L’ardeur au travail de cette agricultrice sera récompensée par l’USAID
Elle s’appelle Assétou Diarra dite « Mah ». Elle est née en 1964 à Niono. Elle est la fille de F Assèye Diarra, ancien employé de l’office du Niger, et de Sira Coulibaly ménagère. Mah Diarra est mariée et mère d’une seule fille qui est en 10ème dans un lycée de Niono. Elle a fréquenté l’école de 1971 à 1975. Elle a abandonné les études après la mort de son père alors qu’elle était en 8ème année. Elle est l’aînée d’une famille de six enfants, dont 5 jeunes frères.
Elle aura conscience de son devoir d’aider sa maman dans les travaux ménagers après le décès de son papa. Ce sens précoce de la responsabilité la poussera à abandonner volontairement les études. Elle couvait une volonté farouche de gagner sa vie à la sueur de son front par l’agriculture. L’obstacle majeur était de trouver la voie qui devait conduire à cet objectif.
Chaque jour, celle qui avait quitté volontairement l’école, s’empressait de terminer les travaux ménagers. Libérée de cette contrainte Mah Diarra comme plusieurs autres jeunes filles de son âge à cette époque à Niono, se transformait en vendeuse ambulante. Elle se promenait dans la ville pour vendre des bananes, des oranges ou des mangues.
Petit à petit Mah arrêta d’acheter et de revendre sur place ces produits. Elle entreprit sur une courte période des voyages à Sikasso ou à Tenenkou pour s’approvisionner en pomme terre, ou en igname. Elle sera obligée de changer d’activité. Elle en donne les raisons : « J’ai rompu avec le voyage après mon mariage, pour m’orienter sur le commerce du riz. J’achetais quelques 100 kg de riz que je revendais sur place moyennant quelques bénéfices. »
Parallèlement à cette activité la battante louait 0,50 ha ou 01 ha qu’elle ensemençait en riz pendant l’hivernage.
L’ardeur de Mah à valoriser sa parcelle sera récompensée. Elle a été choisie par l’USAID à travers l’office du Niger et l’URDOC (Unité de recherche développement observatoire de changement) de 1991 à 1994 pour produire du riz de bonne qualité. L’USAID a mis à sa disposition une trieuse, un groupe électrogène et une bascule.
En retour l’USAID lui a cédé les équipements déjà amortis contre le paiement de 7 00 000 Fcfa. Elle a continué sur cette lancée en travaillant à son propre compte.
Au fil du temps elle a bénéficié d’un prêt de 10 millions Fcfa auprès de la BMS en 1995 remboursables en 5 ans. Ces fonds serviront à acheter une batteuse et une décortiqueuse. « La confiance ainsi instaurée entre la BMS et moi, m’offre aujourd’hui la possibilité de bénéficier chaque fois que je le désire, du montant sollicité au niveau de cette banque « , se réjouit Mah Diarra. En plus des équipements pour décortiquer le riz, le trier, pour ensuite le vendre, elle dispose de 2 motoculteurs. Elle exploite à titre personnel 10 ha qu’elle met en valeur chaque hivernage. Pendant la contre saison elle travaille sur 2 ha, souvent 3 ha.
Le rendement de Mah par hectare est estimé à 6 tonnes. Et elle partage sa vie entre la maison et le champ. Comme un fonctionnaire, tous les jours après avoir fini de préparer le petit déjeuner, elle va au champ. Elle revient à midi, pour y retourner jusqu’au soir. Aujourd’hui le riz labélisé « Mah Diarra » et son prix accessible fait le bonheur des consommateurs. Le kilogramme est vendu à 400 Fcfa quelque soit la période ou le cours du marché. Ce riz est vendu à 10 000 Fcfa dans des sacs de 25 kg portant les initiales de la productrice. Plusieurs entreprises et délégations officielles s’approvisionnent chez elle, séduites par la qualité du riz produit par la petite unité. Sur le plan social Mah apporte un appui solide à ses frères et à sa vieille maman. Elle dirige une association des femmes du quartier basée sur l’entraide.
Le mari de Mah n’a jamais contrarié ses activités. Au contraire il a été d’un grand apport. Il s’occupe du fonctionnement des machines et de la vente du riz dans le magasin au moment où sa femme est encore dans les champs. La paysanne dynamique ne fait pas de politique. Cependant elle est d’accord pour la participation de la femme aux prises de décisions au plus haut niveau « car l’homme et la femme se complètent ». Mah est convaincue que la femme rurale ou urbaine a un grand rôle à jouer dans le développement socio économique du Mali. Elle déclare que « partout où se trouve la femme, dans les bureaux, dans les champs, dans le commerce, dans la cuisine, sur n’importe quel chantier, elle doit se faire valoir. »
La vision de Assétou Diarra dite Mah est le socle de la mobilisation sociale pour sortir les maliennes de la précarité.
C. O. DIALLO
AMAP Niono
A la lecture de votre article, j'ai relevé quelques incohérences qui enlèvent tout crédit à votre écrit. En effet, je constate qu'une personne née en 1964 a 11 ans en 1975 et ne pourrai, en aucun cas, être en 8ème en Afrique et singulièrement à cette époque. En outre en 1995, la BMS n'existait pas. M. C.O. DIALLO, je vous de vous relire avant de publier votre article. Je vous souhaite une bonne journée!
😉 ,bravo sèkè,tu as tout ditet bravo mah et du courage pour toutes ses femmes,si tu peut nous les vendre ici en france,comme les chinois qui exporte et importe le riz , 😀 😀 😀 😀
Vive Niéléni ! Si toutes les femmes pouvaient nourrir de telles ambitions, au lieu d’attendre….
Aucune femme du Mali n’attendent…elle font toutes quelque chose, certaines ont la chance d’avoir les moyens d’autres non…
« partout où se trouve la femme, dans les bureaux, dans les champs, dans le commerce, dans la cuisine, sur n’importe quel chantier, elle doit se faire valoir. »…Et c’est ce qu’elle font…
Il faut seulement qu’on arrête de faire de la discrimination : une femme fonctionnaire n’est pas supérieure à une femme au foyer…les travaux ménagers ne sont pas dévalorisant et dégradant comme pensent beaucoup de féministes…des tâches féminines, c’est la plus noble…
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