Comme un ouf de soulagement pour tout parent soucieux de l’avenir de leurs enfants, l’interdiction de ‘’balani Show’’ à Bamako permettra aux enfants de mieux se concentrer sur l’essentiel qui reste leurs études.
D’une commune à l’autre, d’un quartier à l’autre, les enfants étaient devenus rois en complicité avec les parents. Ils s’accaparaient de l’espace public comme ils voulaient pour organiser le « balani show ». Peu leur importait la gêne occasionnée dans l’entourage pour assouvir leur plaisir. Le plus souvent, personne ne pouvait accéder la rue bondée de spectateurs. L’occasion s’offrait à eux de prendre possession de la rue en toute puissance en s’adonnant au tapage diurne et nocturne. Les DJ autant que les mineurs n’avaient plus aucune limite. Que ce soit l’écho des commentaires chargés de grossièretés : « i komi-komi ou anta yé amborara yé… » Ou dans les pas de danse tout faisait farine au moulin pour se trémousser tout en exhibant des pas érotiques.
Au fil des ans, cette manifestation a pris des tournures pour s’imposer en lieu de non droit. Dans les quartiers périphériques de Bamako, les groupes rivaux trouvaient en ces lieux le terrain favorable pour semer la terreur. Peu à peu les fameux « balani show » sont devenus source d’angoisse pour les habitants. Les agressions sont devenues monnaies courantes. Les cas de blessés et de mort enregistrés autour du « balani show » commencèrent à défrayer la chronique.
Ni les maires des communes, encore moins la ministre chargée de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille n’a levé le petit doigt pour règlementer cette danse perverse. Les chefs de quartier adoptèrent également le profil bas face au désastre.
Là où l’état a failli à son devoir de politique de prévention et de protection des mineurs, là où les municipalités tardaient à prendre des dispositions légales où les chefs coutumiers ont brillé par le silence pour arrêter l’hémorragie, au fin fond de la mosquée les imams ont réagi avec fermeté pour sauver l’enfance livrée en danger dans l’espace public. La semaine dernière lors d’une réunion extraordinaire dont l’ordre de jour avait trait au « balani show », les chefs religieux n’ont point tergiversé pour mettre la limite à l’organisation du « balani show » en terre malienne.
Désormais, les familles organisatrices de cette manifestation se verront exclure dans le quartier. Plus aucun imam, ne viendrait lire les textes sacrés du coran lors des cérémonies de baptême, de mariage et encore moins ne prieront sur le propriétaire de la concession familiale le jour de ses funérailles. En définitif celui qui enfreindra la règle au cœur du quartier serait exclu par la communauté musulmane.
Les imams à travers cette décision salutaire et courageuse ont mis la limite à la déperdition des enfants et ont fait preuve de sagesse et de responsabilité. Oui le Mali est une république laïque qui normalement doit obéir à des règles de vie en communauté. Sans donc se substituer à la loi pour faire une quelconque interdiction les imams viennent d’envoyer une alerte au grand peuple du Mali.
AES