L’association “Malikoura Sinsinbere” (pilier du nouveau Mali en bambara) a mis à profit son 5e anniversaire pour lancer ses activités de 2018. C’était le 10 février 2018 au cours d’un meeting animé par son président El hadj Lacine Diabaté au Centre islamique d’Hamdallaye.
Organisé par “Malikoura Sinsinbere”, un meeting au Centre islamique de Hamdallaye ce samedi a mobilisé une foule nombreuse de militants et de sympathisants de l’association. Il a été une tribune, pour le président El hadj Lacine Diabaté, pour partager la vision de “Malikoura Sinsinbere” en vue de faire adhérer toutes les bonnes volontés à cela ; à savoir : un autre Mali avec des citoyens conscients et engagés.
Le président Diabaté a présenté ses vœux de bonne et heureuse année 2018 avant de faire observer une minute de silence en la mémoire des victimes des terroristes. Il a souhaité que la nouvelle année apporte au peuple malien la sécurité, la paix et la stabilité, gages d’un développement durable.
“Depuis longtemps et bien avant les fâcheux événements de 2012, nous avons parcouru le Mali, de long en large et en maintes occasions, pour écouter nos compatriotes de l’intérieur et de l’extérieur, le constat est le même : nous méritons plus que la situation actuelle et oui nous méritons mieux. Et pourtant des opportunités n’ont pas manqué ; à savoir : une solidarité africaine et internationale inégalée, un engouement sans précédent des populations pour les élections de 2013 qui ont offert une légitimité sans pareille et une jeunesse qui ne demande qu’à être mobilisée pour ne citer que cela. Les opportunités manquées, nous allons nous en ressaisir puisqu’elles sont encore là, afin de nous aider à reconstruire le Mali de nos rêves”, a-t-il souligné.
Pour l’orateur, des voies existent pour faire face à cette situation dramatique. Il s’agit d’une offre de développement ambitieuse, mais aussi réaliste qui partira des avantages comparatifs et des atouts des Maliens, car à son entendement, les ressources humaines et les moyens sont disponibles pour la mise en œuvre de cette offre à laquelle il a demandé à ses camarades de croire tous pour un Mali émergent et un futur radieux.
Des idées fortes
Il a fait développer quelques idées fortes de son programme. Il s’agit tout d’abord au premier point de paix et sécurité. D’après lui, ces deux idées doivent être une affaire collective et individuelle en dépassant le cadre partisan pour devenir une cause nationale.
La deuxième idée forte est une gouvernance et une démocratie représentative et exemplaire. El hadj Lacine Diabaté veut une gouvernance des moyens et non une gouvernance des rêves des Maliens. Ce qui, à ses dires, signifie repenser l’Etat pour qu’il soit protecteur et que ces frais de fonctionnement ne soient pas un frein à l’épanouissement de l’économie. Il veut que quiconque qui exerce une parcelle de pouvoir soit intégralement redevable. Il s’agit de faire de l’économie malienne une économie émergente et compétitive tournée vers la satisfaction des besoins élémentaires, créatrice d’emploi pour les jeunes.
“A cet effet, nous ne comprenons pas que le pays ne dispose que d’un seul lycée Agricole à Sikasso et une seule université à vocation agricole, l’IPR-Ifra. Nul besoin pour nous d’énumérer les déficits ou les dérives de notre système de gouvernance et notre modèle démocratique que vous et moi vivons depuis longtemps. Il est vrai que la décentralisation et la déconcentration de l’administration sont irréversibles et constituent de nos jours des alternatives au communautarisme et au sectarisme. Aussi est-il besoin de parler d’un pluralisme de partis de sous-développement et surtout de l’effritement de la morale et de référence nationale. Alors il s’agit donc pour nous de repenser ou de reconstruire l’Etat, protecteur et symbole de l’intérêt général. Bref, il s’agit d’écrire les pages nouvelles de notre histoire sans déchirer les anciennes. Pour nous, la gouvernance doit être bonne et doit se traduire par une lutte âpre contre la corruption et une baisse drastique du train de vie de l’Etat”, a-t-il indiqué.
Au taux d’alphabétisation d’au moins 90 % en 5 ans
Sur le plan social, il propose des services sociaux de base accessibles et répondant aux normes requises parce qu’il pense que la société malienne doit être plus protectrice des plus faibles. A cet égard, il préconise de mettre en place une sécurité sociale universelle, une couverture maladie pour tous ceux qui ont un revenu ou ne l’ont pas et également une couverture chômage pour les jeunes diplômes qui aujourd’hui sont dans le désarroi total.
“Les services sociaux de base ; à savoir : l’éducation, la santé, l’hydraulique constituent les axes majeurs de notre combat pour le bien-être et l’émergence. Ils sont donc une priorité pour nous, car ils déterminent l’avenir d’une nation et déterminent le type de citoyen, nous voulons parler d’un homme conscient de ses devoirs et de ses droits, dont le pays a besoin pour être au rendez-vous de l’excellence et du progrès. Pour Malikoura Sinsinbere, des efforts seront orientés pour mettre l’administration scolaire dans les meilleures conditions de travail”, a-t-il avancé.
Pour le conférencier, l’objectif est d’atteindre un taux d’alphabétisation d’au moins 90 % en 5 ans. Pour y parvenir, il propose l’instauration de normes pédagogiques, la discipline et l’exemplarité dans les structures d’éducation et de formation, y compris les medersa et centres d’alphabétisation ; le respect des normes ou ratios élèves/maître par l’augmentation des infrastructures, mobiliers et équipements solaires ; la transformation de toutes les écoles communautaires et structures informelles d’éducation et de formation communautaire en école et structures publiques d’éducation et de formation ; la création d’universités dans les capitales régionales, etc.
Des structures sanitaires performantes
En matière de santé, les prioritaires de “Malikoura Sinsinbere” sont : assurer l’effectivité de la gratuité de la césarienne ainsi que la gratuité de l’accouchement ; doter les structures sanitaires communautaires de personnels compétents et motivés ; rehausser les plateaux techniques des hôpitaux et des centres de référence en vue de respecter les normes de la Couverture médicale universelle (CMU) ; mettre en place un programme de soutien et de prévention des maladies dites graves ; mettre en place un fonds pour la recherche et la lutte contre le paludisme et les hépatites sous toutes ses formes.
Un village : un point d’eau
Dans le cadre l’hydraulique et de l’environnement, “Malikoura Sinsinbere” veut mettre la gestion intégrée des ressources en eau, de la faune et de la flore au centre de la réflexion et de l’action. “Malikoura Sinsinbere” ambitionne de réaliser le projet : un village = un point d’eau.
Pour une économie émergente et compétitive “Malikoura Sinsinbere” prétend assurer une gestion à responsabilité partagée et judicieuse du foncier ; doter le pays des infrastructures ferroviaires, routières, aéroportuaires, fluviales et collectives densifiées, connectées, modernes et facteurs d’intégration ; augmenter le potentiel agricole en atteignant les 900 000 hectares d’aménagement et d’irrigation, en modernisant l’outil, l’appareil et le mécanisme d’encadrement et d’appui technique et en créant la plus-value de tous nos produits agro sylvo-pastorales ; augmenter le taux d’industrialisation, y compris dans les mines, par l’aménagement des zones industrielles prioritaires (Azip) et la fourniture d’énergie stable, forte et compétitive ; assurer l’effectivité du partenariat public-privé (PPP) entre l’Etat, les collectivités territoriales, le secteur privé et industriel ainsi que le système bancaire et de micro finance.
“Malikoura Sinsinbere” veut faire du tourisme, des sports, des arts et de la culture des atouts de développement et facteurs de cohésion sociale. “S’il y a des domaines où le Mali doit s’illustrer, c’est bien dans le domaine du tourisme, des arts, de la culture et surtout du sport. Je suis déterminé comme vous à faire en sorte que l’industrie culturelle, du tourisme et des arts soit formalisée, professionnelle contribuant à hauteur de 10 % au PIB et créant des emplois directs et décents. Quant au sport, il sera institué un code éthique et d’excellence dans les sports particulièrement dans le football et le basket-ball. La formation des athlètes et sportifs sera soutenus et professionnalisée”, a-t-il affirmé.
Pour favoriser la cohésion sociale et le vivre ensemble, “Malikoura Sinsinbere” va s’investir pour lutter contre les activités sectaristes et communautaristes et favoriser le brassage et l’intégration socio-culturelle, ce qui permettra à la jeunesse malienne d’être au cœur des activités de développement du pays.
Le programme de “Malikoura Sinsinbere” a réservé la plus haute priorité au renforcement et à la professionnalisation de l’outil de défense et de sécurité du Mali. Pour El hadj Lacine Diabaté, il s’agit de faire des Forces armées et de sécurité, une armée républicaine et professionnelle à hauteur des espoirs. “Nous avons besoin d’une politique étrangère, d’une diplomatie proactive, prospective, tournée vers la promotion du modèle malien et favorisant le panafricanisme et l’intégration régionale, sous-régionale et africaine”, a-t-il espéré.
Avant de clore, il s’est incliné devant la mémoire des hommes et des femmes du Mali et d’ailleurs, morts pour la cause de l’humanité et du Mali. Il a rendu un hommage mérité aux pères de l’indépendance et tous ceux qui ont œuvré pour le Mali. Il a appelé les organisations de la société civiles, les partis politiques, les notabilités, les opérateurs économiques à la synergie d’action pour une alternative d’un Mali émergent.
“Engageons-nous pour le Mali, notre bien commun, ensemble, nous pouvons réussir”, a-t-il plaidé. Les premières activités de “Malikoura Sinsinbere” consisteront en un don de sang.
Siaka Doumbia