Depuis l’assassinat atroce de l’imam Abdoul Aziz Yatabaré, la communauté musulmane du Mali et tous les hommes épris de justice sont à pied d’œuvre afin que l’auteur de cet abominable acte soit puni à la hauteur du crime qu’il a commis. Le mercredi 06 février 2019 à la maison de la presse devant un parterre de leaders religieux, d’imams et d’érudits, Me Kalifa Yaro, l’avocat de la famille de feu l’imam assassiné a animé un point de presse afin d’éclairer la lanterne des hommes de médias sur le dossier tout en invitant les autorités maliennes à œuvrer pour la manifestation de la vérité, à sanctionner les auteurs ainsi ceux qui sont à la base de la propagation des images et vidéos de la victime qui ont fait le tour des réseaux sociaux et qui continue au grand désarroi de la famille et des collaborateurs de l’imam Yatabaré.
Après le meeting au palais de la culture, les musulmans du Mali sont déterminés pour le triomphe de la vérité sur l’assassinat de l’imam Abdoul Aziz Yatabaré. La manière par laquelle il a été assassiné non loin de la mosquée a provoqué une colère vive au niveau de la communauté musulmane du Mali. Ils sont décidés à creuser, raison pour laquelle ils ont confié le dossier à un avocat afin que toute la lumière soit faite sur le dossier. A l’entame de ses propos, Me Kalifa Yaro a fait le point sur les circonstances atroces de l’assassinat de l’Imam Abdoul Aziz Yatabaré. « Le samedi 19 Janvier 2019, il a été pris en guet-apens par un individu au sortir de chez lui pour se rendre à la mosquée pour la prière de l’aube. Un individu qui lui a assené plusieurs coups de bâton et de couteaux. Il l’a laissé gisant dans une mare de sang, tentant de se mouvoir pour entrer dans la mosquée. Les premiers individus venus secourir l’ont identifié. C’est ainsi qu’il a été admis à la polyclinique Pasteur, pour y être soigné, à la suite des blessures causées par des armes blanches. C’est à ce niveau, qu’il a rendu l’âme », a décrit l’avocat de la famille du défunt. Plus tard vers 08h du matin, on a appris qu’une personne est allée se rendre à la police du 3emearrondissement, en se signalant comme étant l’auteur de l’agression. Il s’agirait d’un nommé Moussa Guindo, conducteur de tricycle communément appelé ‘’Catacatani ‘’et qui élu domicile dans les magasins avoisinants la mosquée, en face du Stade omnisport, rapporte Me Kalifa avant d’indiquer que l’individu décrit à la police qu’il en voulait à mort à Abdoul Aziz, qui selon lui l’avait accusé d’être un homosexuel, qu’il en veut au Président de la République, à Mahmoud Dicko et à Abdine Guindo, qu’il va les tuer à la première occasion qui sera offerte à lui. Cet individu a été placé en garde à vue, entendu à ce niveau et renvoyé devant le juge d’instruction qui l’a inculpé pour assassinat, crime de torture, outrage envers les dépositaires de l’autorité ou de la force publique conformément aux articles 199,200,209,147 du code pénal, informe l’avocat du disparu. « A ce jour, le juge d’instruction a entendu quelques témoins, la partie civile et l’inculpé et les enquêtes continuent pour déterminer les circonstances et implications exactes de ce crime », développe-t-il. La polyclinique pasteur aussi répondra de l’acte de ses médecins, qui dans l’affaire ont foulé au pied le code de la déontologie médicale qui selon l’avocat se sont évertués à prendre des photos, des images du corps sans vie de l’imam Yatabaré, au lieu de lui faire bénéficier des actes médicaux salvateurs espérés. « La polyclinique est le seul auteur de ces photographies et publications dommageables, qui portent entorse aux règles éthiques et déontologiques régissant l’exercice de profession médicale. Le patient était sous le contrôle absolu de la polyclinique pasteur et aucune légèreté ne devrait permettre à qui que ce soit d’avoir un contact aussi direct, afin de prendre les images autant odieuses », déplore Me Kalifa. Avant d’affirmer qu’il a été choisi par la famille, les amis et les collaborateurs de l’imam assassiné pour défendre et éclaircir la lanterne des musulmans du Mali et du monde sur l’affaire et qu’il mènera à bon port cette lourde mission. L’imam Mohamed Traoré a signalé que les musulmans ne sont pas des casseurs, qu’ils sont pour l’apaisement mais dans le strict respect de la loi malienne. « Nous nous confions en cette justice qui pour nous tranchera et réprimera les auteurs de ce crime odieux. On attend avec impatience l’issue du procès, de faire la lumière sur l’assassinat. Tout en dénonçant la façon dont les photos de la victime a fait le tour sur les réseaux sociaux et que cet auteur aussi soit traduit en justice. Car il a été humilié une fois de plus. Son sacrifice ne sera pas vain, une commission nationale a été mise en place afin que les résultats des enquêtes ne restent pas dans les tiroirs de la justice comme on a l’habitude de voir. Le meeting du 10 février 2019 sera une occasion pour la communauté musulmane du Mali de dénoncer de nouveau cette insécurité criarde qui s’est déplacée du nord et empêche les Bamakois de vaquer à leurs occupations. Le meeting sera sanctionné par une feuille de route élaborée par les musulmans du Mali à l’endroit des autorités maliennes », a-t-il conclu. Diadié Tekété, le secrétaire général de l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH) a informé qu’ils sont prêts à mettre une batterie d’avocats à disposition de la famille de la victime afin que toute la lumière soit faite sur le dossier et que les auteurs soient incriminés avec la dernière rigueur.
Moussa Samba Diallo