde », affirme une manifestante exhibant la photo d’une intoxiquée.
Au Mali, selon des données du Centre hospitalier universitaire (CHU) du point G, environ 10% des demandeurs des soins d’addiction sont des femmes.
« Ça devient inquiétant », estime l’office central des stupéfiants. Selon son directeur, Adama Tounkara, il faut que les gens prennent conscience des dégâts que cause la drogue autour d’eux. « Et dans ce sens, la femme en tant que mère de famille a un rôle central à jouer », a-t-il ajouté. La trentaine, une autre manifestante est du même avis : « si nous en sommes de plus en plus victimes, nous pouvons donc être la solution à travers des séances de sensibilisation ».
Les manifestantes, dans une ambiance calme, se contentent de lancer instinctivement « à bas la drogue ». Arrivée dans la cour du département de la sécurité intérieure et de la protection civile, un mémorandum est lu. En présence du ministre et son homologue de la protection de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Une dizaine de revendications sont citées. Parmi elles, la prise en compte du genre dans la politique de répression et de prévention dans la lutte contre la drogue, la construction des centres d’accueil, d’écoute, de dialogue et de soutien aux femmes et jeunes filles victimes de drogue, mise en place des centres de santé spécialisé pour la prise en charge adéquate des toxicodépendants.
Pour boucler la liste, les femmes voudront également qu’il soit mis en place un fond national de lutte contre le trafic et la consommation de la drogue à l’instar de celui alloué au sida et aux autres fléaux.
Pour le Colonel-Major Salif Traoré, ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, pour apporter un sérieux coup au phénomène, le concours des populations est indispensable. « Notamment en matière de renseignements ».
Aboubacar DICKO/maliweb.net