Les assises nationales de la refondation (ANR), du 25 octobre au 21 novembre, pour le niveau local, annoncent des réformes politiques et institutionnelles. Et pour certaines femmes leaders, elles constituent une opportunité pour les femmes du Mali de poser les jalons du strict respect de leurs droits.
-maliweb.net- Les assises nationales de la refondation (ANR), ambitionnent de « faire l’état de la Nation et engager un véritable processus de refondation du Mali ». Et pour bon nombre de femmes leaders, ces assises représentent une opportunité pour engager le débat sur les droits des femmes. Les ANR vont également rappeler à l’Etat ses engagements régionaux et internationaux en la matière.
Les femmes du Mali aspirent à faire passer leurs droits sur l’intégration de la loi 052 instituant les mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions électives et nominatives dans la nouvelle constitution ; la relecture du décret d’application de la loi 052 pour corriger ses insuffisances ; l’instauration du recours juridictionnel pour toutes violation de la loi 052 etc.
Pour les Maliennes de tout bord, en outre, les femmes vont s’exprimer sur l’ensemble des textes sectoriels dont elles estiment qu’il y a des insuffisances, comme la loi agricole qui lèse les droits des femmes. De plus, les femmes veulent exiger le strict respect des textes régissant les fonciers. Il en est de même pour d’autres secteurs comme l’atteste Mme Aïssata Coulibaly du réseau des femmes opératrices économique.
« Les assises nationales de la refondation (ANR) seront une opportunité certaine pour l’ensemble de la population malienne, mais surtout pour nous les femmes du Mali. Car c’est l’occasion de revoir les couacs et lacunes dans les textes et pouvoir corriger les inégalités et iniquités. Les ANR peuvent être également opportunes pour nous de revoir certains textes discriminatoires. Nous allons pouvoir recadrer certains textes en les conceptualisant tout en veillant sur la dimension Droit de l’Homme », a déclaré la présidente de la coordination des associations et organisations féminines du Mali (Cafo), Mme Dembélé Oulématou Sow.
La Plateforme des femmes leaders du Mali, elle, appelle les femmes à activement participer aux réformes politiques et institutionnelles. Mme Mama Koïté Doumbia, pense qu’à travers les ANR, les femmes attendent se mobiliser pour porter des arguments de plaidoyers en vue d’une meilleure prise en compte des femmes à travers les textes de loi qui vont régir la vie publique.
Les ANR sont donc l’opportunité pour les femmes de faire chorus pour leurs droits. En somme, les femmes attendent que ces assises puissent servir de levier à une réelle promotion des droits de la femme au Mali. Une requête légitime quand on sait que la Constitution du 25 février 1992 garantit les mêmes droits aux citoyens. De plus, le Mali, membre de l’Onu, partage avec elle les valeurs fondamentales en matière des droits de l’Homme.
Le Mali a ratifié le Protocole de Maputo qui demande l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes et d’assurer leur protection. De part sa Constitution et les Pactes régionaux et internationaux auxquels il a adhéré, l’Etat malien se doit de garantir les droits : civil, politique, économique, culturel aux femmes à l’image des hommes.
Les ANR seront donc une aubaine pour insuffler une nouvelle dynamique à la promotion du droit des femmes.
Khadydiatou SANOGO/ Ce reportage est publié avec le soutien de JDH, Journalistes pour les Droits Humains et National Endowment for Democracy-NED