Au rôle de la journée du 10 juillet 2014 des assises de la cour d’appel de Bamako était inscrite une affaire de trafic international de drogue à haut risque, actes de terrorisme par aide et assistance à malfaiteurs.
Azbey Ag Boya qui répondait des faits cités plus haut était recherché par tous les pays de la bande sahélo- sahélienne où, il opérait. Après de nombreuses recherches, il sera arrêté par les services de renseignement Mauritaniens en 2012. Dans ce pays, Azbey Ag est jugé et reconnu coupable. Il sera condamné à 2 ans de prison ferme. Après avoir purgé 1 an et 11 mois, il est extradé par la Mauritanie sur le Mali. Remis à la disposition de la brigade d’investigation judicaire de la police nationale, celle-ci monte un autre dossier d’enquête contre Azbey Ag Boya. De ce nouveau dossier, il ressort qu’il est membre d’un réseau international de trafic de drogue en bande opérant dans le sahel, le long des frontières des pays comme le Mali, le Niger, l’Algérie, la Mauritanie, le Maroc et le Tchad. Il a été recruté par le nommé Mama Ag Chouady en qualité de transporteur moyennant une rétribution de 6 000 Euros par voyage. Par ailleurs Azbey Ag Boya travaillait également en intelligence et parallèlement avec Abdelhamid alias Abou Zeid récemment tué par les forces Tchadiennes. Abou Zeid, le charge de la mission de localisation des occidentaux dans la zone Sahélo-Saharienne en vue de leur enlèvement pour en faire des otages. Cette mission lui rapporte une récompense de 18 000 000 FCFA. Il a reconnu les faits à l’enquête préliminaire que devant le juge d’instruction. Ainsi, il a comparu devant les juges de la cour d’assise, le 10 juillet 2014. L’audience était présidée par Moussa Diarra, conseiller à la cour d’appel. Le banc du ministère public était occupé par Hamèye Sam, avocat général. A l’entame du procès, l’avocat de l’accusé avait sollicité auprès de la cour le renvoi du dossier pour plus d’information sur son client. Il a aussi déclaré à la barre que son client avait été déjà jugé en Mauritanie pour les mêmes crimes et avait déjà purgé sa peine. La cour ainsi que le parquetier s’opposeront au renvoi du procès. Pendant, les débats, l’accusé reconnaitra les faits à lui reproché en affirmant qu’il avait été payé pour ses crimes. Le ministère public a estimé que le dossier d’accusation ne contenait pas de preuves à charge suffisante contre l’accusé. Le réquisitoire du ministère public a facilité la tâche de l’avocat et même des juges. En effet, après les débats, Azbey Ag Boya sera reconnu non coupable et acquitté. Cette décision a surpris l’assistance pour la simple raison que même sans preuves, l’accusé a pourtant reconnu les faits à la barre et avec insolence. D’aucun s’accorde à dire que ce procès est politique et rentre dans le cadre de l’accord de libération des Touaregs arrêtés par Bamako. Comment laisser partir un complice du dangereux terroriste Abou Zeid. Tout compte fait, à la suite d’un procès éclairé, le natif de Kidal après avoir été libéré, a pris la route de Kidal pour sans doute aller grossir les rangs des bandits armés et narcotrafiquants.
Drissa Tiéné