Mardi 9 avril 2019 a eu lieu à l’ambassade de France au Mali la signature de deux conventions pour deux projets, l’un porté par le PAM et l’UNICEF, l’autre par l’ONG Solidarité International. Ces deux projets financés à près d’un milliard de francs CFA par la France viseront les régions de Mopti et de Tombouctou.
Les conflits combinés aux aléas climatiques font du Mali un pays d’insécurité. Cette situation a engendré en conséquence des déplacements massifs de population. Toute chose qui n’est pas sans conséquence. Plus de 3 millions de personnes sont alors frappées d’insécurité alimentaire, lit-on dans le communiqué de presse de l’ambassade de France au Mali. Près de 660 000 enfants de moins de 5 ans seront frappés par lamalnutrition en 2019, « dont 500 000 de malnutrition aiguë modérée (MAM) et 160 000 de malnutrition aiguë sévère (MAS) », précise Joël Meyer, Ambassadeur de France.
C’est dans ce cadre que la France vient en appui à ces populations vulnérables en apportant une aide alimentaire de près de 1 milliard de FCFA. Aux dires de l’ambassadeur de France au Mali, cette assistance bénéficiera à 65 432 personnes dans les régions de Mopti et de Tombouctou. « Ce financement sera alloué à deux projets, un porté par le PAM et l’UNICEF, le deuxième par l’ONG Solidarité International », a-t-il indiqué dans son allocution.
L’intervention du Programme Alimentaire Mondial(PAM) et de l’UNICEF concerne la région de Mopti. La France, à travers cette signature de convention, leur appuie à hauteur de 655,9 millions de FCFA afin qu’ils apportent une assistance alimentaire et nutritionnelle d’urgence à travers des transferts monétaires à 6 393 déplacés internes. Ce financement devrait également permettre une assistance de 15 099 enfants victimes de malnutrition aiguë et sévère ainsi que de 2 250 femmes enceintes et allaitantes, explique M. Meyer.
La seconde convention concerne la région de Tombouctou. Ce projet est financé à hauteur de 327,97 millions de FCFA et porté par l’ONG Solidarité International. Le but de ce financement est de venir en aide aux populations déplacées de Tonka, de Goundam et de Télé, précise-t-il. Tout comme le premier projet, cette assistance consistera en transferts monétaires à 5 796 déplacés ainsi que des populations hôtes, une dotation en intrant à 5 894 personnes.
De son côté, Sabrina Régent, Directrice Pays de Solidarité International, a fait comprendre que ce programme est financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. À l’en croire, ce financement répondra aux besoins des millions de déplacés internes. « Ce projet vient appuyer notre action en assistance des populations vulnérables de Télé », a-t-elle rappelé avant de préciser que cette commune a subi plusieurs incidents ayant touché les cultures et les enfants. Elle se réjouit de ce financement qui permettra d’assister 192 000 ménages. « Nous croyons plus que jamais que la première réponse à la souffrance humaine doit être la solidarité », a-t-elle conclu.
Selon la Représentante Résidente du PAM au Mali, Silvia CARUSO(rappelant le dernier bulletin humanitaire d’OCHA Mali), en 2019 le Mali a connu trois fois plus de déplacés qu’à la même période en 2018. Un demi-million de personnes auront besoin d’assistance humanitaire durant la période de soudure, a-t-elle fait savoir la conséquence de ces déplacements massifs. Elle a montré toute l’importance de l’investissement dans le capital humain. Mme Caruso a tenu à rappeler que ce financement entre dans le cadre de la volonté de réalisation des objectifs du développement Durable 2 (ODD2) à laquelle ils tiennent tous.
« Le Mali continue de faire face à une crise alimentaire et nutritionnelle sévère », rappelle Félix Ackébo, Représentant a.i. de l’UNICEF au Mali. À ses dires, cela est dû au dérèglement climatique, aux périodes de soudures de plus en plus longues, à une pluviométrie erratique et à la dégradation de la situation sécuritaire. M. Ackébo a rappelé toutes les conséquences de la malnutrition sur la santé des enfants. « La coopération entre la France et notre agence n’est pas à sa première édition », rappelle-t-il. À ses dires, cette collaboration concerne plusieurs domaines : l’amélioration des indicateurs de la mortalité maternelle et néo-natale, la santé du jeune enfant, l’eau, l’hygiène et l’assainissement.
« Ce moment est symbolique », indique M. Meyer avant de conclure en faisant savoir toute la joie qui l’anime pour ce nouveau financement qui prouve le respect de la France de ses engagements en termes de lutte contre l’insécurité alimentaire. À l’en croire, la France poursuivra son accompagnement dans ce sens.
Fousseni TOGOLA