Plusieurs semaines après l’arrestation du célèbre féticheur Daouda Yattara dans l’affaire dite ‘’trafic d’organ et de sang’’, son frère Abdoullah est sortie de sa réserve. Il clame l’innocence de l’accusé et émet des doutes sur la qualité de l’enquête qui a conduit à l’arrestation de son frère et les trois autres accusés dans le dossier.
« Mon jeune frère Daouda Yattara est victime d’un préjugé, il n’est mêlé ni de près ni de loin dans cette affaire de trafic d’organes et de sang », a introduit Abdoullah Yattara, en défendant son petit frère de lait mis aux arrêts le 8 mars dernier suite à une enquête du commissaire Youba Diarra qui l’accuse d’être impliqué avec trois autres suspects dans une affaire « d’assassinat, de tentative d’assassinat, de détention illégale d’armes, de trafic d’organes humains et de sang »
« Faux », estime la famille de sieur Yattara qui indique que les aveux permettant à l’arrestation de leur frère ont été obtenus par le commissaire sous le coup de la torture. « La police a torturé le suspect Komo Coulibaly pour qu’il puisse avouer que Daouda Yattara est son complice parce qu’il a retrouvé son numéro dans son répertoire », révèle le grand frère du principal présumé-accusé dans cette affaire. Et de poursuivre, par ailleurs, que le commissaire Youba Diarra n’a pas qualité de conduire une telle enquête parce qu’il est sous le coup d’un mandat de dépôt pour « tentative de déstabilisation des institutions de la République ». « Il est sorti de la prison à la faveur du putsch du 18 août dernier », indique notre interlocuteur.
Autre élément révélateur qui renforce les doutes du grand frère du présumé-accusé sur qualité de l’enquête, c’est surtout lorsque que le nommé Komo Coulibaly est revenu sur ses aveux devant le juge d’instruction en déclarant « qu’ils ont été obtenus sous la base de la torture et qu’il n’a aucun lien avec Daouda Yattara sauf que son contact était dans son téléphone parce qu’il est allé en consultation chez lui une fois pour qu’il puisse l’aider à obtenir du travail »
Insistant toujours sur l’innocence de son frère arrêté, Abdallah Yattara précise que depuis sa sortie de prison, il y a près d’une décennie, son petit frère ne participe plus à une manifestation de chasseurs dozos, se retire peu à peu de métier de féticheur et se consacre à son nouveau métier de fermier, où il élève les animaux. “Mon frère exerce maintenant l’élevage et son nouveau travail lui réussit. Il m’a avoué que son boulot de féticheur n’a pas d’avenir », témoigne de frère du célèbre féticheur. Lequel s’offusque le fait que son frère est présumé-accusé de crimes ignobles au moment où il s’apprête de se retirer de son ancienne vie.
Quid sur la tentative de la famille du présumé-accusé de soudoyer le commissaire Youba Diarra avec 20 million FCFA, il a déclaré « mon frère n’est pas riche jusqu’au point de proposer une tel montant à un commissaire pour qu’il retire son nom d’une affaire d’assassinat, de trafic d’organes …» Il a promis de jurer « main sur le Coran » pour prouver que sa famille n’a jamais tenté de corrompre le commissaire, car, dit-il son frère et les autres accusés ne sont pas coupables des faits qui leurs sont reprochés. Il a aussitôt mis en défi le commissaire de prouver qu’il a tenté de le corrompre. Abdallah Yattara s’est indigné contre la diffusion des images de son frère dans les médias et sur les réseaux sociaux dans lesquelles on peut voir Daouda Yattara menotté avec trois autres personnes dans un commissariat. A l’en croire, son frère en plus d’être victime d’un rocambolesque affaire montée de toutes pièces par le commissaire Youba Diarra en quête de notoriété s’est vu sa dignité bafouée à travers la diffusion de cette vidéo l’accusant en violation des lois de la République. C’est pourquoi il demande aux autorités judiciaires de reprendre l’enquête. Il soutient que la première n’a pas respecté les textes et viole les droits de son frère. « Il n’a reçu aucun mandat d’amener et sa maison a été perquisitionnée sans mandat », déclare Abdallah Yattara, qui ajoute que le véhicule de son frère conduit de lieu d’arrestation par le commissaire chargé de l’enquête et mis sous scellé contenait une somme de 300 000FCFA et quelques lingots d’or cachés dans une boite de Nescafé.
SiakaDIAMOUTENE/Maliweb.net