Lait en poudre, conserves de poisson et de viande, jus de fruit…tout est vendu actuellement à Bamako, sans aucune garantie de qualité des produits exposés parfois à même le sol sur des cartons de fortune. Où sont passés les services de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments ?
Point n’est besoin de préciser qu’avec la chaleur de ces derniers temps, des produits comme les conserves alimentaires, le lait en poudre et autres aliments, exposés au soleil à plus de 40 degrés et à même le sol parfois, à longueur de journées, peuvent être nocifs pour la santé des populations qui les consomment. Pour tenter l’expérience, nous avons acheté une boîte de conserve de sardinelles et une autre de viande de poulet. L’odeur qui envahissait les lieux dès l’ouverture de ces boîtes en disait déjà suffisamment sur l’état d’avarie avancée des produits. Pour la boîte de conserve de viande de poulet, la couleur avait même commencé à changer pour virer au gris.
On a beau parler de libéralisation du commerce, mais cela ne signifierait pas qu’il faille laisser des inconscients empoisonner tranquillement les populations par des pratiques intolérables dans un état de droit.
Il suffit tout simplement de longer les grandes avenues qui jouxtent le grand marché de Bamako pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène : les trottoirs sont occupés anarchiquement par des vendeurs de produits alimentaires que l’on devait normalement retrouver dans des endroits présentant les garanties nécessaires de sécurité alimentaire. Tenez, même la viande est vendue à la sauvette par des gens qui abordent les passants pour leur présenter une partie de carcasse d’un animal. Est-ce du mouton, de la chèvre, ou peut-être même une partie de la viande des ânes abattus par des bouchers peu scrupuleux dans la banlieue bamakoise comme cela a été dénoncé ces derniers temps? C’est dire que le problème est là, persistant, pour devenir une vraie affaire de santé publique. C’est bon d’investir dans des structures médicales, des moustiquaires imprégnées et médicaments, mais la prévention reste la meilleure politique de santé publique dans un pays.
C’est pourquoi, les autorités publiques sont appelées à agir avant qu’il ne soit trop tard car le phénomène prend de plu en plus de l’ampleur, au point que certaines marques reconnues de ces conserves vendues dans les rues, se retrouvent jusque sur les étagères des boutiquiers de quartier.
Avec le ramadan qui pointe à l’horizon, Bamako risque d’être envahi par des montagnes de produits avariés vendus à vil prix au seul profit de gens peu scrupuleux. Mais comment font-ils d’ailleurs pour introduire sur le marché une quantité si importante de ces produits impropres à la consommation ? Là gît tout un mystère qu’il faudrait élucider. ABN
Nous avons un potentiel agricole et pastoral énorme, exploitons le ou nous n’aurons de choix que de manger les avaries des autres. Nous ne sommes pas assez riches pour pouvoir importer de la qualité.
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