Dans un communiqué en date du 12 janvier 2021, la coordinatrice humanitaire par intérim des Nations unies au Mali a demandé l’ouverture d’une enquête sur l’attaque de Bounty faisant, selon elle, une vingtaine de morts. Elle a déploré également la situation des civils qui continuent « d’être touchés par les affrontements entre groupes armés et par les répercussions des opérations antiterroristes ».
« La coordinatrice humanitaire par intérim, Amy Martin, est profondément préoccupée par les conséquences mortelles des opérations militaires qui mettent en danger la vie et la protection des civils, et condamne fermement la mort de plus de 20 personnes suite à une frappe aérienne militaire », a indiqué le communiqué de Ocha Mali. Selon cette organisation internationale, après l’attaque de Bounty, des blessés auraient été évacués par une organisation humanitaire.« S’il est avéré que des civils aient été ciblés lors de cette attaque, cela constituerait une grave violation du droit international humanitaire qui garantit la protection des civils, du personnel et des biens humanitaires dans les conflits armés », déclare Amy Martin, la coordinatrice humanitaire par intérim qui a insisté à ce que « toute la lumière soit faite sur cet évènement ».
A en croire Ocha Mali, le centre du Mali est en proie à une insécurité croissante causée par des conflits intercommunautaires et des affrontements entre les forces de sécurité et les groupes armés. « Cette situation entraine des pertes en vies humaines et des déplacements de populations, ayant un impact sur les moyens de subsistance et la résilience des populations », lit-on dans le communiqué.
Dans la région de Mopti, où se trouve le village de Bounty, a été, selon Ocha Mali, la plus touchée de cette insécurité grandissante. «En 2020, la région de Mopti a été l’épicentre d’incidents de protection avec 35 pour cent des 4 036 incidents collectés sur l’ensemble du territoire. Elle compte par ailleurs plus de 131 000 personnes déplacées internes. Les besoins des populations sont importants dans tous les secteurs », indique l’organisation internationale.
Ce que déplore la coordinatrice humanitaire par intérim, c’est que les civils continuent d’être « touchés par les affrontements entre groupes armés et par les répercussions des opérations antiterroristes et leur protection constitue une préoccupation majeure pour la communauté humanitaire du Mali ». Comme beaucoup d’autres organisations, la Ocha Mali a insisté sur l’ouverture d’une enquête sur cette attaque de Bounty.« Je réitère mon appel à l’ouverture d’une enquête sur cet incident. J’appelle à davantage de mobilisation des acteurs humanitaires pour apporter une réponse à toutes les victimes » a conclut Amy Martin.
Par ailleurs, on a souligné, dans le communiqué de Ocha Mali que les organisations humanitaires, particulièrement celles œuvrant dans le domaine de la santé et de la protection, continuent de subvenir aux besoins humanitaires les plus urgents des populations civiles.
Boureima Guindo