Les assises autour de la validation des termes de référence (TDR) de la concertation nationale pour la transition tenue le week-end dernier au CICB, avaient laissé voir un climat agité dès son ouverture le samedi. Mais contrairement à beaucoup d’opinions qui déploraient déjà le manque d’union autour de l’essentiel, le coordinateur de la CMI, n’en dit pas autant. Il estime que c’était tout à fait normal que les Maliens ne se comprennent pas si facilement après tant d’années d’écart d’idéologie. Convaincu de la force qu’ont les Maliens à se retrouver et à dépasser leurs différences, le coordinateur de la CMI a invité les nouvelles autorités à mettre à profit cette occasion pour aller au-delà de la simple transition politique.
La première journée de l’atelier de validation des termes de référence (TDR) de la concertation nationale sur la transition au Mali s’est passée sous haute tension. Conviés au Centre international de conférences de Bamako (CICB) par le comité national pour le salut du peuple (CNSP), certains participants des forces vives de la nation dénonçaient déjà l’organisation et le fonctionnement de ce grand évènement. Une situation qui avait beaucoup alimenté la toile avec comme arguments de part et d’autre, « l’irresponsabilité et l’absence totale d’intérêt général (le Mali) » dans la démarche de bon nombre de participants à cet atelier. Interrogé par Liberté télévision LTV, le coordinateur de la coordination malienne d’inclusivité, Boubacar trouve, de son côté, normalecette incompréhension : « Quand les Maliens se retrouvent après tant d’années de mauvaise gouvernance, tant d’années d’insécurité, tant d’années d’écart d’idéologie, c’est tout à fait normal qu’ils ne se comprennent pas au début » a indiqué le coordinateur de la CMI.
Mais, par la même occasion, il se réjouit que les Maliens aient une force extraordinaire : « À chaque fois qu’ils se mettent ensemble (maliens), facilement ils arrivent dissiper leurs différences ; ils arrivent à mettre au même niveau leur point de vue », a-t-il rajouté.
L’important pour lui, c’est l’intérêt et l’engouement qui ont été accordés à cet évènement par les Maliens.
La transition dont le Mali a besoin, selon lui, est une bonne transition et une transition peut être qualifiée de réussie lorsque sa durée est plus courte que possible, lorsqu’elle associe toutes les forces vives de la nation et prend en charge toutes les préoccupations majeures de la population. Au Mali, l’éducation qui n’existe plus depuis deux ans, la santé, la sémi-securité, ou en un mot rapprocher « tout ce qui est service de base à la population ».
Pour lui, l’objectif de la transition est de pouvoir préparer le terrain pour des élections libres, transparentes et crédibles.
Dans tout ça, il inique que le rôle des acteurs de la société civile, des partis politiques et des citoyens est soutenir et accompagner l’organe de transition qui sera sur place afin qu’il atteigne cet objectif.
Au-delà de la transition politique également, le coordinateur de la CMI a exhorté d’aller vers une paix et réconciliation durable.
Pour cela, il a invité les nouvelles autorités à prévoir durant cette transition, des forums inter et intracommunautaires pour que tous les enfants du Mali puissent se parler sans intermédiaire : « il faut que les Maliens se parlent, se disent les vérités, s’excusent et se pardonnent », a indiqué le coordinateur de la CMI.
Cela, à l’image de deux de pays africains, notamment l’Afrique du Sud et le Rwanda qui ont réussi à chercher et obtenir la paix. Des pays qui ont su dépasser, selon lui, la profondeur de la crise et leur différence pour devenir aujourd’hui en Afrique, des exemples en termes de développement économique.
Issa Djiguiba