Les habitants de la Commune rurale du Mandé ont organisé une conférence de presse samedi à la marie de Ouenzindougou, pour exprimer leur refus à tout changement qui mettra “en cause leur autorité intérimaire communale mise en place à la sortie des élections”.
Mardi 28 janvier. Dans une correspondance, le préfet du cercle de Kati invite le président de l’autorité intérimaire sortant de la Commune rurale du Mandé à prendre toutes les dispositions pour préparer la passation de pouvoir pour le lundi 3 février (hier).
La lettre fait suite à deux correspondances. L’une, datée du 5 janvier, porte notification de l’arrêté de nomination des membres de l’autorité intérimaire de la Commune du Mandé et de l’installation de ladite autorité. L’autre est un arrêté N° 2019-4599/MATD-SG du 5 décembre 2019. Il nomme des membres de l’autorité intérimaire de la Commune rurale du Mandé.
Samedi dernier à Ouenzindougou, des associations de femmes, de jeunes, des syndicats des enseignants, représentants des chefs de village et certains partis politiques des 25 villages de la Commune rurale du mandé ont mis en garde les hautes autorités par rapport à cette mesure prise qui veut apporter un changement au niveau de leur autorité intérimaire. “C’est carrément la loi sur la mise en place des autorités intérimaires qui se trouve bafouillée par le ministre de l’Administration territoriale”, s’indigne Abdoulaye Keita, porte-parole de la jeunesse du Mandé.
Les conférenciers s’appuient notamment sur les articles 10, 11 et 13 de la loi portant code des collectivités territoriales de 2017. Le premier article dit que “la dissolution de l’autorité intérimaire est prononcée par un décret motivé pris en conseil des ministres”. Ils ajoutent que “l’autorité intérimaire communale est constituée de personnes résidant dans la commune et provenant des services déconcentrés de l’Etat, de la société civile et du secteur privé ainsi que de conseillers communaux sortants”. Une réalité qui ne ressort pas dans la nouvelle liste, dénoncent-ils.
L’arrêté du 5 décembre du ministre de l’Administration territoriale, dont nous avons reçu une copie, nomme Mamourou Kéita, président de ladite autorité. Il conduit une équipe de près d’une trentaine de membres. L’équipe rentrant remplace ainsi celle conduite par Nouhoum Kelepily nommée en janvier 2018.
“Moumourou Keïta ainsi que la liste qui le suit n’ont pas leur place à la tête de la Commune. Après sept ans de gestion, ils n’ont rien apporté à notre Commune”, affirme la fédération des femmes du Mandé. Le regroupement représenté par sa secrétaire générale, Mme Maïga Sinaba Coulibaly et sa première vice-présidente ont haussé le ton en prévenant le ministre qu’au cas où il tenterait de leur imposer cette liste, elles feront part de leur colère jusqu’à Bamako.
Un refus, précise-t-il, qui est loin d’être une question d’homme, mais pour le développement de la Commune, “cela n’est pas une question d’intérêt des plus hautes autorités, mais de la commune du mandé”, répond le porte-parole de la jeunesse.
A la rencontre, l’association pour la défense des intérêts de la Commune rurale du Mali a salué la section administrative de la Cour suprême du Mali qui, en son audience publique extraordinaire du 31 janvier 2019, a ordonné de surseoir à l’installation de l’autorité intérimaire.
Pour les participants venus pour l’occasion, il faut une “suspension pure et simple” de l’arrêté. Cela ne signifie pas par ailleurs qu’ils s’opposent à un changement à la tête de la direction de la Commune rurale du Mandé s’expliquent-elles, mais “il faudra passer par voix d’élections”.
Kadiatou Mouyi Doumbia