Assainissement de Bamako : Ami «Bulldozer» Kane débouche la ville

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C’est le «nous n’avons pas été avertis» qui est «inacceptable» ! En s’attaquant aux occupations illégales de la voie publique, le gouverneur Kane a divisé Bamako et le Mali en deux camps irréductibles. Mais, certains arguments ne sont pas recevables.

Le sujet a été le fait saillant de la semaine dans la capitale : le Gouverneur Ami Kane casse tout sur son passage. Les uns applaudissent et la bénissent. D’autres la désapprouvent et la maudissent. Chacun des deux camps a ses arguments et chacun est convaincant sur certains points. Il existe même une troisième tendance qui approuve l’idée mais estime que le timing, la manière ou l’ampleur des casses sont peu à côté.

Toujours est-il que les tensions générées par la libération des espaces publics illégalement occupés a culminé en violence en début de week-end, le samedi 30 juillet dernier. Certains  se sont mis à saccager les biens communs et privés. La nature de leur regroupement et de leurs motivations pour affronter  la force publique venue faire son devoir, devrait être recherché par qui de droit. Les arguments qui soutenaient leurs actions étaient : « on ne nous a pas averti », « Il n’y a pas eu de concertations » ou encore « on ne savait pas ».

On peut examiner toutes les argumentations déployées par les différents camps. Et si la bonne foi est de mise, toute entente est possible. Dans le cas contraire – absence de bonne foi-  que peut-on faire ensemble ?

Si les Maliens se targuent encore d’avoir eu des Soundiata Kéïta, des Sony Ali Ber, des Babemba Traoré, des Samory Touré, des Koumi Diossé, etc… c’est parce que ces gens là avaient de la rigueur morale. Ce sont des gens qui n’ont pas remporté de victoires décisives sur l’Histoire (sinon, nous, leurs descendants, on ne serait pas là aujourd’hui) mais ils ont fait preuve de force morale.

Qui peut dire qu’il ne savait pas que l’espace public était illégalement occupé à Bamako ? Que lui-même en occupait dans bien des cas ? Qui peut dire qu’il a été surpris ? Qui peut dire qu’il n’y a eu ni concertation ni avertissement ? Qui ignore le nombre d’autorités politiques, administratives ou communales qui se sont attaqué à ce même problème ? Et cela depuis des décennies ?

Enfin, qui n’a pas entendu sur les ondes des radios privées les responsables des commerçants détaillants dire : « Nous, on ne bouge pas… de toutes les façons, personne ne peut rien faire sans nous… ».

Les gens savent que la presse privée est là, que la presse nationale est là, que les ONG sont là, que l’Ambassade des USA est là, que les Droits-de-l’hommistes sont là. Qu’en cas de quoi que ce soit, c’est le gouvernement qui forcement porte le chapeau. On en profite.

Mais, la malhonnêteté est une scie juste : elle met en danger la branche commune où le scieur est installé lui-même avec les siens ?

Voulons-nous être nos propres fossoyeurs ?

Un peu d’intelligence Maliens !

Tientiguiba Danté  

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