Avant-projet de la Constitution : la CN-CIEPA dénonce un « silence de cathédrale » sur l’accès à l’eau potable et à l’assainissement

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La Coalition nationale – Campagne internationale pour l’Eau potable et l’Assainissement (CN-CIEPA) n’est pas satisfaite de l’avant-projet de constitution remis au président de la Transition. Avec ses partenaires, la CN-CIEPA a organisé, ce vendredi 21 octobre, une conférence de presse pour expliquer ce qui ne va pas avec ce texte.

Un Malien sur trois n’a pas accès à l’eau potable ; deux Maliens sur trois n’ont pas accès à l’assainissement, soit environ 14 millions de Maliens. « Sans eau, pas de production ; sans eau, pas de développement ; sans eau, pas de vie », a indiqué Dounatié Dao, président de la CN-CIEPA. Qui s’offusque : « Dans ces conditions, on ne comprend pas le silence de cathédrale de l’avant-projet de constitution sur l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour des millions de Maliens ».

 Aux dires du conférencier, il existe trois raisons valables à l’inscription du droit d’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans la constitution. D’abord, le Mali a souscrit à la Résolution 64/292 (2010) de l’ONU qui reconnaît « le droit à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit de l’homme essentiel à la pleine jouissance de la vie ». Aussi, le Mali a adopté les Objectifs du Développement Durable (ODD) qui prônent un accès universel de l’eau. Enfin, « puisque le Président de la transition a fait de l’accès à l’eau potable son action de tous les jours, pourquoi ne pas reconnaître ce droit dans la loi fondamentale ? », s’interroge Dounatié Dao.

Représentant de la Mission d’appui à la refondation (MARE), une structure technique rattachée au département de la Refondation, Dr Bakary Traoré estime que la Commission de rédaction de l’avant-projet de la Constitution relève de la Présidence donc pas moyen pour la MARE de faire des contributions à ce niveau. Ces débats sur l’avant-projet, reconnaît Bakary Traoré, permettront d’enrichir le texte avant le référendum.

Au Mali, les autorités se sont engagées à accorder 5% du budget national à l’eau et à l’assainissement. Malheureusement, la mobilisation de ce fonds est difficile. Lorsque ce droit sera inscrit dans la constitution, cela « facilitera le travail des acteurs sur le terrain et facilitera la mobilisation des ressources » pour la cause, ont expliqué les conférenciers.

De nos jours, Bamako produit plus 600 000 m3 de boue de vidange, soit 2 000 m3 par jour. Depuis l’indépendance, il n’existe à ce jour aucune station de traitement de boue de vidange à Bamako. « Ne pas inscrire le droit d’accès à l’eau et à l’assainissement dans la nouvelle constitution, c’est faillir à notre devoir de génération », a dénoncé le président de la CN-CIEPA.

 

Mamadou TOGOLA/maliweb.net

 

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