La Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), mise en place pour contribuer à l’instauration digne et durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques, a organisé le samedi 5 décembre 2020, au CICB, la deuxième audience publique sur les atteintes au droit à la vie, torture et autres traitements inhumains, cruels ou dégradants au Mali. Les travaux ont été ouverts par le Premier Ministre, Moctar Ouane, en présence d’autres membres du gouvernement, du président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, des partenaires, des victimes, des organisations de défense des droits humains, etc. pour cette édition, 13 victimes d’atteintes aux droits humains ont été écoutées. Le thème retenu est: «atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique».
Votre présence ici, dit le président de la CVJR à l’assistance, témoigne de votre solidarité à l’endroit des victimes, et votre engagement en faveur de la réconciliation nationale et la paix dans notre Maliba.
Ousmane Oumarou Sidibé a précisé qu’il ne s’agit pas d’audiences judiciaires, mais d’entendre les victimes. C’est une activité de solidarité envers les victimes. Contribuer donc, dit-il, à la promotion du dialogue, de la réconciliation nationale et la paix, des choses qui sont au cœur des missions assignées à la CVJR.
Les témoignages que nous allons entender ici, j’espère, nous aiderons à profondément profondément sur l’identité de notre problème. Les témoignages de ce jour, dit Oumarou Sidibé, ne sont qu’un petit échantillon des 19 000 dépositions faites à la CVJR.
Le premier ministre Moctar Ouane a rappelé que la constitution qui est le fondement de la République du Mali consacre un caractère sacré et inviolable à la personne humaine. La déclaration universelle des droits de l’homme à laquelle notre pays a adhéré dispose aussi que, «tout être un droit à la vie, la liberté, la sureté…. ».
Aujourd’hui, dit Moctar Ouane, plus que jamais, chacun doit comprendre la nécessité de la liberté de personne et sa sécurité. Car, dit-il, elles sont essentielles. Chaque être humain a droit de décider de sa vie.
A cet égard, poursuit Moctar Ouane, nous condamnons fermement les violations des droits humains qui se déroulent dans notre pays, en l’occurrence dans le nord et le centre du pays. Les audiences publiques de la CVJR, indique Moctar Ouane, se tenir à un moment où notre pays connaît une situation sécuritaire difficile.
C’est pourquoi, ajoute Moctar Ouane, je voudrais réaffirmer ici, la volonté inébranlable des autorités de la transition d’assurer la sécurité dans notre pays. «Nous avons conscience de la construction de la paix et de la réconciliation qui est une lutte de longue haleine.
Nous avons aussi conscience des défis que nous devons relever ensemble pour assurer le respect des droits de l’homme », indique le premier ministre. Il a poursuivi en ces termes: «Il y a eu des certes, des blessures qui ont entaché le tissu social, mais nous devons reconstruire notre vivre ensemble, la base de la vérité et de la justice.»
Pour terminer, il a rassuré que l’État ne ménagera aucun effort pour redonner la dignité aux victimes, créer les conditions d’une participation durable.
Hadama B. Fofana