Arrogance, péché d’orgueil, faute politique, villes reconquises : IBK et Mara à plat – ventre devant les rebelles

Suite à l’atterrissage forcé de Moussa Mara, à Kidal, le 17 mai dernier, les bruits de bottes se font de nouveau entendre dans le septentrion du Mali. Cette visite controversée et improvisée, nonobstant les mises en garde du ministre de la Défense et des éléments de la MINUSMA, ne s’imposait pas. Et après avoir échappé à la mort, le Premier déclare la guerre aux Djihadistes pendant qu’à Bamako, IBK prononçait, des bouts des lèvres, pour la première fois, le cessez-le feu, « un acte de soumission », pour beaucoup de ses compatriotes. Le grand IBK est à genoux, Mara lui s’en sort avec l’honneur souillé après sa volte – face de revenir à la négociation à la suite du président de la République. La décision d’IBK de récupérer Kidal n’était hélas qu’une promesse de campagne. Les Maliens sont exaspérés, déçus et agacés. Un vrai saupoudrage.

Après avoir fui le gouvernorat de Kidal et échappé de justesse au lynchage, puis à la mort, Moussa Mara a laissé entendre que cette attaque « ne restera pas impunie » avant d’ajouter que l’ennemi vient « déclarer la guerre et que la riposte sera immédiate et appropriée ». En termes militaires, ces genres de déclarations équivalent à un acte de casus belli (déclaration de guerre). Inutile donc pour IBK de chercher le coupable, celui qui a donné l’ordre de tirer.

Des morts sur la conscience de Mara

IBK sait honnêtement que Mara est à la base de la crispation de la situation à Kidal, de ces morts de trop dans l’armée, de cette débandade de nos troupes, de l’assassinat froid et pusillanime de nos administrateurs. Soyons justes et osons toucher du doigt la plaie : si l’on veut une union sacrée autour de notre pays, le pari est gagné, les Maliens sont d’accord, mais par contre, nous sommes opposés qu’un seul homme engage la nation entière dans la guerre (lire aussi la proposition dans la résolution de la crise au nord de Moussa Mara).

En temps normal, personne ne peut s’opposer à une visite d’un chef de gouvernement sur le sol malien de Kidal. Pour le cas présent, des militaires et policiers sont morts, souvent embarqués depuis Bamako pour la sécurité du Premier ministre. Alors questions : Moussa Mara, votre conscience ne vous dit rien après l’assassinat des Préfets et Sous – Préfets au Gouvernorat ? Ces administrateurs n’ont-ils pas été tués en raison de votre présence sur les lieux ? Mara, des Maliens, sang pur, sont morts en vous défendant, quelle est votre reconnaissance à l’égard de leurs familles, épouses et enfants ? Mara, Dieu vous observe.

Quand IBK change de langage

Selon des informations, Mara et Boubèye auraient ensemble suivi la guerre entre militaires et rebelles en direct. Le saviez- vous IBK ? Vu sous cet angle, on ne peut limoger le second et garder le premier sauf si on veut basculer dans l’injustice. Dans la théorie de la prévision des risques en matière de gouvernance, le Premier ministre n’a pas respecté l’orthodoxie qui s’impose. Mara n’a pas le droit de dire qu’il ne sait pas, ce d’autant que nos militaires ne doivent leur présence dans cet enfer terrestre de Kidal que grâce aux forces françaises qui ont négocié leur entrée dans la ville. Mieux, et qu’aucune autorité de Bamako, y compris Oumar Tatal Ly l’ancien Premier ministre, n’a pu mettre pied dans cette forteresse non sans heurts. Mara n’a-t-il pas tenté un atterrissage forcé avant d’échouer une première fois ? Son penchant belliqueux ne l’a-t-il pas traîné à bord de l’hélicoptère qui se pose au camp II de Kidal, donc à l’endroit non souhaité ?

En tout cas, le Premier ministre dans notre intime conviction est à l’origine du carnage survenu. Car entre sa volonté d’atterrir à Kidal (un droit pour lui) et l’apaisement social (intérêt général des Maliens), il devrait choisir la 2^ème option. Il doit être un Premier ministre sublime.

Aujourd’hui, l’image de notre armée est écornée, et toute honte bue, le gouvernement ira aux négociations en position de faiblesse. Les forces rebelles disposent de butins confortables : villes reconquises, matériels de guerre pris aux forces régulières, prisonniers célèbres constitués de l’élite de la nouvelle Force armée malienne.

Du coup, IBK est contraint au silence et obligé de négocier dos au mur. Les Maliens ont presque la certitude que l’autonomie sera accordée à Kidal et que leur attention a été détournée des vrais problèmes au quotidien. Le Grand IBK est en train fléchir et de plier l’échine, au détriment de sa fierté, de la grandeur du Mali et de son Inch’Allah célèbre.

De l’avis de nombreux observateurs, Moussa Mara n’était pas le personnage habilité pour rallier Kidal. Beaucoup aurait souhaité l’arrivée en terre malienne de Kidal du Médiateur Modibo Kéita nommé récemment par IBK, pour aplanir les malentendus et calmer les humeurs d’incompatibilité, autant de préalables nécessaires pour préparer la visite de Mara.

Des policiers pris au piège sans défense

Ce qu’on ne dit pas au peuple malien, c’est la mort sans combattre des policiers du GMS (Groupement Mobile de Sécurité) à Kidal qui ont débarqué en grand nombre à Kidal dans la délégation gouvernementale. Parachutés dans la ville sans armes avec comme mission de réguler les passages du PM, ils se sont subitement retrouvés entre les feux nourris des Djihadistes. Beaucoup y laissèrent leurs vies tandis que d’autres sont portés disparus. Il est aujourd’hui reproché à la force Serval d’avoir ouvert un corridor pour les rebelles et de couper l’armée malienne en deux. En procédant à cette anatomie, la France a participé, sans combattre aux hostilités. Cette même France a pu brouiller, selon des sources, les communications entre la hiérarchie militaire malienne et les FAMA sur le théâtre des opérations aux fins de déstabiliser les positions.

Mais l’appel à l’endroit de tous les Maliens est de s’unir derrière les autorités et l’armée pour garantir l’intégrité territoriale du Mali. La sauvegarde de la paix est à ce prix

Issiaka Sidibé

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