La capitale économique du Mali, Bamako vit depuis un certain temps le phénomène des mototaxis dans un désordre urbain indescriptible. Une activité qui ne cesse de susciter des frayeurs au sein de la population avec la psychose des accidents de la circulation.
Les “Katakatani” ou mototaxis constituent un danger permanent pour tous les usagers de la route. Dans la matinée, elles sont nombreuses dans presque tous les carrefours de la ville. Ils circulent à vive allure. Avec dans leur sillage des colonnes opaques de fumée. Et parfois des accidentés. Dans la capitale, elles sont de plus en plus nombreuses ces motos-taxis.
Mais ce n’est pas tant le nombre de ces motos qui impressionne. Ce n’est pas non plus la nuée des carcasses de motos abandonnées quelquefois en bordure des routes qui gêne dit-on là-bas. Ce qui frappe, c’est le mépris du code de la route et le gaz toxique que crachent ces motos.
“Je n’ai pas peur, j’ai la maîtrise de mon engin, car je suis chauffeur depuis quelques années maintenant”, assure Adama Kéita qui avoue qu’aucun conducteur de ces engins ne porte de casque de protection et ne dispose pas non plus d’un permis de conduire.
A Bamako avec son embouteillage, les usagers de mototaxis n’attendent jamais. Tous se faufilent entre les véhicules. La conséquence c’est le blocus de la circulation avec des coups de klaxons, injures ou coups de gueule, etc.
“Les Maliens sont forts”, répond Chaka Coulibaly, un conducteur de mototaxi qui livre des articles aux clients.
On arrive au marché de Dibidani, c’est le bouchon dans une rue noyée dans la fumée noire des motos. Un conducteur heurte légèrement une voiture, mais son conducteur ne s’en aperçoit pas. Quand celui-ci pose les pieds à terre pour négocier un espace entre deux voitures, une autre moto le percute.
Les accidents de circulation des mototaxis sont devenus des banalités dans notre pays. Selon des estimations faites, à Bamako, il se produit toutes les minutes des accidents par la faute des usagers de mototaxis, informe Moussa, commerçant au Grand marché de Bamako.
Au-delà de ces estimations, un tour dans les centres hospitaliers de la ville donne froid au dos.
“Chaque jour, ils arrivent par vagues des blessés graves des accrochages avec les mototaxis. Pour ceux qui ont la chance de survivre, leur corps présente parfois des fractures diverses”, déclare-t-on aux urgences de l’hôpital Gabriel Touré de Bamako. Le phénomène a de nos jours envahit tout le pays. Il devient de plus en plus urgent de réorganiser ce secteur.
Interrogé sur la question, un agent de la sécurité routière affirme que ces mototaxis non seulement polluent l’air mais ne respectent pas aussi le code de la route.
Adama Diabaté