Selon le Larousse de poche, la prostitution est un acte par lequel une personne consent à des rapports sexuels contre l’argent. Avec la singerie Occidentale, le marché du sexe connaît aujourd’hui son apogée d’où sa désacralisation. Ce phénomène se pratique chez nous sous sa forme multidimensionnelle. Il y a deux questions que nous nous sommes posées : qui sont ces filles qui exercent ce vieux métier du monde ?où se trouvent elles ?
Aujourd’hui, au Mali en général et à Bamako en particulier, les professionnelles de sexe sont devenues des produits comme tant d’autres sur le marché. Force est de signaler qu’à Bamako comme à l’intérieur du Mali, il y a plusieurs sortes de prostitués. Les plus connues sont celles qu’on appelle les professionnelles de sexe. Elles détiennent leur carte professionnelle individuelle et un carnet de santé. Celles qui ne sont pas en règle opèrent clandestinement aux mêmes endroits que leurs collègues en règle. Constat faisant, la majorité de ces commerçantes du sexe viennent de la sous région. On les retrouve généralement dans les maisons closes, dans les Bars ou au bord des Trottoirs. Les principaux points de chute pour ces commerçantes de sexe sont entre autres : la bordure du Rail-DA, de la bretelle qui mène vers Djélibougou, la Rue Princesse à l’Hippodrome etc. Les deux bretelles de Sogoniko qui mène à Faladiè jusqu’à la tour de l’Afrique. En moitié nues avec des cigarettes aux becs elles occupent les chaussées de la ville de Bamako pour ne laisser personne. Le marché commence entre 21h30 et 22heures jusqu’au petit matin et aucun passant n’est épargné. Elles interpellent tous ceux qui bougent à proximité. Une fois le marché conclu, le client peut les amener soit dans une chambre de passe ou chez lui.
Nous avons voulu en savoir mieux auprès des filles elles mêmes : Selon Mariam : « je cherche de l’argent pour aller au Sénégal » Après les professionnelles, il y a aussi les occasionnelles, c’est-à dire, les jeunes filles très timides des quartiers.
A ce niveau, elles font leur opération dans un autre quartier reculé. Elles vendent leur corps (terme de rue) pour satisfaire un besoin ponctuel. Elles sont assidues. A l’approche des fêtes de fin d’année ou autres manifestations dans le quartier ou en famille, leur service voit le jour. Il y a celles que l’on appelle les grandes dames ou prostitués de luxe. Elles se cachent derrière une activité (salon de coiffure, de couture, luxe beauté etc.) pour exercer cette fonction. Elles sont véhiculées, vivent dans l’opulence chez elles ou dans un appartement payé par un Boss. Donc, il faut être riche pour défaire son mouchoir de tête. Avec elles, la visite du septième ciel se fait soit dans votre bureau soit chez elles. L’important pour elles, c’est de se vendre au plus fort. Elles n’ont pas de cœur, c’est-à-dire sans jalousie. Ces grandes dames commerçantes ou femmes d’affaires ne regardent pas le septième ciel en dessous de cent mille FCFA. Il y a aussi certaines femmes mariées vicieuses qui vivent sexuellement indisciplinées. Elles préfèrent vivre avec des « Dileurs ou des clochards » qui font leur décharges électriques des francs tireurs. N’oublions pas que parmi les occasionnelles figurent des servantes insatisfaites de leur salaire, elles se donnent à cette pratique pour gagner plus malgré les risques. Plusieurs raisons poussent des jeunes filles à ces pratiques déshumanisantes et bestiales.
Ibrahima Mamadou DEMBELE