L’avortement clandestin est considéré comme l’interruption volontaire de la grossesse. Il consiste à interrompre la grossesse avant son terme. Il a des conséquences lourdes sur la santé et la vie des femmes.
En effet, les complications sont plus fréquentes et plus graves chez les femmes qui mettent fin volontairement à la grossesse. L’avortement clandestin peut provoquer la mort. En effet, selon Docteur Drissa Sangaré, Gynécologue, les complications immédiates dans l’avortement clandestin sont : la mortalité maternelle, les hémorragies par déchirure du col, les perforations utérines et les viscérales.
Pour Dr. Sangaré, il existe aussi des complications tardives dans l’avortement volontaire qui sont très graves pour la vie des femmes. Il cite, entre autres, les troubles menstruels gênants, les rapports sexuels douloureux, la frigidité, la stérilité par l’endommagement de la muqueuse utérine ou l’atteinte des trompes, la grossesse extra-utérine, les infections entraînant l’endométrite. Et bien sûr, les atteintes psychologiques des femmes provoquées par l’avortement volontaire.
«En tant que médecin, je lance un appel à l’endroit de tous les parents de bien veiller sur l’éducation des jeunes filles avant qu’elles ne commettent l’irréparable dans leur vie», prévient-il.
Awa Traoré en sait quelque chose, elle nous confie : «Depuis que j’ai su que j’étais enceinte, j’en ai parlé au père de l’enfant que j’attendais. Il m’a menacée de mort. En plus j’avais peur que mon père apprenne que j’attendais un enfant sans père. Comme je n’avais pas d’argent pour aller voir un docteur, j’ai alors cherché des comprimés et des médicaments traditionnels pour avorter. Le sang a commencé à couler sans arrêt. Je pensais que deux jours suffiraient pour que mon sang s’arrête de couler, mais hélas. En ce moment-là, si un docteur n’était pas venu à mon secours, je ne serais plus de ce monde».
Elle renchérit : «Je suis un exemple pour toutes mes amies car elles ont toutes été témoins de ce qui m’est arrivé. Donc je demande à toutes les jeunes filles de ne jamais faire un rapport sexuel non protégé. Non seulement ça te permettra d’éviter les maladies transmissibles, mais aussi ça te permettra d’éviter des grossesses non désirées comme la mienne».
Safiatou Samaké, étudiante, témoigne avoir assisté à la mort de sa meilleure copine suite à un avortement volontaire, lorsqu’elles étaient au lycée. Celle-ci avait utilisé de la poudre pour se faire avorter. Mal lui en a pris ! Vu les risques liés à l’avortement clandestin, parents et jeunes filles devraient en prendre conscience pour éviter le drame.
Assétou Y. SAMAKE /stagiaire