Pour mettre des organes de la transition en place, le CNSP a invité toutes les forces vives de la nation à prendre part à la rencontre de la validation des termes de référence pour la bonne tenue de la concertation nationale qui se tiendra du 10 au 12 septembre 2020. Pour recueillir les attentes de certains participants, non des moindres, nous avons tendu notre micro à certaines personnalités du secteur privé, de la société civile et du paysage politique national. Lisez plutôt.
Youssouf Bathily : président de la Chambre de Commerce et d’industrie du Mali (CCIM)
« On va se battre pour amener la CEDEAO à lever son embargo sur le Mali »
« Nos attentes sont nombreuses. D’abord, il faut savoir que l’embargo qui a été imposé par la CEDEAO a contribué fortement à détériorer davantage le système d’approvisionnement de notre pays en tous les produits. Qui dit aujourd’hui secteur privé dit le moteur de l’économie du pays.
Le CNSP, à travers ces concertations doit prendre en compte les préoccupations du secteur privé. Pour lui permettre de faire face aux investissements, pour lutter contre la pauvreté et le chômage et créer des emplois. C’est aussi une façon de contribuer à amener la cohésion sociale, car la pauvreté est un élément dangereux qui fragilise la réconciliation nationale.
Les chefs d’Etat de la CEDEAO avait cité certains produits, notamment les denrées de première nécessité, les produits pharmaceutiques et l’hydrocarbure, comme des produits exemptés de l’embargo imposé au Mali.
En réalité, ces produits sont curieusement frappés par l’embargo.
En dehors de ces trois produits, nos unités industrielles qui sont au Mali importent leurs matières premières, qui ne font pas partie des produits cités par la CEDEAO. Nos unités commencent à sentir des déficits énormes d’approvisionnement de ces matières premières. Nous avons une centaine d’unités industrielles qui importent leurs produits de matières premières. Elles souffrent.
Ensuite il y a une situation de blocage au niveau de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BECEAO). Aujourd’hui, on ne peut pas faire de transactions financières.
Lors de ces concertations nationales, on va se battre afin d’amener la CEDEAO a levé son embargo sur le Mali.C’est difficile de vivre dans cette situation. ».
Moussa Mara : président du parti Yelema
Je suis optimiste
« Nous avons constaté, lors de cet atelier qu’il y a eu une inclusivité dans la participation des uns et des autres. Tout le monde a eu droit à la parole. De ce fait, les gens peuvent faire des observations. Ainsi, les rajouts doivent être pris en compte et les insuffisances doivent être corrigées, comme ça, les termes de référence seront nos termes de référence. Je suis optimiste sur la suite de ces concertations ».
Mme Dembélé Oulématou Sow : présidente de la CAFO
« Pour la transition nous avons besoin des hommes et femmes compétents et forts »
« Les attentes majeures du peuple malien, reposent aujourd’hui sur l’espoir à la paix, à la cohésion sociale, et sur la mise en marche du pays pour qu’on puisse faire face à nos actions de développement. Pour cela, nous avons besoin des hommes et femmes compétents et forts. Qui puissent nous amener à bon port.
Les Maliens ont démontré leur résilience face à la situation et vont s’accorder sur l’essentiel. Nous voulons que notre pays quitte de cette situation. Pour ce faire, il faut qu’on travaille dans les règles de l’art. On ne voit plus des intérêts individuels, partisans, mais qu’on voit le Mali pour que ce pays soit paisible. Avec des bons textes cela nous amènera à avoir un Malien nouveau dans un Mali nouveau. Nous avons des problèmes il faut que les Maliens changent, nous sommes tolérants par rapport à certaines pratiques qui vont contre les principes et les normes de la démocratie ».
Me Baber Gano : cadre du parti RPM
« Le RPM est pour une transition civile, dirigée par une personnalité civile »
« Pour la validation des TDR, il faut une sérénité et du calme. Les résolutions et les recommandations du Dialogue national inclusif qui ont été retenues par l’ensemble des forces vives de la nation, il faut que cette organisation s’inspire de ces recommandations. C’était le peuple malien qui a décidé de ce grand rassemblement qui ne date pas d’un an, c’est encore d’actualité. Nous pensons que le CNSP pourrait en faire bon usage pour que nous puissions nous retrouver à la décision finale. Le Rassemblement Pour le Mali (RPM) est pour une transition civile, dirigée par une personnalité civile. Nous sommes soucieux de la démocratie, nous inscrivons toutes nos actions dans le cadre de la démocratie et dans le cadre républicain. Nous avons comme fondement la démocratie, la voie de la reconquête et la conquête du pouvoir avec les civils, notre option est forcément pour les personnalités civiles. Que la durée de la transition soit la plus courte possible. Nous nous alignons sur la durée proposée par la CEDEAO qui est de 12 mois».
Propos recueillis par Fatoumata Coulibaly