Assurance maladie obligatoire :Une véritable machine d’escroquerie des citoyens par l’Etat

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Rappelons, pour commencer, que plusieurs syndicats de l’enseignement secondaire ont entrepris une marche de protestation et de dénonciation de la curieuse Assurance maladie obligatoire escroquée du salaire des travailleurs depuis fin novembre 2010. C’était mardi le 12 novembre 2011.

La deuxième marche pour la même cause s’est tenue le 19 avril. Chaque jour qui passe, les Maliens se rendent à l’évidence que l’Etat malien a organisé une véritable escroquerie des travailleurs du secteur public. Pourquoi une Assurance maladie obligatoire (AMO)? Visiblement, le gouvernement de Amadou Toumani Touré seul en sait le bien fondé. Tout compte fait, c’est une illusion grossière doublée d’une méchanceté foncière que de raconter que l’Etat malien se soucie tant soit peu de la bonne santé de ses travailleurs.

A regarder de près, dans la fallacieuse initiative des médicaments dénommés DCI, il apparaît clairement pour tout Malien qui aime notre peuple qu’au lieu d’être un espoir, cette initiative a tout simplement déçu les citoyens honnêtes.

Depuis la fin du régime de Modibo Keïta, les Maliens s’engouffrent dans la cynique politique de pillage des travailleurs. Ceux-ci, à n’en pas douter, s’enfoncent chaque jour davantage dans la misère la plus humiliante. Le panier de la ménagère est là pour le prouver à suffisance.

La cherté de la vie pour les travailleurs ne prouve pas le contraire. Pendant que ceux-ci tirent le diable par la queue, les super ministres roulent dans les voitures de la haute bourgeoisie française, logent dans des châteaux et regardent avec dédain ces pauvres populations qu’ils sont censés servir.

Le train de vie de l’Etat malien est une insulte à la mémoire de ceux des enfants du Mali qui ont donné leur sang pour qu’enfin rien ne soit plus comme avant.
Aujourd’hui, plus que sous Moussa Traoré, l’affairisme, la gabegie, le clientélisme, la délinquance financière, l’escroquerie politico-économique sont devenus, entre autres maux, le mode de vie des hommes au Mali.

De l’apache régime de Moussa Traoré à maintenant, ce sont les mêmes hommes qui se remplacent aux différents postes de gestion des affaires de notre peuple. Le système reste fondamentalement le même. Tout se passe chez nous comme si les dirigeants maliens ont conquis le peuple travailleur du Mali à coups de canon, oubliant tout le sens du cri de cœur livré en chœur par les braves femmes et les enfants en 1991 pour que Moussa parte du pouvoir.

La décence en politique aurait été de rechercher au préalable l’avis de ceux dont on déclare sur tous les toits défendre les intérêts. Il convient de rappeler aux dirigeants maliens que ce sont les enfants de ce peuple laborieux (et non leurs enfants à eux) qui ont accepté le sacrifice ultime pour que le général Moussa Traoré parte du trône. Ces dirigeants doivent faire la bonne lecture du mécontentement général des masses laborieuses.

Ils doivent faire sienne la célèbre pensée de ce chantre de la liberté selon laquelle «on peut tromper tout le peuple une partie du temps, une partie du peuple tout le temps, mais pas tout le peuple tout le temps».

Le gouvernement malien se rend coupable de l’escroquerie des consciences en faisant croire à l’opinion publique qu’il se bat pour la bonne cause des travailleurs maliens. Il reste évident que le pouvoir au Mali n’a que faire du bien être socio-économique des masses travailleuses de notre pays. Celles-ci ne cessent de souffrir dans leur chair et dans leur conscience des affres de la gestion calamiteuse de bien de ces hommes et de ces femmes qui n’ont rien de bon à proposer à notre peuple laborieux.

La décence politique commande aux dirigeants maliens de cesser de se moquer des travailleurs en entretenant les contre vérités sur la «démocratie» au Mali. En bons démocrates, ils auraient dû commencer par demander aux travailleurs maliens s’ils veulent être assurés sanitairement pendant qu’ils s’assurent difficilement les deux repas quotidiens.

Pour qui connaît la spoliation dont sont victimes les Maliens dans les hôpitaux et pharmacies du Mali, l’on ne peut accepter que le gouvernement malien retranche un centime du salaire des travailleurs non seulement sans leur accord mais surtout sans les dossiers requis pour cela. Nos hôpitaux sont des mouroirs pour les travailleurs. Est-il besoin de rappeler que tout malade a droit aux premiers soins d’urgence de la part des centres de santé.

Dans nos urgences, le patient n’est pris en compte que lorsqu’il paie de l’argent. Pour avoir accès à un médecin dans nos centres de santé, il faut d’abord payer plus du millier de francs, sans compter payer plus les simples pansements et les injections. Il est de plus en plus clair que notre peuple est laissé pour compte dans les centres de santé.

L’AMO est un crime contre les travailleurs maliens
Aujourd’hui, l’Etat malien peut imposer aux travailleurs une Assurance maladie obligatoire (AMO), mais il ne peut prendre le risque majeur d’imposer aux gouvernants le kokadjè pour lequel des enfants et des femmes ont perdu la vie.

L’Etat malien peut imposer aux masses laborieuses l’AMO, mais n’a jamais voulu savoir qu’elles ne sont pas bien logées. Qu’on cesse de tromper les Maliens avec cette histoire de logements «sociaux »! Peut- on penser que l’Etat malien ignore que ces logements dits «sociaux» sont attribués à bien de nantis qui ne sont nullement dans la nécessité ? Tous les Maliens ont compris que ces logements «sociaux» sont tout sauf sociaux car pour en bénéficier, il faut avoir des parents, amis, gendres, beaux fils dans la Commission d’attribution ou au pouvoir.

La décence suprême commande donc à ceux qui gèrent aujourd’hui nos affaires d’éviter de servir de la sueur et du sang des travailleurs. Parlant sous le contrôle bienveillant des philosophes, rappelons à ce sujet cette célèbre maxime d’un philosophe allemand en la personne d’Emmanuel Kant : «Agis de sorte que tu traites l’humanité en toi et chez les autres comme une fin mais jamais comme un moyen».

La roue de l’histoire tourne et ne peut- être arrêtée par aucun homme sur terre. Quand il s’agit de couper le salaire des travailleurs maliens déjà suffisamment éprouvés par la flambée illicite des prix de tous les articles de commerce, l’Etat malien n’attend pas les dossiers. Parce que les élus de Dieu en profitent ! Mais lorsqu’il s’agit des logements «sociaux», on dit qu’il y a trop de demandes et que bien de ces dossiers sont déclarés (confidentiellement) incorrectes et cela après avoir encaissé les pauvres 5000 F (cinq mille) des pauvres citoyens.

Il ne faut pas se faire des illusions, tout cela sera revu parce qu’un jour la vérité triomphera. N’en déplaise aux rapaces du jour, l’AMO est un crime contre les masses travailleuses du Mali !
Fodé KEITA

A PROPOS DES TAUX DE COTISATIONS A L’AMO :
Le ministre Harouna Cissé rate sa sortie

Au lieu d’éclairer la lanterne des Maliens sur la très contestée Assurance maladie obligatoire, le ministre du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgées en a rajouté à la confusion. Ainsi, les exemples qu’il avait pris pour tenter d’expliquer les retenues sur les salaires des travailleurs étaient en déphasage de la réalité.

Invité du JT de l’ORTM jeudi dernier, après la lecture de la déclaration du gouvernement sur l’Assurance maladie obligatoire (AMO) par le porte parole du gouvernement, Sidiki N’Fa Konaté, Harouna Cissé est apparu sur les écrans de la télévision comme s’il avait été contraint de défendre l’indéfendable. Et cela a sauté à l’œil nu lorsque M. Cissé a abordé les taux de cotisations payés par le travailleur et l’Etat.

Le ministre du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgées est malheureusement passé à côté de la plaque en disant que pour un cadre A débutant le taux de cotisation pour le travailleur est de 3552 F CFA. Nous ne savons pas sur quelle base, il a effectué son calcul. Mais quand vous multipliez l’indice par la valeur indiciaire, le montant donné par le ministre est inférieur à ce que vous obtenez. Nous nous sommes hasardés à faire le petit calcul : 351x 330, 75 = 135 040 F CFA. Le taux de cotisation est de 3,06%. Après avoir fait ce calcul, il est retenu sur le salaire du travailleur 4 669 F CFA.

Le ministre doit revoir sa copie. Ce calcul a été fait sur le salaire brut alors que la retenue de l’AMO se fait sur la base du net. Donc, en ajoutant les primes et les indemnités sur le salaire, on va au delà de 5 000 F CFA.

Le ministre Cissé est aussi allé trop loin en déclarant qu’on ne pas revenir sur une loi déjà votée. Cette déclaration étonne plus d’un de la part d’un ancien conseiller du président de la République qui garde encore par devers sur lui le code de la femme et des personnes.
Pourtant, M. Cissé ce code a été voté. Mais sous la pression de la rue, il doit passer à une seconde lecture à l’Assemblée nationale.

Yoro SOW

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