Accusé d’atteinte aux biens publics et abus de blanc seing, la Cour d’Appel de Bamako a condamné l’ancien coordinateur de l’antenne CANEF de Bougouni, Mory Soumaoro à 2 ans de prison avec sursis.
En début du mois d’août de l’année 2001, Mory Soumaoro, coordinateur de l’antenne CANEF de Bougouni avait formulé une demande de prêt de 100 000 FCFA qui lui a été accordé. En règlement de ce montant, le comptable lui remet un chèque sur lequel le montant est écrit uniquement en chiffre. S’étant rendu compte de l’erreur du comptable, Mory décide d’en profiter. Sur l’espace oublié par le comptable Mory écrit le montant de dix millions en lettre et ajoute deux zéros au montant écrit en chiffre. Il se présente à l’agence BNDA de Bougouni et touche son chèque. Avant cette affaire, il avait bloqué la somme de 750 000 CFA appartenant à la CANEF. Mory Soumaoro, en décidant d’agir de la sorte avait une raison. En effet, il l’a fait dans le but d’investir cette somme dans une opération de multiplication de billets qui lui avait été promise par un ivoirien du nom de Daniel Kanon. Ce dernier qu’il avait rencontré à Yanfolila, est arrivé à le convaincre de multiplier les billets par l’intermédiaire des Djinns. Ainsi, il détourne cette grosse somme et se rend en Brousse avec Daniel Kanon. Arrivé sur les lieux de la rencontre avec les Djinns, Konan demande à Mory de s’éloigner pour ne pas subir les foudres des Djinns. Mory s’éloigne en laissant Daniel seul procéder à l’opération de multiplication des billets. Profitant d’un moment d’inattention de Mory, Konan disparait dans la nature. Mory quelques instants après constate que Konan a disparu et en déduit qu’il vient de se faire arnaquer. Il prend son courage à deux mains et se rend à Bamako pour raconter sa mésaventure à son oncle. Ensuite, il se rend à la direction de la CANEF pour le même exercice avant de se rendre lui même à la gendarmerie de Kati. Après avoir raconté son histoire aux gendarmes, il est interpellé et accusé d’atteinte aux biens publics et abus de blanc seing. Placé sous mandat de dépôt le 8 aout 2001, il bénéficiera dune mise en liberté provisoire le 13 novembre de la même année. Un tout petit peu oublié par la justice, son procès sera programmé après 13 ans, presque jour pour jour, le 25 novembre 2014. Il comparaissait devant les juges de la cour d’assise de Bamako. L’audience était présidée par Yaya Togola, conseiller à la cour d’appel de Bamako. A la question du président s’il reconnaissait les faits, il répondra par oui, en expliquant fidèlement comme dit plus haut. Cependant, il dira au président avoir déjà procédé à plu de 80% du remboursement du montant. Son avocat dans sa plaidoirie dira que vu la bonne foi de son client, la cour devra être clémente dans sa décision. La cour le sera, car après les débats, Mory sera condamné à 2 ans de prison avec sursis et rentrera chez lui. S’il s’est dit heureux d’avoir échappé à une peine ferme, Mory affirme avoir retenu la leçon que les Djinns ne sont pas des généreux distributeurs de billets. Il en appelle à la vigilance de tous les Maliens.
Drissa Tiéné
Bientôt les voleurs de la république auront des médailles et les maudits iront mourir au nord
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