Les espaces de détentes sont de plus en plus rares dans la ville de Bamako. Les populations, notamment les jeunes n’ont pas assez de possibilité pour se divertir tant les espaces verts sont quasi inexistants. Le marigot « Diafarana Kô », de par ses berges, est un potentiel qui pourrait palier à cela. C’est du moins ce que croit l’Association « Yɛrɛyɛ Tiɛssiri », qui depuis sa création en mars 2013, se bat pour restaurer les berges de ce marigot mythique. Ce groupe de jeunes s’active pour faire du « Diafarana kô » un patrimoine touristique à Bamako. Faut-il signaler que le marigot mythique prend sa source depuis la montagne El Farako (route de Kati) et traverse la rive gauche de Bamako avant de se déverser dans le fleuve Niger.
Des œuvres chatoyantes
Pour cette organisation de jeunes, « Dafarana kô » est un patrimoine immense en ce sens que ses berges peuvent servir de lieu de détente, de musée et d’apprentissage pour les populations de Bamako.
Issa Sangaré, est un sortant de l’Institut National des Arts (INA). Membre fondateur de l’Association, il est spécialisé en dessin. C’est bien lui qui est à la base du chef d’œuvre que les visiteurs peuvent constater sur les lieux. Ses réalisations retracent l’histoire de Bamako sur les murs du Groupe scolaire de Niomirambougou qui donnent sur le marigot mythique. Ce groupe scolaire de la Commune III est ainsi gratifié de gigantesques œuvres artistiques. On peut, entre autres, voir l’image de la battante Awa Keïta. La première femme député du Mali demeure un cas d’école pour la jeune génération. Idem pour le Chef de province de Bamako (1912-1956), Titi Niaré.
L’œuvre de l’Association s’étend sur une distance de 300 à 400 mètres. Son objectif est de faire des berges un véritable musée où les gens viendront se ressourcer et apprendre.
« Yɛrɛyɛ Tiɛssiri » affirme évoluer, depuis son lancement, sur la base des moyens de ses membres. Elle réclame un appui matériel et financier des bonnes volontés, et surtout des pouvoirs publics, pour élargir son œuvre le long du marigot. Toutefois, l’Association dit avoir besoin d’un bureau pour assurer une permanence sur le site.
Selon nos informations, cette partie de Diafarana kô contigüe au pont Richard était un haut lieu de délinquance. Elle servait aussi de QG pour les dealers et trafiquants de stupéfiants. « Notre présence en soi a permis d’empêcher certains errements et mauvaises pratiques juvéniles. », indiquent les membres de l’Association. Ils affirment n’avoir cependant jamais violenté quelqu’un, et disent procéder par voie de communication et de sensibilisation pour clamer l’accompagnement de tous dans la réalisation de leurs objectifs.
Les responsables de « Yɛrɛyɛ Tiɛssiri » indexent un certains nombre de difficultés liées à leur travail. Ils demandent aux services de l’urbanisme et à la mairie de les aider à rallumer les lampadaires sur le site.
Outre son objectif d’assainir et d’aménager les berges du « Diafarana kô », « Yɛrɛyɛ Tiɛssiri » entend faire tache d’huile dans la valorisation de la culture et de l’histoire du Mali. L’Association qui comprend également en son sein des diplômés sans emplois, compte se battre auprès des autorités pour inverser la courbe du chômage en milieu jeune.
Par David Dembélé
depechesdumali.com