En plus des voix des formations politiques et non des moindres, des acteurs majeurs du pouvoir, sous couvert d’anonymat, appellent à abandonner la démarche visant à adopter une nouvelle Constitution.
Décidément, nos tiroirs administratifs doivent est pleins à craquer de feuilles de papiers d’avant-projet de nouvelle Constitution. Et pour cause, il semble que l’initiative, la dernière en date d’élaboration d’une nouvelle Loi fondamentale, à la sauce Assimi Goïta, va aussi être abandonnée. Un énième projet mort-né ? Peut-être ! Ou, en tout cas, des voix s’élèvent dans ce sens. Même celles de hauts responsables du Conseil national de Transition(CNT), l’organe législatif de cette période transitoire, qui sera chargé de l’examiner, l’amender et le voter le cas échéant avant la phase de la consultation référendaire.
En effet, des partis politiques comme l’ADEMA-PASJ, le PARENA, YELEMA, le PACP et tous les partis issus de l’ancienne majorité présidentielle sous IBK, dont la CODEM, l’UDD, l’ASMA-CFP, le PS Yelen Kura conseillent aux plus hautes autorités de la Transition de laisser tomber le processus conduisant à la réforme constitutionnelle.
Si pour certains, c’est le manque de temps et l’engorgement du calendrier électoral qui ne permettent pas de poursuivre avec des chances de succès cette réforme, pour d’autres, il s’agit même du manque de consensus autour de cette initiative. Sans oublier que de nombreux leaders sociopolitiques et mêmes religieux désapprouvent certains aspects du contenu du document élaboré comme avant-projet.
Intervenant le jeudi dernier sur Renouveau TV, dans l’émission Grand jury, le président d’honneur du PACP, Yeah Samaké (un soutien politique du pouvoir de Transition) estime que la Transition doit désormais s’atteler à la préparation minutieuse de l’élection présidentielle et renoncer à « toute dispersion de ses énergies ». En clair, il n’y a pas de temps pour préparer les élections référendaires visant à adopter la nouvelle Constitution. Surtout que cette élection pourra davantage diviser les Maliens, qui ont plus que jamais besoin de se rassembler face à l’adversité internationale. S’y ajoute que le pays a des difficultés financières pour organiser plusieurs scrutins en un temps relativement court et dans un contexte sécuritaire toujours préoccupant. Comme quoi, il y a au Mali, croient des superstitieux, un esprit malsain fortement opposé à adopter un nouveau texte constitutionnel en remplacement de celui actuellement en vigueur, la Constitution du 25 février 1992.
Mais alors, pourquoi dépenser autant d’argent et de d’énergies pour élaborer des textes et finir par les stocker dans les armoires de la haute administration ? Rappelons que, de Alpha Oumar Konaré, en passant par ATT et IBK, chaque président malien a eu son texte d’avant-projet de nouvelle Constitution, rejeté ou abandonné pour désapprobations et suspicions diverses. Le Col Assimi Goïta, dont on disait la période, la Transition propice à cette réforme, va-t-elle aussi subir le même sort ? Tout semble l’indiquer, surtout que la majorité autour de son pouvoir se fissure de plus en plus.
Bruno D SEGBEDJI
Ma réponse à cet article qui est sous la forme interrogative est NON.
Connaissant la vie politique du Mali (telle qu’elle nous est apparue ces dernières décennies), la transition est propice à cet exercice de changement ou de révision constitutionnelle. Si l’on ne la fait pas maintenant, alors elle ne se fera plus à cause de nos égoïsmes, tares ou autres carences spécifiques au personnel politique. L’ego surdimensionné de certains leur fera opposer une résistance farouche à toute tentative de révision salvatrice pour la nation.
Assimi, soyez comme le général De gaulle, artisan de la Ve république française. La France s’en porte bien encore. Soyez courageux, Monsieur le président. Inscrivez votre nom au Panthéon de l’histoire.
Bruno pour rien au monde nous allons revenir sur le chemin battu, nous allons mettre cette constitution devant le peuple Malien qui va la voter et accepter. Merci a la transition, merci aux patriotes Maliens!
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