C’est aujourd’hui que devrait démarrer officiellement le second souffle de la Transition, après la mise hors de prérogatives du premier duo Bah N’Daw – Moctar Ouane et le remplacement du président déchu et démissionnaire par son tombeur, Assimi Goïta. Ce dernier sera soumis à un exercice de serment conformément à l’arrêt numéro 002 CC/vacances, qui l’a confirmé dans les fonctions de chef d’Etat. Mais le colonel, jusqu’alors vice-président, n’a guère attendu cette formalité pour en porter le manteau. En atteste pour le moins la kyrielle de mesures intervenues au lendemain immédiat du bouleversement du 24 Mai. En plus de recevoir solennellement des composantes de la nation malienne dans le palais présidentiel, au nom de la République, l’anticipation s’est traduite par la publication d’une série de décrets avant même que les juges constitutionnels ne se prononcent sur la vacance du poste de président de la Transition. Ainsi, le colonel Assimi Goita, sans en avoir la qualité, a procédé à l’abrogation d’une série de décrets dont ceux du secrétaire général et du directeur de la communication de la présidence, entre autres. Comme pour signifier que la Cour constitutionnelle n’a de choix que sa confirmation comme chef de l’Etat, le colonel vice-président s’est également arrogé le droit de limoger le secrétaire général du Gouvernement. Dans la même veine, le poste de Premier ministre est attribué au pied levé au M5-RFP dans les rangs duquel l’offre donné lieu à de vives altercations entre prétendants avant de revenir au président du Comité stratégique, Choguel Maïga. C’était visiblement la seule équivoque que ce dernier attendait de lever pour rentrer dans la plénitude d’une fonction qu’il n’avait jamais imaginée hors de sa portée. A l’instar donc du colonel Assimi Goïta, Choguel Maiga s’est senti visiblement en mission avant même la signature du seul décret que le nouveau chef de l’Etat n’a pas osé signé avant da prestation de serment. Le putatif détenteur de la Primature s’y est pris non seulement avec des concertations tous azimuts avec de potentiels collaborateurs, mais avec une rhétorique qui ne le distingue point d’un Premier ministre déjà installé. C’est en effet plus le chef du Gouvernement Choguel Maiga qu’un président du Comité stratégique que les militants M5-RFP ont écouté, vendredi après-midi, lors de la manifestation commémorative de la naissance de ce mouvement. A en juger notamment par la nette prépondérance aux messages portés au nom du président de la Transition ainsi qu’aux orientations d’un gouvernement encore en gestation.
A KEÏTA