C’est au cours d’une conférence débat que la société civile féminine a étéédifiée sur la mise en œuvre des objectifs du millénaire pour le développement au Mali. Organisée par le réseau des femmes Africaines Ministres et parlementaires du Mali, cette conférence a été une occasion de faire une analyse des difficultés liées à l’atteinte des différentes cibles et faire comprendre aux uns et aux autres la nécessité d’une plus grande implication de tous. C’était le samedi dernier à l’Hôtel Radisson Blu en présence de plusieurs invités de marques. La dite cérémonie était placée sous la présidence de Mme Sangaré Oumou Ba, ministre de la promotion de la femme, de la famille et de l’enfant.
« Les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) : cas du Mali, les progrès réalisés, contraintes et perspectives après 2015 », était le thème cette conférence-débat qui a porté sur les contraintes rencontrées et sur les recommandations permettant de redresser sinon améliorer la situation au Mali.
La ministre de la promotion de la femme, de la famille et de l’enfant, Mme Sangaré Oumou Bâ a insisté de faire face à des problèmes comme la culture de la paix, la sécurité alimentaire, la pauvreté monétaire, la santé et l’éducation, quand on sait que la date butoir est fixée en 2015 par l’ONU. Elle s’est dite inquiète de l’atteinte des OMD au Mali à travers la crise politico-sécuritaire qui a ébranlée le pays en 2012 en affectant la mise en œuvre des OMD au Mali. Pour l’atteinte des OMD, la Ministre Oumou Bâ a préconisé la cohésion sociale afin de gagner la confiance de la communauté internationale.
Pour la présidente du Refamp, Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, l’atteinte des OMD ne sera pas une réalité au si toutefois les inégalités liées au genre ne sont pas vaincues. Pour elle, il faut aussi prendre en compte la formation professionnelle des filles, le développement l’alphabétisation des femmes rurales tout en améliorant leur accès au foncier, aux systèmes de production et aux services financiers de base. Elle a enfin sollicité une volonté politique réelle et des actions concrètes pour faire face aux différentes contraintes qui handicapent le développement du pays.
Quant au représentant d’ONU/Femme Mali, il s’agit une déclaration audacieuse car, il y a huit objectifs pour mesurer le progrès accompli. Pour faire face au défi, dira le représentant d’ONU/Femme Mali, il faut la mobilisation des ressources pour assurer la participation de leadership des femmes et des filles.
Pour la conférencière, SangaréNiamoto Bâ, ex ministre de l’industrie, sur plan international, régional et au Mali en particulier, toutes les analyses ont conclu à la pertinence des OMD. Ce qui du reste, explique l’élaboration en cours de l’agenda du développent de l’après 2015, a-t-elle ajouté.
Aussi, ajoute-t-elle, la crise a eu un impact négatif sur l’ensemble des OMD à cause de l’arrêt pendant plus d’un an des financements des projets de santé, éducation, l’accès à l’eau potable mais aussi des pertes de revenus des populations. Ainsi, la population de la zone affectée par la crise est environ 2,69 millions d’habitants, plus de 1500 employeurs ont arrêté leur activité entrainant une aggravation de la pauvreté des couches les plus vulnérables notamment les femmes et les enfants, soulignera la conférencière. A ce titre, pour faire face à ces multiples problèmes (paix et sécurité, chômage, sécurité alimentaire, pauvreté monétaire, santé, éducation), le gouvernement élabore le programme de développement accéléré des régions du nord visant le retour des conditions de vie normales dans les zones affectées par la crise.
Pour lutter contre l’extrême pauvreté et la faim à travers l’amélioration de tous les indicateurs des OMD, la conférencière recommandera ceci : la mise en œuvre du plan d’accélération de l’atteinte de la cible des OMD ; l’accélération de la mise en place du cadre institutionnel de la politique nationale Genre, dont un des acquis aujourd’hui est l’introduction dans le processus budgétaire de la planification et la budgétisation sensible au genre.
Elle proposera également l’intégration des activités concernant les femmes et les filles dans les budgets programmes des départements sectoriels pouvant constituer un gage de sécurité en matière de disponibilité des ressources nécessaires au financement de ces activités.
Rappelons que la tenue de cette conférence débat s’inscrit dans la mouvance des festivités de la journée internationale de la femme. A l’ouverture de la séance, l’assistance a observé une minute de silence à la mémoire de toutes les femmes et filles disparues à la suite de la grave crise au nord et en hommage àSiraDiop, cette grande dame qui a fait rêver des générations de lycéennes et qui les a aidées à transformer leurs rêves en réalité.
Mariétou Konaté