Baguineda : Il n’y a pas que les paysans dans les champs

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Un champ à titre d'illustration

La journée de Mody Djifaga, un agriculteur, commence dans son champ de riz, un demi-hectare situé à kocoun dans la zone de Baguineda. La période hivernale l’oblige, comme la plus part des paysans, à se rendre au travail régulièrement. « La saison à mal débuté, l’hivernage n’as pas commencé à temps, mais il faut le reconnaitre les canaux nous aident vraiment », raconte-t-il, donnant des directives aux jeunes labourant le champ.

La plus part des paysans de la localité de Baguineda est inquiète au sujet de l’hivernage. Dans cette zone avoisinant Bamako, la capitale, les paysans n’ont actuellement d’autres centres d’intérêt que les champs. Mais l’agriculture est aussi pratiquée par certains fonctionnaires  pour arrondir les fins de mois ou pour des motifs commerciaux.

Pour une grande partie des exploitants, le retard de la pluie a pour conséquence le ralentissement de l’activité agricole, la seule source de revenus dans la localité. «Avec mon champ, j’arrive à avoir environs 40 sacs de riz et souvent plus. J’ai aussi un champ de maïs  et de concombre», se réjouit Djifaga.

La production du riz lui rapporte beaucoup depuis des années. Mais s’il y a des avantages et des profits engrangés par les paysans, il y a des problèmes aussi. «Le riz est souvent attaqué par des insectes et dans ce cas nous perdons plus que ce que nous avons dépensé. Malgré que l’OPIB (Office du périmètre irrigué de Baguineda) nous assiste et nous donne des directives, en cas de problèmes de ce genre il n’intervient pas», ajoute-t-il.

La zone de Baguineda a des parcelles aménagées par l’Etat et   certains arrivent à bien tirer profit  de la terre en suivant le rythme des canaux d’eaux. « Même s’il y a insuffisance des pluies, avec les  eaux des canaux nous parvenons à bien récolter. Je récolte entre 50 et 60 sacs par an. Je revends près de la moitié pour subvenir aux dépenses de ma famille »,  affirme Karim Diarra, l’heureux propriétaire d’un champ de maïs.

D’autre part, il y a des jardiniers. Beaucoup parmi ces derniers  pensent que la saison pluvieuse en cours s’annonce difficile. Mais ils sont moins inquiets. Kadia coulibaly, jardinière, est sûre de s’en sortir. « Je peux cultiver durant toute l’année, même en saison sèche ; et j’arrose mon jardin avec l’eau des puits. Bien vrai que cela demande encore plus d’effort, ça vaut la peine», confie-telle.

Dans la zone de Baguineda, tout comme le profil des exploitants, les produits aussi sont divers. « Cela fait plus de 6 ans que je fais du jardinage. Je produis des laitues, des tomates et des poivrons », explique-telle.

Parmi les exploitants agricoles à Baguineda, il y a certains fonctionnaires en quête de plus de ressources financières. Cela concerne généralement les fonctionnaires vivant en campagne ou dans les centres péri-urbains. C’est le cas de Diabaté Amadou, un fonctionnaire résidant à Baguineda. «Je cultive surtout pour garantir la sécurité alimentaire de ma famille, mais il ya aussi l’aspect socio culturel qui tire son fondement de mes origines sociales. Quelle que soit ma position hiérarchique, je consacre mes efforts matériels, financiers et mêmes souvent physiques à l’agriculture pour perpétuer ma culture tradition de cultivateur acquise auprès des parents», affirme-t-il.

Certains fonctionnaires vendent leurs surplus de production agricoles pour gagner de l’argent. Aussi, certaines fermes agricoles (appartenant à des fonctionnaires) dont l’exploitation coûte excessivement chère constituent des véritables entreprises commerciales.

Et d’autres fonctionnaires cultivent pendant l’hivernage pour se donner une occupation pendant les vacances. C’est le cas de Nana Maiga, enseignante, qui cultive dans la zone de Sounougouba. «Je cultive par plaisir et aussi pour avoir des préoccupations pendant les vacances. J’ai toujours aimé les plantes ; je dispose d’un champ de maïs, un champ de gombo et un champ d’arachides. Je m’occupe personnellement de mon champ avec l’aide des enfants et je pense que l’hivernage à bien débuté», déclare-t-elle.

Fadimata S. Touré (stagiaire)

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