Plus de six millions de personnes sont en besoin d’assistance. C’est du moins ce qui ressort du dernier rapport de situation sur le Mali du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha en anglais). L’Organisme onusien note par ailleurs que plus de 26 mille Maliens sont victimes des inondations.
Si l’on en croit au Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, Ocha, il faut dire que la situation humanitaire du Mali est des plus critiques. Dans son rapport de situation en date du 28 août 2020, l’organisme onusien relève en effet que 6,8 millions de personnes, soit un tiers de la population malienne, ont besoin d’assistance humanitaire. Face à cette situation, les partenaires humanitaires, en coordination avec les structures étatiques, ciblent 5,5 millions de personnes correspondant à plus du double de la population ciblée au début de l’année.
Selon le rapport, l’augmentation de la population vulnérable s’explique par la persistance des besoins humanitaires liés aux conflits. A ces besoins, se sont greffés ceux en lien avec la pandémie de Covid-19 dans un contexte marqué par la période de soudure, ainsi que les conséquences des poches de sécheresse et des inondations saisonnières, regrette Ocha.
Faible mobilisation des fonds
Selon l’organisme onusien, sur les 474 millions de dollars américains recherchés à travers le Plan de réponse humanitaire (PRH) révisé, seulement 166 millions de dollars étaient mobilisés au 24 août 2020. Soit un taux de financement de 35 pour cent. Le déficit de financement actuel s’élève à 308 millions de dollars. Avec les fonds reçus, les partenaires humanitaires assistent les populations les plus vulnérables dans tous les secteurs de l’assistance. Dans ce cadre, plus de 873 000 personnes ont reçu une assistance alimentaire en juillet dans les régions du centre, ainsi que celles du nord et dans la région de Kayes.
Plus de 26 mille personnes dans l’enfer des eaux
Selon le rapport, les inondations ont touché environ 3 993 ménages, soit 26 711 personnes dont 5 400 personnes déplacées internes dans les régions de Gao, Mopti, Ségou, Kayes, Tombouctou, Ménaka et Kidal. Ocha imputent ces chiffres aux données recueillies par les services techniques étatiques. Au total, 58 pour cent des personnes affectées vivent dans les régions de Mopti et Ménaka.
Et le document de relever que les dégâts matériels engendrés par les inondations incluent la destruction de 1 460 maisons et de plus de 100 tonnes de vivres, ainsi que la perte de 736 hectares de culture et de plus de 300 têtes de bétail.
En vue de faciliter une assistance rapide aux populations sinistrées, les partenaires humanitaires ont soutenu les directions régionales de la protection civile (Drpc) et les directions régionales du développement social (Drds) dans l’exercice de mise à jour des plans de contingence.
En outre, en appui aux efforts des autorités maliennes, les acteurs humanitaires ont, selon Ocha, assisté en vivres, en abris et en produits non alimentaires les familles les plus vulnérables. Mieux, ils contribuent aux séances de sensibilisation sur les risques de propagation de la Covid-19 dans les lieux de refuge des personnes sinistrées. Il s’agit notamment des écoles, infrastructures étatiques, etc.
Plus de 120 mille personnes à risque
Le rapport précise toutefois que cette assistance, bien que cruciale pour sauver des vies et préserver la protection et la dignité des personnes sinistrées, reste insuffisante par rapport aux besoins croissants liés aux inondations.
Selon l’organisme onusien, d’autres interventions sont à prioriser afin de briser le cycle récurrent des inondations, à savoir le curage des caniveaux pour l’écoulement des eaux de ruissellement, la construction des digues autour des agglomérations urbaines à risque et la sensibilisation de la population sur les risques de construire dans des zones inondables.
Cette année, plus de 121 300 personnes, dont 44 pour cent vivant dans les régions de Kayes, Gao et Mopti, sont à risque d’inondations, selon les projections du plan de contingence national.
Le document note par ailleurs que le nombre de cas de violences basées sur le genre (VBG) rapportés est passé de 2021 cas de janvier à juillet 2019 à 2981 cas de janvier à juillet 2020. Soit une augmentation de 47 pour cent. Ces données révèlent que 99 pour cent des personnes touchées sont des femmes et 36 pour cent des VBG sont des violences sexuelles.
Aussi, plus de 6 100 passagers ont été transportés par le service aérien humanitaire des Nations unies depuis le début de l’année.
Synthèse par Bakary SOGODOGO