L’association des jeunes pour la démocratie et le progrès (AJDP) a tenu une conférence de presse pour la commémoration du 26ème anniversaire de la 1ère marche démocratique qui a engendré l’avènement de la démocratie au Mali. C’était le samedi 15 octobre dernier à la Pyramide de souvenir. Elle était animée par le Président de ladite association, Issouf Maïga. Etaient aussi présents, l’honorable Bakary Woyo Doumbia, premier président du conseil national de la jeunesse et le secrétaire général M. Abdou Diop.
Selon le Président de l’AJDP, Issouf Maïga, les pionniers de la démocratie malienne, sous le choc de la dictature du régime en place qui n’offrait aucune amélioration idéale des conditions de d’études, d’emploi des jeunes, le renforcement du pouvoir d’achat des populations ainsi que le pluralisme démocratique, se sont dressés haut et fort pour protester contre ce régime.
Selon le conférencier, cette lutte acharnée menée par différents mouvements tels que l’AJDP, les mouvements des élèves étudiants entre autres, a abouti à la chute du régime dictatorial le 26 mars 1991, donnant naissance à la démocratie dans notre pays. Cela fut aussi l’occasion également pour certains mouvements de sortir de la clandestinité afin de lutter en face au régime, a-t-il expliqué.
Suite aux combats vaillamment menés par des compatriotes comme le Pr Ali Nouhoum Diallo, Pr abdoul Traoré dit Diop, la regrettée Fatoumata Siré Diakité, à qui un hommage a été rendu pour le repos de son âme pendant cette c, lutté cérémonie, souvent au prix du sacrifice ultime, des acquis démocratiques encourageants ont vu le jour, a affirmé M. Maïga.
Parmi ces acquis, il a cité l’instauration du multipartisme intégral, l’institutionnalisation des libertés fondamentales des citoyens (liberté d’association et d’expression, liberté syndicale, liberté de presse, liberté de culte, l’organisation régulière d’élections générales pour élire les représentants du peuple). Cette démocratie malienne était citée comme un exemple en Afrique, a dit le conférencier.
Cependant, la démocratie obtenue dans le sang et dans la douleur connaitra des moments de débandade, poursuit-il. Et d’ajouter que des graves lacunes vont miner le champ de la démocratie malienne en donnant place à certaines valeurs contradictoires de la démocratie, telles que l’absence de vision cohérente de la prise en charge des idéaux du 26 mars 1991, la primauté de l’intérêt personnel ou partisan au détriment de l’intérêt collectif, la faiblesse du système judiciaire, la faiblesse du dialogue politique. Toutes choses qui demeurent les grandes tares de la démocratie malienne, indique-t-il.
A ses dires, le coup d’Etat militaire survenu le 22 mars 2012 venait ainsi que sanctionner les graves dérives de notre démocratie que, malheureusement d’aucuns flattaient, de façon exagérée, les mérites, en prenant soin de cacher délibérément les tares.
Pour le conférencier, toutes les actions seraient vouées à l’échec si la jeunesse ne prend pas conscience du rôle qu’elle doit jouer dans la construction de la Nation. D’où l’AJDP, par la voix de son président, a invité la jeunesse malienne à combattre le fanatisme qui s’installe progressivement.
Boureïma Tembely