Malgré les organisations mises en place pour lutter contre la pollution et les nuisances, Bamako demeure une ville malsaine. Pour preuve, des tas d’immondices sont perceptibles un peu partout à travers la capitale. Les agents de la mairie et les populations riveraines s’accusent mutuellement. Mais quelque part, l’Etat semble être interpellé, car des agents de la mairie dénoncent l’insuffisance des dépôts de transit et des moyens de transport de déchets.
L’assainissement est un véritable problème auquel les habitants des quartiers comme : Niaréla, Banconi, N’golonina, Sabalibougou etc, sont confrontés. Des citoyens se plaignent de l’incompétence des agents de salubrités et surtout de la Mairie. Mr Hamidou Maiga chef de famille et fonctionnaire à la retraite à Banconi est en colère. « J’attribue la faute de tous ces dégâts aux mairies, elles ont les fonds nécessaires, mais ne font rien. Les caniveaux doivent être curés bien avant l’arrivée de la saison pluvieuse, mais elles attendent que ça s’empire pour réagir. Même si ces caniveaux sont curés, ils jettent ces mêmes ordures au bord des goudrons qui créent très souvent des embouteillages mais aussi finissent par retomber dans les mêmes caniveaux », affirme-t-il.
Fanta Coulibaly, commerçante à Niaréla, explique que « les véritables problèmes auxquels nous sommes confrontés sont les risques de maladie. Il y’a partout ici des mouches, moustiques, insectes, et des microbes. Il est difficile d’assurer notre santé et celle de nos enfants, car la mairie n’accomplie pas ses devoirs », deplore-t-elle.
Les agents de l’assainissent ne sont pas du même avis, ils se plaignent de la non collaboration des citoyens. Il faut reconnaitre que les efforts de ces agents et celle de la mairie n’aboutiraient à rien si la population n’apporte pas sa pierre à l’édifice. « Il est vraiment difficile d’avoir un environnement sain, la population ne nous aide vraiment pas. Souvent à peine une partie est nettoyée, il y’a des passants qui jettent des sachets d’eaux, des papiers et souvent des bidons d’eaux ou de boisson. Il faut d’abord sensibiliser cette population pour une ville plus saine », affirme-telle.
D’un autre coté les agents de la mairie ne partagent pas l’avis de certains citoyens. Selon eux la mairie fait ce qu’il faut pour maintenir un environnement sain, chose difficile à préserver sans la contribution des citoyens car, disent-ils, ces mêmes citoyens déversent en longueur de journée des sacs de déchets dans les caniveaux. « Ils y’a des centaines de textes qui interdisent toutes ces comportements indisciplinés. Même si les caniveaux sont curés, il faut d’abord sensibiliser la population pour ce comportement d’incivisme », telles sont les arguments avancés par certains agents de la mairie de la commune I de Bamako à l’image de Moumini Yanogo, ingénieur territorial, chef BUPE (Brigade Urbaine de la Protection de l’Environnement) de la mairie de la commune I du district de Bamako.
Il a affirmé que la mairie prend des mesures telles que les sensibilisations à travers des services techniques qui se déplacent dans les quartiers pour attirer l’attention de la population sur les biens faits de l’assainissement, et les sanctions, en cas de violation des textes. « La mairie à travers les groupements d’intérêts économiques(GIE) et Ozone Mali procèdent aux pré-collectes et aux ramassages des ordures dans la ville de Bamako. A chaque approche d’hivernage, la mairie procède aux curages des caniveaux. Le véritable problème se situe au niveau élevé de l’analphabétisme de la population, l’incivisme, la pauvreté, l’urbanisation incontrôlée, l’insuffisance des dépôts de transit et des moyens de transport », déplore-t-il.
Pour finir, Yanogo a invité la population au civisme, pour l’amélioration de leurs conditions de vie, et a l’observation des règles d’hygiène et d’assainissement.
Fadimata S Touré (stagiaire)