Attaque contre Campement Kangaba : 7 morts dont 3 assaillants, 3 clients et un militaire malien

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7 morts dont 3 assaillants, 3 clients et un militaire malien,  4 blessés, 36 évacués dont 26 sous état de choc. Tel est le bilan provisoire de l’attaque terroriste contre le campement Kangaba dans la périphérie de Bamako. Un terroriste blessé a pu s’échapper laissant un pistolet mitrailleur avec six chargeurs et des bouteilles contenant des substances explosives. Alors qu’un complice a été arrêté à Baguinéda.

Dimanche, le Campement Kangaba, situé au nord de Bamako sur la route de Ségou, a été l’objet d’une attaque terroriste. D’après des témoins oculaires, les assaillants sont arrivés sur une moto et dans un véhicule non immatriculé. Ils ont lancé leur attaque à partir du flanc de la colline qui surplombe le campement.

Arrivés sur place, ils ont abandonné leurs engins tout en poussant des cris de : Allahou Akbar. Ils ont alors commencé à tirer. Ils feront d’abord face à 15 officiers français qui étaient dans la piscine avec leurs armes à portée de main. L’un d’entre eux réussit à abattre un terroriste, mais ils seront obligés de décrocher car ils n’avaient que des pistolets alors que les terroristes utilisaient des Kalachnikov.

C’est alors que la force spéciale anti-terrorisme des Forces armées maliennes a été dépêchée sur les lieux. Il y a eu des échanges de tirs avec les premiers arrivants. Selon le témoignage d’un rescapé, l’attaque est terroriste. Les alentours du Campement ont été bouclés. Un hélicoptère de reconnaissance survolait la zone, alors que des fumées noires s’échappaient du lieu. Le Général Salif  Traoré, ministre de la Sécurité intérieure, était sur place pour suivre l’opération avant de donner les premières informations.

Parmi les victimes, il y a une Malienne qui travaillait à la délégation de l’Union européenne au Mali. Elle célébrait sur les lieux, selon des témoignages, son anniversaire. Au nombre des 36 rescapés, il y a des Français, d’autres nationalités européennes, des Maliens, des Égyptiens et des Kenyans et un Camerounais. Avant cette attaque, le samedi 17 juin à 05 heures du matin, le poste de l’armée malienne avait été attaqué à Bintagoungou.

Etat d’urgence depuis 18 mois

Les forces de l’ordre ont bouclé le secteur. Un bâtiment était en feu dans l’établissement où sont entrés des éléments de l’opération Barkhane, selon un journaliste de l’AFP. La dernière attaque jihadiste visant des Occidentaux dans la capitale malienne remonte à mars 2016, contre l’hôtel Nord-Sud de Bamako, abritant la mission de l’Union européenne qui entraîne l’armée malienne (EUTM-Mali). Un assaillant avait été tué.

Le 20 novembre 2015, un attentat contre l’hôtel Radisson Blu avait fait 20 morts, outre ses deux auteurs. Il avait été revendiqué par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), en coordination avec le groupe jihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, qui avait scellé à cette occasion son ralliement à Aqmi. L’état d’urgence est en vigueur au Mali quasiment sans interruption depuis cet attentat. En mars 2015, une l’attaque contre le restaurant-bar La Terrasse avait fait cinq morts, dont deux Occidentaux.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Encore aujourd’hui, des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues dans le centre et dans le sud du pays, et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

Kassim TRAORE

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