Ils sont au total 45 agents à être licenciés par Ecobank-Mali sans préavis parmi lesquels figurent deux syndicalistes. Ils ont tous été libérés, le jeudi 30 juillet dernier, à la veille de la fête de Tabaski. Ce qui a imposé une atmosphère de deuil au siège de la Banque. Selon nos informations, ces départs s’inscrivent dans le cadre de la restructuration initiée par Ecobank. Est-ce à dire qu’il faut s’attendre à d’autres licenciements ?
Ils sont très nombreux les cadres de Ecobank-Mali à passer une mauvaise fête de l’Aid El Kébir ou fête de Tabaski, célébrée le vendredi 31 juillet. En effet, la veille, soit le jeudi 30 juillet, 45 agents (cadres et non cadres) ont été libérés par la Direction générale de la Banque, sans préavis selon l’une des victimes. Parmi ces agents, 25 ont été forcés au départ dont deux syndicalistes, sans leur consentement. Cette mauvaise nouvelle a créé une atmosphère deuil national au siège de la Banque. Certains agents, non moins des chefs de famille, ne font que pleurer.
En fait, dans le cadre de la restructuration qu’elle vient d’initier, le Groupe Ecobank a décidé de licencier certains de ses agents. Il s’agit donc d’un départ imposé. Comme argument avancé, la situation financière, même si cela n’est pas un motif valable puisque Ecobank-Mali a réalisé un résultat net de 10 milliards de Fcfa au cours de l’exercice 2019.
Ainsi, la Direction générale d’Ecobank-Mali et le Comité syndical de la Banque se sont mis d’accord sur un certain nombre de points pour les départs volontaires. Cela a été fait sur la base de négociations. Il s’agit d’octroyer 2 ans de salaire plus un montant allant de 1 à 6 millions de Fcfa selon l’ancienneté de la personne au sein de la Banque.
De 1 à 5 ans, la personne bénéficiera un montant de 1 million Fcfa ; 3 millions Fcfa de 5 à 10 ans ; 4,5 millions Fcfa pour ceux qui ont fait 10 à 15 ans et 6 millions Fcfa pour ceux dont l’ancienneté est de 15 ans et plus. En plus, le Comité syndical a également négocié l’Assurance maladie jusqu’au 31 décembre 2020. C’est sur cette base que le Comité syndical a recensé les partants volontaires qui étaient au nombre de 20 personnes.
La surprise fut grande quand 25 autres personnes ont été forcées à quitter, le 30 juillet dernier, en signant leur accord de départ sous la contrainte. Ce qu’elles qualifient de “licenciement déguisé”.
Le Syndicat national des banques, assurances et établissements financiers (Synabef) est aujourd’hui prêt à prendre ce dossier en main. L’un des membres estime que c’est une violation flagrante des droits des travailleurs. C’est pourquoi, le Synabef veut l’annulation pure et simple de la décision de tous les agents qui ont été forcés au départ.
Selon nos informations, Ecobank-Mali vient de fermer 11 Agences jugées non rentables. Tout cela est une manière pour le nouveau directeur général de la Banque, Mamadou Diakité, de diminuer le personnel. Ce qui passe obligatoirement par des licenciements souvent abusifs.
En tout cas, il faut s’attendre à d’autres licenciements. La question qui est sur toutes les lèvres est de savoir : après Ecobank-Mali, au tour de quelle banque ? La question vaut son peson d’or dans la mesure où plusieurs banques maliennes sont obligées de passer par une restructuration, surtout avec la digitalisation.
El Hadj A.B. HAIDARA